Sur huit marchés étudiés par un rapport, le marché britannique est celui qui a été le moins touché par les cybermenaces en 2021. Au cours de l’année écoulée, 42 % des entreprises belges ont subi une cyberattaque d’une forme ou d’une autre. Plus de deux sur trois d’entre elles ont été touchées à deux occasions ou plus, et près d’une sur cinq a subi plus de 15 attaques. Les ransomwares, plus actifs que jamais La compagnie d’assurance britannique Hiscox a publié son Cyber Readiness Report 2021. Le rapport examine l’état de la cybersécurité commerciale dans huit pays. À savoir, la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Selon les chiffres, la Belgique a subi plus d’attaques par ransomware que tous les autres pays, à l’exception de l’Allemagne. Les rançongiciels ont représenté 19 % de toutes les attaques dans les deux pays. Il s’agit d’attaques informatiques qui bloquent les systèmes informatiques jusqu’à ce qu’une somme d’argent soit versée. La plupart du temps, 58 % des entreprises touchées par une attaque de ransomware paient la rançon. La rançon la plus élevée payée par une entreprise belge s’élève à 496 323 euros. À savoir que le paiement moyen est inférieur à 10 000 euros. Investissements en cybersécurité : la Belgique à la traine “Au début de la pandémie, la majorité des entreprises ont fait passer le simple besoin de continuer à fonctionner avant tout le reste. Elles craignaient qu’avec la compression des budgets informatiques, les dépenses en matière de cybersécurité ne soient réduites. Ce rapport montre que ce n’est pas le cas”, écrit Gareth Wharton, PDG de Hiscox Cyber, dans un avant-propos. Les entreprises belges sont celles qui dépensent le moins pour leur cyberprotection. Selon le rapport, le plat pays dépense 1,8 million de dollars en moyenne. En guise de comparaison, l’Allemagne en dépense 5,5 millions. Pour rappel, en avril 2021, le gouvernement belge avait refusé d’inclure les hôpitaux dans une liste de services essentiels ciblés pour une protection supplémentaire contre les cyber-attaques. En mai, une attaque DDoS sur le réseau Belnet paralysait certains services gouvernementaux. Enfin, selon une étude de Mastercard, en Belgique, environ 1.000 entreprises ont été ciblées en 2021. La majorité des attaques analysées se présentaient sous la forme de logiciels malveillants (28,8%), de rançongiciel (26,4%) et d’ingénierie sociale, via un email (19,7%). Un élan à poursuivre Les entreprises belges consacrent 21 % de leur budget informatique à la sécurité, contre 13 % il y a un an. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni en consacre respectivement 20 %. En bref, sauf en Belgique, dans l’ensemble, les dépenses en matière de cybersécurité ont explosé. Malgré les pressions économiques et la pandémie, les cyberdépenses sont montées en flèche. En moyenne, les entreprises consacrent désormais plus d’un cinquième de leur budget informatique à la cybersécurité. Il s’agit d’un bond de 63 %. Enfin, le rapport 2021 montre que le nombre d’entreprises à atteindre le statut d’expert en cybernétique a encore augmenté, pour atteindre 20 % “De nombreuses entreprises ont effectivement transféré l’ensemble de leurs activités en ligne. En tant que cyber-assureur, nous savons que cela a non seulement sensibilisé les entreprises au cyber-défi, mais a également placé la conversation sur la sécurité au premier plan de la prise de décision”, conclut Gareth Wharton. Un bon point pour la Belgique L’étude de Mastercard citée précédemment, montre que le secteur bancaire belge est mieux protégé contre ces attaques que le même secteur au niveau mondial et européen. L’analyse provient du groupe technologique américain spécialisé dans les paiements Mastercard. Riskrecon, filiale de Mastercard, permet de tester gratuitement les systèmes des entreprises afin d’évaluer leur degré de vulnérabilité aux cyberattaques. Selon son outil de mesure, les banques belges obtiennent un score de sécurité de 8,43. Ce qui est bien supérieur à la moyenne européenne estimée à 7,98, et à la moyenne mondiale, estimée à 8,13.