Après Triangle Strategy et Octopath Traveler, Square-Enix tente une nouvelle fois le coup de la nouvelle licence avec The DioField Chronicle, un RPG tactique old-school, qui débarque sur absolument toutes les plates-formes du marché. Passé presqu’inaperçu jusqu’à sa sortie, à l’une des périodes les plus chargées de l’année, The DioField Chronicle avait relativement peu de chances de faire le buzz. Codéveloppé par Lancarse et Square-Enix, The DioField Chronicle est un RPG tactique qui marche sur les traces d’un Ogre Tactics – à la différence près que le jeu de Lancarse se joue en temps réel, et non pas au tour par tour comme il est de coutume avec la plupart des RPG tactiques développés au Japon. Pad en main, les sensations sont proches d’un jeu de stratégie moderne, à la sauce médiévale bien sûr. L’esthétique du jeu est assez sommaire. Concrètement, il faudra diriger ici une petite troupe de quatre unités sur un champ de bataille. Pas de combats de masse donc mais des escarmouches “tactiques” durant lesquelles il faudra exploiter les capacités propres de chaque type d’unité. Comme d’habitude, il conviendra d’affaiblir l’ennemi à distance avec son archer et son mage, et de foncer dans le tas avec son chevalier. L’assassin pourra quant à lui infliger de lourds dégâts aux groupes d’ennemis tout en prenant le moins de risques possible sur le champ de bataille. Comme on l’a dit plus haut, le jeu se déroule en temps réel. Le rythme est toutefois assez lent. On positionne ses unités sur la carte, pour défendre ou prendre des endroits stratégiques. On est la plupart du temps amené à séparer ses troupes pour progresser. Et donc, à prendre des risques. Les unités placées sur le champ de bataille combattront automatiquement les ennemis en temps réel. Toutefois, il faudra les positionner intelligemment et utiliser les bonnes capacités et objets aux bons moments. Votre mage pourra par exemple faire s’abattre une pluie de météores sur vos ennemis pendant que votre chevalier foncera en ligne droite sur le groupe d’opposants. Votre archer fera s’abattre un déluge de flèches pendant que l’assassin lancera une attaque sournoise. Chaque unité dispose de différentes aptitudes qui se rechargent au fil du temps. Votre succès reposera sur l’utilisation de ces différentes attaques spéciales et leurs combinaisons sur le champ de bataille. La partie gestion vous poussera à voyager dans votre Q.G. Etonnamment, la formule fonctionne plutôt bien au pad, pour deux raisons. Tout d’abord, parce qu’on ne dirige ici qu’un petit groupe d’unités, et non pas des armées entières. Ensuite, parce que lorsque vous accédez au menu qui vous permet de lancer les attaques spéciales, le temps ralentit et le jeu vous laisse procéder dans le calme. On ne va pas vous mentir : le côté stratégique est très limité et le jeu peine à se renouveler à ce niveau. Les missions sont souvent similaires, quelques boss venant seulement varier les plaisirs. On est très rarement surpris dans la structure des missions et globalement, le concept se renouvelle peu. S’il s’était réduit à ces seules et uniques séquences de jeu, The DioField Chronicle nous aurait sans doute fortement déçus. Cependant, le titre parvient à nous surprendre avec sa partie RPG. Hors-missions, on se retrouve dans sa forteresse avec ses unités. Et c’est finalement là qu’on passera le plus clair de notre temps à dialoguer avec ses hommes, améliorer son équipement, développer de nouvelles aptitudes ou accéder aux missions secondaires. Avec l’expérience et l’or accumulé, le joueur pourra améliorer ses unités avec diverses armes, équipements et compétences qu’il pourra ensuite utiliser dans les batailles. Et de ce point de vue là, le jeu est plutôt réussi. D’autant plus que le côté gestion est lui aussi assez poussé. Par exemple, il sera possible d’améliorer son Q.G. pour augmenter le moral des troupes. Chaque choix amène dès lors à des résultats différents. Vous pourrez ainsi choisir d’améliorer plutôt votre équipement ou votre Q.G., plutôt la compétence de telle unité ou de telle autre unité… Les missions secondaires sont également poussées en avant pour acquérir plus de butin et améliorer ainsi son armée davantage… Les attaques spéciales permettent de faire des ravages. A défaut de s’imposer comme un excellent jeu de stratégie, The DioField Chronicle se présente comme un mix de genres relativement efficace et assez prenant. On lui reprochera clairement son manque de profondeur pour la partie combats, et son esthétique datée. Visuellement, le titre a l’apparence d’un jeu sorti il y a six ans sur PS4. La partie technique est heureusement contrebalancée par une direction artistique impeccable et une bande son phénoménale (avec toutefois des doublages uniquement en anglais et en japonais). On commande des groupes très petits. Côté scénario aussi, le jeu parvient à nous accrocher avec un univers étonnamment riche. Dans la peau d’un jeune mercenaire, vous devrez mener vos troupes au combat et repousser des armées étrangères sur le sol de l’île de Diofield. L’histoire est racontée à la fois à travers des vidéos animées, des cutscenes et des dialogues, pas trop mal écrits. Ca a le mérite d’être suffisamment accrocheur pour qu’on s’y intéresse, mais il ne faudra en revanche pas s’attendre à une histoire d’une immense profondeur. Clairement, c’est d’ailleurs au niveau de son casting que le titre peine le plus à convaincre, avec des personnages relativement creux. Conclusion The DioField Chronicle se présente comme un curieux mélange de jeu de stratégie en temps réel, de gestion d’armée et de RPG. Un mélange suffisamment efficace pour vous tenir scotché au pad durant son aventure, grâce à son scénario joliment présenté, l’aspect gestion très bien travaillé et la grande liberté que le jeu donne au joueur pour développer son “armée”. Sur le champ de bataille, DioField Chronicle ne brille toutefois guère avec ses combats de faible ampleur, qui oppose quelques dizaines d’unités à ses sommets. Trop facile, pas assez profond et visuellement décevant, le titre de Square-Enix peine à trouver son identité. Il satisfera d’ailleurs sans doute davantage les joueurs débutants que les passionnés de jeux de stratégie. C’est d’autant plus dommage que la direction artistique du titre était impeccable et sa bande son d’une beauté incroyable.