Ford met un terme à l’aventure Argo AI, démarrée conjointement avec Volkswagen il y a quelques années. C’est la fin des voitures autonomes pour le groupe Ford. En 2016, le constructeur américain investit près d’un milliard de dollars dans Argo AI. La start-up se spécialise dans la conduite automatisée et Ford y voit une opportunité. Celle d’équiper tous ses véhicules d’un système de conduite autonome de niveau 4. Seulement, voilà. Cinq ans après, Ford donne un coup de frein. Dans une déclaration publiée en même temps que les résultats trimestriels de l’entreprise, Jim Farley (PDG) confirme l’arrêt des investissements. Selon lui, bien que le constructeur soit toujours optimiste, « le groupe Ford ne doit plus nécessairement créer cette technologie lui-même ». Pour rappel, un système de conduite autonome de niveau 4 signifie que le véhicule peut gérer la plupart des situations routières sans intervention humaine. D’autres constructeurs automobiles, notamment Tesla, investissent énormément pour développer et commercialiser ce type de programme. Redistribuer les ressources En mai dernier, Ford, en partenariat avec Volkswagen, annonçait le déploiement d’un réseau de taxis autonomes dans deux grandes villes américaines : Miami (Floride) et Austin (Texas). Cependant, Argo AI n’est jamais parvenu à satisfaire le géant automobile. Malgré un chiffre d’affaires de presque 40 milliards de dollars sur le troisième trimestre 2022, la firme enregistre une perte nette de plus de 800 millions de dollars. En partie liée à ses investissements dans la start-up. Bilan des courses, Ford ferme les vannes et se recentre sur d’autres projets. Dans les faits, le constructeur n’abandonne que la voiture autonome. Ainsi, l’entreprise continuera à développer des technologies d’aide à la conduite. « Les choses ont changé », explique Jim Farley, le PDG de Ford. « Les véhicules rentables et entièrement autonomes sont encore loin ». Par ailleurs, le groupe prévoit de proposer un contrat à certains employés d’Argo AI. Notamment pour poursuivre leurs travaux sur les programmes BlueCruise et ActiveGlide du constructeur. Le sort des autres salariés est, lui, entre les mains de Volkswagen.