L’Arabie Saoudite ne cache plus ses ambitions et entend s’imposer comme un acteur majeur de la scène vidéoludique. Depuis plusieurs années, le soft power est devenu l’arme favorite de l’Arabie Saoudite. Cette fois-ci, 37 milliards de dollars semble faire l’affaire. Rien de tel que d’investir son argent dans des domaines populaires pour se reconstruire une image. Après le sport (football, formule 1, etc.), le pays s’est attaqué au monde du jeu vidéo par l’intermédiaire de sa société : Savvy Gaming Group. Établir des fondations… L’entreprise saoudienne, dont le président du conseil d’administration n’est autre que le prince héritier Mohammed ben Salmane, a effectué une entrée remarquée dans le paysage vidéoludique en 2021. Take-Two Interactive, Electronics Arts, Activision Blizzard… En tout, c’est près de trois milliards de dollars que le groupe dépense pour acquérir des actions. En janvier 2022, Savvy Gaming Group rachète deux des plus grands organisateurs de compétitions e-sportives au monde, la ligue ESL et la plateforme Faceit, pour 1,5 milliard de dollars. Après une courte pause, le temps de grignoter quelques parts de Nintendo et de Capcom, l’ogre saoudien décide finalement qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure. …et les consolider Selon les déclarations de Mohammed ben Salmane, dans un communiqué de la Saudi Press Agency (SPA), le royaume compte investir 37,8 milliards de dollars dans le secteur du jeu vidéo pour « faire de l’Arabie saoudite l’un des acteurs majeurs du jeu vidéo et de l’e-sport d’ici à 2030 ». Une somme qui sera répartie sur deux axes principaux. Un peu plus de 13 milliards sont directement alloués au projet de rachat d’un éditeur de premier plan. Si le montant évoqué exclu immédiatement les géants du secteur, le projet marque très clairement les intentions saoudiennes. Savvy Gaming Group entend faire de cet éditeur, encore inconnu, un « partenaire stratégique ». En parallèle, près de 18 milliards de dollars vont être redirigé vers des investissements plus minoritaires. L’entreprise saoudienne espère ainsi établir 250 sociétés liées au jeu vidéo et créer 39.000 emplois. Rester à savoir si cela bénéficiera d’une quelconque manière aux citoyens du royaume.