Test – Endling Extinction is Forever : dans la peau d’une renarde

Première production du studio catalan Herobeat Studios, Endling: Extinction is Forever est une fable environnementale qui se destine à un public très jeune. Outre par sa direction artistique superbe, le titre séduit aussi par certaines idées originales… 

Edité par HandyGames et disponible uniquement sous forme numérique, Endling: Extinction is Forever est un jeu de survie unique en son genre, qui vous propose de prendre la destinée d’une renarde et de ses petits entre vos mains. Le titre se présente comme un jeu d’aventure en 3D, qui se repose toutefois sur une progression en 2D sur une carte qui ne cesse d’évoluer. Endling ressemble ainsi à un curieux mélange de platformer, de walking-simulator et de Metroid-like.

Il faudra apprendre à chasser pour nourrir la petite famille.

On ne parlera pas ici vraiment d’open-world, mais d’un environnement ouvert qui ne cesse d’évoluer au fil des jours, puisque de nouvelles zones de jeu se débloqueront progressivement, lesquelles vous permettront d’avancer dans l’intrigue. En ce sens, Endling donne une certaine liberté d’action au joueur. Tout ici est régi par le rythme des journées, et plus précisément des nuits, qui ne durent que quelques minutes, vous forçant à explorer rapidement les environnements pour chasser, nourrir votre couvée et avancer dans le scénario. Une fois la nuit terminée, il faut impérativement retourner au terrier le plus vite possible. Bien sûr, même de nuit, le danger rôde partout : qu’il s’agisse d’un hiboux qui guète depuis un arbre, d’un chasseur qui vous pourchasse dans la forêt ou de pièges semés dans la nature, il est très facile d’y laisser une touffe de poils. Tout le concept du jeu repose sur la survie de votre progéniture, qu’il faudra non seulement nourrir mais également protéger des dangers du monde extérieur.

Pour nourrir vos chérubins, il faudra partir à la chasse dans les environnements du jeu. Et activer votre flair pour repérer les traces de diverses proies, qui vont du lapin aux baies en passant par des rats et poissons. Le renard est un animal facilement à son environnement et Endling le montre plutôt bien.

Il faudra régulièrement se cacher dans l’ombre.

Au début de l’aventure, le titre propose une expérience de jeu très simple, qui se rapproche en ce sens d’un walking-simulator. Le joueur avance littéralement sur des rails, en se contentant d’éviter quelques dangers et d’ingérer tous les aliments qu’il croise. Par la suite, Endling gagne toutefois en profondeur avec son petit monde ouvert, ses missions secondaires et surtout les nombreuses capacités que vos renardeaux pourront récupérer et qui permettront d’élargir la palette des mouvements. Une fois celles-ci acquises, il deviendra par exemple possible de faire se faufiler l’un de nos chérubins dans un passage étroit pour récupérer un objet ou de creuser dans le sol pour trouver une proie. Notre vaillante renarde montre également progressivement son potentiel, puisqu’au fil des minutes on découvre par exemple qu’elle est capable de grimper brièvement aux arbres. Bourré de bonnes idées dans son gameplay, Endling peine toutefois à nous convaincre complètement. D’une part, parce qu’en dépit des apparences, il n’est pas toujours facile de savoir ce qu’il faut faire dans ce jeu. Les plus petits devront clairement être aidés pour progresser. Les plus grands, eux, trouveront le gameplay trop basique pour prendre leur pied. Certes, le jeu reste plaisant, mais il a tendance à être un peu trop répétitif, simple d’accès et surtout, de ne pas proposer un environnement très intéressant. Globalement, si on a le choix du parcours à emprunter, le jeu reste très dirigiste et ne fait guère preuve de beaucoup de créativité dans son level-design.

Vos renardeaux récupéreront des capacités uniques au fil de l’aventure.

Là où le jeu brille en revanche, c’est au niveau de l’aspect survie, parfaitement maîtrisé avec son système de faim, qui ajoute une pression permanente, et son rythme basé sur les nuits, qui passent souvent beaucoup trop vite… Pour progresser, il faudra parfois prendre des risques, jouer avec le temps, et tout cela vous amènera parfois à perdre l’un de vos chérubins… Dans Endling, la mort fait partie intégrale de l’aventure. Si le jeu sait se montrer plein de bons sentiments, il se veut également une expérience réaliste.

La nuit est votre alliée…

Autre atout du titre : sa superbe direction artistique, qui lui donne une personnalité unique. En plus de flatter la rétine avec son joli moteur graphique, le jeu parvient à nous émouvoir. L’histoire du titre est d’ailleurs narrée au cours des séquences de jeu, avec notamment des flashbacks très bien amenés – puisque la quête principale nous pousse à retrouver des indices qui permettront de localiser l’un des quatre renardeaux, qui s’est fait kidnapper par un chasseur sans scrupule. Endling n’hésite d’ailleurs pas à se présenter comme une fable environnementale qui critique assez ouvertement notre monde. En ce sens, il pourrait donc s’agir là d’un titre éducatif pour les plus jeunes – mais attention, compte tenu de ses mécanismes de jeu qui ne sont pas toujours bien expliqués, il sera préférable d’accompagner les plus petits dans cette (belle) aventure.

Vendu 29,99€, Endling parvient à nous séduire, sans toutefois totalement nous convaincre, la faute en grande partie à son gameplay répétitif, son level-design peu inspiré et son aventure un peu trop courte. Comptez 3 à 4 heures de jeu pour en voir le bout. C’est peu, même à ce prix.

Conclusion

Premier jeu du studio catalan Herobeat Studios, Endling: Extinction is Forever est une jolie fable environnementale qui vous propose d’incarner une renarde partie à la recherche d’un de ses renardeaux kidnappé par un vilain chasseur. Le titre mélange brillamment plusieurs styles de jeu en se présentant tantôt comme un jeu de survie, tantôt comme un Metroidvania. Bourré de bonnes idées dans son gameplay (la chasse, la contrainte permanente de temps), Endling a toutefois tendance à se montrer vite très répétitif et à ne guère surprendre niveau level-design. L’aventure est de surcroit assez courte. Reste qu’à 29,99€, voici un jeu atypique et éducatif, qui pourrait bien séduire les parents avec son concept original et sa superbe direction artistique. Une chose est sûre, il ne passera pas inaperçu, cet été. 

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Endling: Extinction is Forever

Gameplay 6.5/10
Contenu 5.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 6.5/10
Finition 7.5/10
6.7

On aime :

La direction artistique, superbe

Quelques très bonnes idées dans le gameplay

Une fable environnementale touchante

La narration intelligente

Un jeu accessible aussi aux plus petits

On aime moins :

Une aventure assez courte

Un gameplay trop basique

Un level-design peu convaincant