Le marché des smartphones reconditionnés a explosé en 2021. Selon les chiffres de Counterpoint, le marché s’est envolé de 15%. Les prix des smartphones haut de gamme reste très élevé, en particulier pour les plus jeunes. Ils sont de plus en plus nombreux aujourd’hui à envisager d’acheter des modèles reconditionnés de marques populaires comme Apple et Samsung. La Belgique reste toutefois l’un des marchés les plus sceptiques à l’égard des téléphones reconditionnés en Europe. Pour Janne Korpela, le responsable du développement sur les nouveaux marchés chez Swappie, les habitudes changent toutefois. “Avec l’arrivée d’acteurs importants et fiables sur le marché, l’attitude des consommateurs belges va évoluer”. Ainsi, “avec le temps, un smartphone reconditionné deviendra un choix sûr pour tout consommateur”. Certains profils se montrent toutefois plus intéressés que d’autres par les smartphones reconditionnés. C’est le cas des jeunes, qui recherchent des appareils performants à des prix avantageux. “Les jeunes belges achètent en général plus d’iPhone, montrent plus d’intérêt pour le marché du reconditionné et achètent davantage de téléphone de seconde main que leurs ainés” indique Janne Korpela. C’est ce qui explique notamment pourquoi les entreprises spécialisées dans ce domaine ciblent prioritairement les appareils de grandes marques. L’avantage pour les jeunes consommateurs est net : un prix jusqu’à 40% inférieur à celui du neuf. Les entreprises s’intéressent également de plus en plus au reconditionné. “Elles se tournent vers le reconditionné pour les téléphones de fonction de leurs employés”, explique le responsable de Swappie. “Pour le moment, dans le secteur professionnel, en Belgique, ce sont surtout des employés et des sociétés de taille moyenne qui font appel à notre service”, affirme Janne Korpela. Le responsable explique cette nouvelle tendance “corporate” par le fait que le contexte actuel amène les entreprises à faire de plus en plus attention à l’environnement, “acheter du reconditionné, cela donne aux employés un exemple concret de la volonté de l’entreprise de se concentrer davantage sur la durabilité”. Les prix moins chers et l’aspect économique constituent également des facteurs décisifs pour convaincre ces nouveaux clients. Un gros travail d’éducation subsiste toutefois. 37% des Belges ne s’intéresseraient pas du tout aux smartphones reconditionnés, selon une étude conduite par l’entreprise dans notre pays. Le reconditionné a encore mauvaise réputation. Principalement en raison des arnaques et des appareils de deuxième main de mauvaise qualité revendus dans certaines échoppes. Une certification ou un label pourraient changer la donne. Pour le moment, il n’existe aucun processus de certification indépendant et unifié à l’échelle européenne. On trouve quelques labels, comme le “mobile certifié reconditionné” créé par RCube.org. Il repose sur “le premier référentiel européen, fruit d’une consultation d’acteurs clés de la filière professionnelle du réemploi”. Le label garantit donc une remise en condition d’utilisation des produits d’occasion. Et ce, dans le respect des “meilleures pratiques”, selon son propre référentiel. Les acteurs qui investissent dans ce secteur misent sur le fait que sur d’autres marchés, le reconditionné représente désormais une part substantielle des ventes. “Sur le secteur automobile, 50 à 70% des véhicules en circulation sont catégorisés comme “utilisés” plutôt que “neufs”… Pour les smartphones, c’est 100 millions de neufs, contre 10 millions”. Le potentiel est donc énorme.