Près d’un an et demi après sa sortie sur PC, Crusader Kings III s’offre le luxe de sortir sur consoles. Une édition tout aussi réussie que la version PC ? Septembre 2020. Crusader Kings III débarque sur PC pour le plus grand plaisir des amateurs de jeux de stratégie. Après un second épisode très réussi, Paradox parvient une fois de plus à rehausser le niveau. Le titre est tout simple irréprochable : un contenu énorme, un gameplay ultra complet et des menus bien plus clairs et complets. Mais les développeurs veulent pousser le vice encore plus loin en rendant accessible le soft à un maximum de joueurs. C’est ainsi que CK III est annoncé sur PS5 et Xbox Series, une première pour un jeu estampillé Paradox. Pour un test bien plus complet quant aux fonctionnalités, nous vous renvoyons d’ailleurs vers le test de la version PC. Le tutoriel fait dorénavant un état des lieux complet et permet de comprendre la quasi-totalité du jeu. En vous mettant dans la peau d’un duc irlandais, Murchad de Briain, CK3 vous permet de vous familiariser aux mécaniques, sans se prendre la tête par rapport à un pays aux dimensions hors-norme. Un tutoriel bien conçu et évidemment plus que nécessaire pour un titre extrêmement chronophage, mais également plus complexe à prendre en main sur consoles (nous y reviendrons plus loin). Les titres de Paradox sont réputés pour nécessiter un investissement considérable en heures. Ce n’est absolument pas un reproche, loin de là. Mettre sur pied les bases de sa gouvernance, mais aussi sa politique étrangère prend plusieurs heures, et l’on se plaît à se perdre dans d’aussi beaux menus. Pour marquer le coup, le jeu profite d’une refonte totale de son interface, avec un style plus moderne, plus complet, mais également plus explicite. Grâce aux deux gâchettes arrières, vous accédez à des roues de menu pour les actions et les cartes. L’un des grands changements de cette version console est incontestablement la refonte de l’interface. Les différentes “ressources”, comme la Foi, l’or ou la taille du domaine sont situés en haut à gauche, là où prennent place à droite les 7 menus que sont Pays, Militaire, Conseil, Court, Intrigue, Factions et Décisions. Grâce à la gâchette arrière-gauche, vous accédez à la roue du personnage, permettant de modifier sa culture, son mode de vie ou encore ses titres. On accédera en revanche à toutes les cartes en maintenant le droit. Un viseur permet de bouger la carte et de pointer une région ou un pays. Un système plutôt logique pour une utilisation au contrôleur, mais qui désarçonnera à coup sûr les joueurs familiers de la version PC. Il est par exemple très compliqué d’accélérer le temps, puisqu’il faudra maintenir la touche Options tout en appuyant sur la gâchette avant droite ou gauche. Pour en conclure avec les difficultés liées à la manette, il est désormais très compliqué d’accéder à certaines petites informations, qu’elles soient futiles ou importantes. Impossible par exemple de savoir comment un personnage est décédé ou encore de combiner les informations entre les menus puisque ceux-ci se ferment dès qu’on en ouvre un nouveau. Comme la gestion des troupes peut être relativement compliquée à la manette, Paradox a pris soin d’inclure une IA capable de prendre en main vos hommes et de leur dire où se rendre ou qui affronter. Libre à vous ensuite de choisir un comportement pour cet IA, si elle sera agressive, défensive ou équilibrée. De ce fait, l’IA choisira automatiquement s’il est important d’attaquer des troupes qui vous envahissent ou d’assiéger un baston ennemi. Il faut bien avouer que le résultat est plutôt convaincant et que l’IA fait bien le travail. Grâce à une IA très réussie, la gestion des troupes et des offensives peut être automatisée. Seconde grosse nouveauté de cet opus : une amélioration graphique significative. Crusader Kings 3 se révèle significativement plus beau que son prédécesseur. En cause, 8 années se sont écoulées entre les deux opus, et des technologies évidemment plus perfectionnées qu’à l’époque. La carte est bien plus détaillée qu’avant, surtout quand on zoome, et le tout se révèle délicieusement harmonieux. Au-delà de l’aspect global du titre, les menus se permettent de devenir plus vivants. Autrefois critiqué pour son aspect rigide et plutôt austère, Crusader Kings propose désormais de réels personnages 3D, qui donnent beaucoup de peps et de chaleur à l’ambiance. Ceux-ci se parent même d’émotions en fonction de leur situation ou des événements, et c’est un pur bonheur de voir notre dirigeant “prendre vie”. C’est un fait, Crusader Kings 3 est un beau jeu de stratégie – si pas le plus beau – développé par le studio suédois et son arrivée sur next-gen, équipée de toutes nouvelles technologies, met davantage en avant ce bond visuel. Mentionnons par ailleurs l’effort consenti par rapport aux temps de chargement, désormais bien moins longs. Enfin, comment évoquer l’aspect visuel du titre sans mentionner la sublime direction artistique qu’est la sienne ? Nous avons déjà évoqué la profonde refonte des menus et la jolie mise à jour du moteur graphique, mais la patte artistique globale vaut également le détour. Profondément ancré dans un style moyenâgeux, CK3 nous donne réellement l’impression d’être un dirigeant de l’époque médiévale. Les musiques sont parfaitement composées, avec une influence classique-médiévale très forte et sonnent comme des grandes épopées qui nous donneraient envie d’envahir le Royaume de France en étant à la tête de notre petit duché espagnol. La très belle carte de campagne et ses nombreux duchés, comtés et autres royaumes est de retour. Vous l’aurez compris, le travail sur l’ambiance et l’aspect de Crusader Kings 3 est titanesque, mais il n’est rien en comparaison à celui abattu sur le contenu du titre. Paradox a pris la fâcheuse habitude de fournir de très bons jeux à leur sortie, puis de les agrémenter avec une flopée de DLC étalés sur plusieurs années. Les développeurs ont annoncé qu’ils fourniraient moins de contenus additionnels en marge de la sortie de ce nouvel opus, mais on ne peut que regretter que l’Expansion Pass soit vendu complémentairement au jeu pour 35€. Rassurez-vous, vous aurez malgré tout accès à un contenu titanesque même sans avoir à débourser 35€ d’un coup. On vous explique pourquoi. Les croyances de votre personnage sont désormais très importantes, tout comme son mode de vie. Celui-ci peut d’ailleurs être parfaitement géré grâce à des compétences à sélectionner. En plus d’un arbre des compétences propre à votre personnage, il en existe désormais un pour votre dynastie, qui a également bénéficié d’un profond réaménagement. Dorénavant, votre dynastie se verra affublée d’héritages, qui influenceront drastiquement votre règne. Chaque dynastie aura son propre style et sera donc orientée vers la guerre ou la gloire. Ce sera au chef de la dynastie de faire le choix de l’héritage. Être le chef de la dynastie vous conférera d’innombrables avantages. Au-delà de l’influence que vous aurez sur la dynastie tout entière, cela vous permettra également de rayonner par delà vos frontières. Si vous ne débutez pas comme chef de la dynastie, pas de panique. L’épée et le combat vous permettront d’affronter le patriarche et d’espérer régner sur la famille. Un accent tout particulier est également mis sur les traits de personnalité des personnages. Ceux-ci étaient déjà présents dans l’épisode précédent, et influençaient légèrement le cours des parties ainsi que les événements. Désormais, ils proposent un axe supplémentaire, avec la diplomatie. En effet, vous aurez désormais beaucoup plus d’interaction avec les dirigeants voisins (dont l’IA laisse d’ailleurs à désirer, mais nous y reviendrons). Tout comme vous, ils auront leurs propres traits de personnalité qui détermineront la manière dont ils réagiront à vos choix. Si l’on retrouve le même gameplay que sur PC, l’interface et la manière dont on interagit avec change beaucoup. Mentionnons par ailleurs le système de hameçons et de secrets qui ajoute en fourberie dans votre règne. On le sait, les dirigeants politiques ont toujours été friands de chantage, et connaître le moindre petit secret pouvant décrédibiliser votre rival ou voisin peut tourner à votre avantage. Les secrets révolutionnent à eux seuls le lien que vous avez avec votre entourage. Grâce à divers événements ou à votre maître espion, vous découvrirez certains dossiers plutôt compromettants. Ainsi, en faisant chanter votre opposant, vous pourrez lui soutirer plusieurs informations ou actions bénéfiques à votre pays. Enfin, si Crusader Kings 3 est un aussi bon jeu, c’est parce que les défauts qui sont les siens se comptent sur les doigts d’une main. On regrettera ainsi le manque de crédibilité dans certains choix et actes de l’IA ennemie et donc des voisins. Cela peut parfois être dommageable, notamment lorsque vous aurez à gérer votre politique mais également les choix hasardeux de vos rivaux. De plus, il est dommage que seules deux époques soient actuellement proposées. Conclusion Après une sortie très remarquée sur PC, Crusader Kings III débarque par la grande porte sur consoles. Ce jeu de gestion et stratégie très complet propose au joueur de prendre la destinée d’un roi entre ses mains, en gérant tous les aspects de son royaume depuis son canapé. Crusader Kings 3 est extrêmement bien fourni, au point de se permettre le luxe de proposer des fonctionnalités apportées avec les DLC du second épisode. Avec un design entièrement revu, la franchise franchit un nouveau palier, et notamment grâce à la puissance des consoles next-gen. On regrettera en revanche que, comparés à la version PC, les menus soient bien moins clairs et explicites qu’on ne l’aurait voulu. Il est ainsi moins facile de trouver l’information recherchée, puisqu’il faut faire toute sorte de manipulations à la manette là où la souris est plus simple. Même s’il est toujours très réussi, le gameplay est un brin moins agréable que sur PC, avec beaucoup de fioritures à la manette. Au final, si Crusader Kings III est un excellent jeu de stratégie sur consoles, il reste préférable d’y jouer sur PC. Ceux qui ne disposent pas d’un PC auront toutefois là droit à une adaptation qui reste parfaitement jouable sur consoles.