Il aura fallu attendre 13 longues années avant qu’Ubisoft ne sorte un nouveau jeu officiel estampillé The Settlers. C’est donc non sans la moindre émotion que l’on replonge dans cet univers enchanteur. Les jeux de city-building et de stratégie ont principalement connu leurs heures de gloire durant les années 1990 et au début des années 2000. On se souviendra notamment des Anno, Total War, Age of Empires ou encore de The Settlers. Cette dernière franchise, développée par Blue Byte et éditée par Ubisoft, a débuté en 1993. La saga a connu une période faste jusqu’en 2001, avec quatre épisodes sortis. Au total, ce sont sept épisodes qui sont sortis et cinq spin-offs. Cette année, la licence renaît de ses cendres avec New Allies, le huitième opus. Contrairement aux autres franchises citées ci-dessus, The Settlers a toujours su se démarquer grâce à son aspect plus enfantin et coloré que la moyenne. Là où les autres misent davantage sur le réalisme et des graphismes authentiques, “Les Colons” (The Settlers en français) se concentre sur des forêts d’un vert pétant, sur des bâtiments orange, rouge ou bleu vif, ainsi que sur des personnages animés de manière extravagante. Mais avec New Allies, les développeurs ont promis une refonte complète du moteur de jeu. Présenté pour la première fois à la Gamescom 2018, le titre avait charmé les joueurs et la presse grâce au moteur de jeu Snowdrop, également utilisé dans The Division et Avatar: Frontiers of Pandora, entre autres. Et force est d’admettre que le résultat est plus que convaincant ! Le rendu de l’eau est impeccable, les effets de lumière très réussis et les différents éléments de la carte, comme les arbres, très réalistes. Les textures réussissent, elles aussi, à plaire avec beaucoup de détails et de justesse. Enfin, ce sont les personnages qui nous ont beaucoup plu, avec une animation au poil et loufoque. Visuellement, ce Settlers: New Allies s’en sort très bien. C’est très coloré et vivant, tandis que les graphismes et textures sont assez travaillés. La mise à jour visuelle étant dans cet opus la principale nouveauté, attardons-nous désormais à son gameplay. Incontestablement, les joueurs des précédents opus ne seront pas dépaysés étant donné qu’Ubisoft et Blue Byte ont repris les mécaniques de jeu qui avaient eu tant de succès dans les précédents titres. L’objectif des développeurs était ici de moderniser un gameplay qui a fait ses preuves, et ce, afin d’attirer de nouveaux joueurs, mais également de refidéliser les vieux de la vieille. Dans The Settlers, vous êtes à la tête d’une cité en devenir et devez récolter des ressources et de la nourriture dans le but de lui permettre de prospérer et d’attirer encore plus de colons. Vous l’aurez compris, il n’y a rien de vraiment compliqué dans The Settlers. Celui-ci s’adresse à tous, de 7 à 77 ans. Et il n’est pas non plus nécessaire d’avoir déjà joué à un précédent épisode pour correctement prendre en main New Allies. De plus, un didacticiel très complet est proposé, vous permettant de tout comprendre au titre, qu’il s’agisse des différentes méthodes pour amasser des ressources ou de la manière de défendre votre cité. En construisant votre ville, vous aurez besoin de ces ressources donc, mais également d’attirer de nouveaux citoyens grâce aux demeures. À la manière d’une mine ou d’un moulin qui produira des ressources en fonction du temps écoulé, la demeure attirera de nouveaux citoyens avec le temps. Et si vous construisez plusieurs demeures à côté les unes des autres, des bonus vous seront octroyés et une jolie construction vous sera proposée, s’adaptant même aux constructions alentours. Tous les bâtiments et chemins sont d’ailleurs modulables, apportant ce petit plus bienvenu à la construction. Gérer les ressources, attirer davantage de prisonniers ou encore former de nouvelles unités de combat ou offensives : telle est votre mission. Profitons-en pour évoquer le contenu de New Allies qui est, avouons-le, famélique. Le nombre de bâtiments proposés par catégorie est très faible, oscillant entre cinq et six pour cinq catégories. Les unités recrutables se comptent sur les doigts d’une main, et seules trois factions vous sont accessibles, à savoir les Elari, les Maru et les Jorn. Le design des bâtiments et des unités change, mais rien de vraiment transcendant dans le gameplay. En revanche, si le titre n’est pas très étoffé du point de vue du contenu, on notera que la campagne tient ses promesses, dépassant largement les dix heures de durée de vie. Elle est longue, certes, le titre est très chronophage et les heures passent sans qu’on ne s’en rende compte, en effet, mais on ne retiendra pas du scénario qu’il est passionnant. Les cinématiques, quoique bien fichues, sont très rapidement passées et peu captivantes. L’aventure est ponctuée de quelques cinématiques sympathiques et colorées mais peu intéressantes. Ceux qui connaissent The Settlers savent qu’ils ne doivent pas attendre du titre des batailles engageantes et réalistes. Depuis toujours, vous n’avez eu le droit qu’à peu d’unités et à des batailles où tout le monde attaque tout le monde, sans réellement avoir la possibilité de préparer le champ de bataille ou une tactique, un peu à la manière d’un Age of Empires. New Allies ne déroge pas à la règle. Les combats se mènent assez facilement et rapidement, et le commun des mortels peut les remporter. Nouveau moteur pour la franchise donc, mais pas spécialement une technique au poil, puisque nous avons régulièrement eu affaire à des ralentissements malgré les bonnes capacités de notre machine. De nombreux joueurs se sont quant à eux plaints de freezes et de crashes, mais nous n’avons rien connu de tout cela… “Seuls” les ralentissements étaient à déplorer, même si on s’en serait bien passé. Conclusion Indéniablement, Ubisoft est devenu un maître du city-builder et de la stratégie avec sa série The Settlers, et ce nouvel épisode vient confirmer cette tendance. New Allies rassemble tout ce qui a fait le succès de la franchise au fil des années, et même ce qui pouvait décevoir dans les épisodes passés. On évoquera notamment le manque de diversité au niveau des bâtiments à construire, des unités à former ou des factions à incarner. Nous ne sommes ainsi pas gâtés au niveau du contenu qui aurait certainement pu être étoffé. En revanche, The Settlers nous a plu en bien des points. Son moteur de jeu d’abord, qui est très coloré et plaisant, mais également son gameplay et sa campagne. Le premier reste fidèle aux épisodes passés, à savoir solide et facile à prendre en main, tandis que la campagne se veut conséquente et agréable à suivre, bien que les cinématiques n’arrivent que très rarement à capter notre attention. Treize ans après le dernier vrai épisode, c’est donc un retour réussi pour The Settlers.