Le studio chilien ACE revient à ses premiers amours avec un troisième épisode de sa série Clash, 10 ans après la sortie du second volet. Autant dire que les fans de “Clash” l’auront attendu, ce troisième épisode. Après la sortie du second volet, le studio chilien avait mis de côté sa franchise pour se consacrer à d’autres projets. De Rock of Ages à Abyss Odyssey, en passant par SolSeraph et plus récemment The Eternal Cylinder, Ace a fait un joli étalage de son talent à travers ses multiples productions. Pour de nombreux fans du studio, jusqu’à The Eternal Cylinder en tout cas, le studio avait troqué sa créativité pour miser davantage sur des jeux plus grand public. L’annonce d’un troisième épisode de la série des Zeno Clash avait donc suscité l’engouement de la petite communauté de fans du studio. Votre campement est votre point de sauvegarde et de résurrection. Sorti en 2009, le premier Zeno Clash était parvenu à s’imposer comme un titre unique en son genre. S’il se jouait entièrement à la première personne, le titre se démarquait des autres FPS par le fait qu’il proposait uniquement des combats au corps à corps dans lequel il fallait parer les coups de ses adversaires et enchainer les combos, le tout dans un univers SF loufoque, peuplé de créatures aux looks étranges, et avec un style “cel-shading” qui rappelait celui des films d’animation. Un pari audacieux qui avait fait mouche. Zeno Clash 3 reprend en partie ce qui a fait le succès des deux premiers épisodes mais se permet toutefois un changement majeur. Le jeu ne se joue désormais plus à la première personne mais à la troisième personne. Il se rapproche ainsi du jeu d’aventure. La structure du jeu évolue également puisqu’on ne se retrouve plus ici sur “un rail” dans des niveaux linéaires entrecoupés par des temps de chargement mais dans un semi open-world labyrinthique dans lequel on peut évoluer librement. Un nouveau monde s’ouvre à vous. Bon, alors, il va falloir tout de même tempérer les ardeurs de certains. Car de facto, l’open-world dont il est question n’est en réalité qu’un vaste labyrinthe. La progression reste très scriptée et le jeu ne s’ouvre qu’au fur et à mesure que vous débloquez des passages secrets vers les zones déjà explorées. Ca reste donc très linéaire et en effet, très proche de l’ancienne formule à cet égard. La vue à la troisième personne n’apporte pas non plus de grande nouveauté. Tout au plus vous permettra-t-elle d’admirer davantage la beauté des paysages. Durant les combats en revanche, on a l’impression qu’elle offre moins de précision dans les frappes, qui auront tendance à passer plus souvent à côté de votre cible. Les combats vous obligent à battre souvent en retraite. Côté gameplay, pas grand chose n’a changé. Et c’est bien dommage car le jeu manque cruellement de profondeur. On se contente de matraquer les boutons X et Y pour frapper son adversaire, on évite un coup, on s’écarte de son adversaire pour récupérer un peu, et on repart à l’assaut. Et c’est bien dommage car si la formule fonctionnait correctement il y a 14 ans, elle parait aujourd’hui bien pauvre. Rappelons-le aussi, le premier Clash était un petit jeu indé vendu une dizaine d’euros en son temps. Clash 3 est vendu presqu’au plein tarif (39,99€). Alors oui, ACE Team a bien tenté de moderniser un peu le tout en intégrant par exemple un curieux jeu de dé qui – en cas de victoire – vous donnera un joli bonus en cours de partie. Le “Rituel” consiste à jouer quatre dés sur un tapis, puis à utiliser 3 pouvoirs pour réduire la puissance des dés de l’adversaire. C’est amusant, un peu tactique, mais l’impact sur le jeu est minime et surtout, cela dépend tout de même pas mal de la chance. Impossible d’inverser le cours d’une partie si vous obtenez quatre “1” et votre adversaire quatre “5”. Autre nouveauté : le joueur peut personnaliser son personnage, son équipement et en améliorer les compétences. Un petit côté RPG qui apporte un peu de consistance au jeu, mais là aussi, on ne ressentira pas de gros impact sur le jeu avant un stade avancé dans le jeu… Chez le marchand, vous pourrez échanger des matériaux contre des objets. Enfin, reste à aborder le passage à la première personne, qui se fera en fin de combat, pour asséner le coup final. Etonnant, dans la mesure où ça n’apporte rien de plus et surtout, cela nous rappelle à quel point le jeu aurait été meilleur si on avait pu y jouer entièrement à la première personne. En définitive, le gameplay peine donc à convaincre. Les nouveautés n’apportent pas grand chose de neuf, les combats sont pauvres et on a tendance à souvent se perdre dans le monde labyrinthique du jeu, au point qu’on en vient à regretter la formule plus linéaire de ses ancêtres. D’un point de vue ludique, ce troisième volet est donc un échec. Ceci étant dit, tout n’est pas à jeter dans Artifacts of Chaos. Esthétiquement tout d’abord, le jeu est absolument superbe. Sa direction artistique lui confère un style unique, les panoramas observés sont splendides, et l’univers décalé, étrange et mystérieux du jeu encourage à l’exploration. Le scénario du jeu séduit également par son étrangeté. Avec ses personnages bizarres mais plein de charme, son excellente bande son (en VO uniquement), et son intrigue mystérieuse, Artifacts of Chaos parvient à séduire assez pour qu’on en vienne à espérer un quatrième épisode. Dommage que son gameplay le tire vers le bas, car il y avait clairement là un véritable potentiel. Conclusion Il se sera fait attendre, ce troisième volet de la franchise. Clash: Artifacts of Chaos ne parvient toutefois pas à convaincre autant que ses ainés. Si du côté de la technique, on frôle la perfection, avec une BO envoutante, une direction artistique somptueuse et des graphismes superbes, le gameplay semble ne pas avoir évolué en 13 longues années. Ce troisième volet reprend tout ce qui a fait le succès de ses deux prédécesseurs en changeant toutefois – pour le pire – deux aspects du jeu. Le titre se joue désormais à la troisième personne, plutôt qu’à la première, avec un gameplay globalement moins précis à la clé, et prend place dans un open-world labyrinthique, dans lequel on se perd sans cesse. Si son univers charme, son gameplay peine à convaincre, la faute à une prise en main trop basique. Dommage, car il y avait là un réel potentiel.