Jusqu’à présent, le gouvernement en place avait refusé de confirmer qu’il avait utilisé le logiciel Pegasus. Il admet finalement son achat et se défend en affirmant que l’utilisation de Pegasus était « conforme à la loi ». Les révélations concernant l’affaire Pegasus ont éveillé l’attention des institutions réglementaires à travers le monde. Une enquête mondiale a confirmé qu’au moins 50.000 téléphones dans le monde ont pu être ciblés par le logiciel espion appartenant à la société israélienne NSO Group. Parmi les personnes ciblées figuraient notamment des journalistes, des opposants politiques et des hommes d’affaires. De leur côté, les gouvernements impliqués dans des activités d’espionnage ont tenté de faire profil bas ou de nier leur implication. Lors de cette enquête, la Hongrie apparaissait comme le seul pays de l’Union européenne à avoir potentiellement utilisé le logiciel à des fins d’espionnage. Des journalistes indépendants, des propriétaires de médias et certains politiciens de l’opposition auraient ainsi été espionnés en Hongrie par ce programme. Le gouvernement avait cependant refusé de répondre aux accusations, préférant garder le silence sur cette affaire. « Je n’y vois rien de répréhensible » Interrogé ce jeudi 4 novembre par un journaliste hongrois, Lajos Kosa, député du parti au pouvoir, a finalement confirmé l’utilisation du logiciel : « Je n’y vois rien de répréhensible », a-t-il ajouté. « Le plus souvent, les grandes firmes technologiques mettent en place une surveillance bien plus serrée que ce que fait l’État hongrois. » Il affirme par ailleurs qu’aucun citoyen hongrois n’a vu ses droits violés. Les autorités hongroises ont par ailleurs insisté sur le fait que toutes les opérations effectuées avec le programme étaient « conformes à la loi » : « Toute action effectuée à l’aide du logiciel espion était autorisée par les juges ou le ministère de la Justice », a affirmé Sandor Pinter, ministre de l’Intérieur. Agnes Vadai, membre d’un parti de l’opposition, a cependant déclaré que Sandor Pinter avait refusé de répondre aux accusations de surveillances de certains journalistes et politiciens : « Nous avons essayé de poser des questions sur des personnes spécifiques sous surveillance, mais le ministre Sandor Pinter n’a voulu ni confirmer ni nier si ces personnes étaient effectivement sous surveillance ».