En rachetant 17 % du capital, ALD est le premier actionnaire non-belge de Skipr. L’occasion pour la start-up d’accélérer le déploiement du service en France. Le tout grâce au réseau commercial d’ALD et de nouvelles connaissances dans le secteur de la mobilité. L’acteur français en mobilité ALD, détenu majoritairement par le prêteur Société Générale, a déclaré une participation de 17% dans Skipr, une start-up belge. Pour Mathieu de Lophem, CEO de la start-up, l’objectif est de “permettre aux entreprises d’offrir des solutions de mobilités plus durables à leurs employés”. Les termes financiers de l’opération n’ont pas été rendus publics. ALD a tout de même précisé que l’opération se ferait par le biais d’une augmentation de capital, à laquelle participeraient également les actionnaires actuels à savoir Belfius et Lab Box. Passer au vert Ce nouvel investissement devrait permettre à la filiale de location ALD de développer ses solutions automatisées dites “MaaS” (Mobility as a Service). Elle espère améliorer sa gamme de services pour inclure le partage de voitures et de vélos. Deux nouveaux moyens de transports en vogue depuis quelque temps. “L’importance croissante accordée à la réduction des émissions de CO2, les politiques juridiques et fiscales favorables, les progrès des technologies évolutives, la croissance de l’économie du partage et l’essor des modes de vie numériques influencent les comportements quotidiens liés à la mobilité”, indique ALD. Vers des trajets professionnels plus verts Skipr est né en 2019, dès l’arrivée en Belgique du “budget mobilité”. Une loi qui permet aux entreprises d’offrir un budget à leurs employés d’un montant identique à celui d’une voiture de fonction. “Dans les entreprises, la mobilité représente 80 % des émissions de CO2” regrette Mathieu de Lophem. L’objectif de Skipr est de désengranger les villes et de promouvoir des modes de transport plus respectueux de l’environnement. Le service proposé par la start-up se décline en trois plateformes. Co-pilote, moyen de paiement et gestionnaire de budget Une application MaaS (Mobility as a Service) sert de co-pilote à l’employé. L’application Skipr indique comment se rendre d’un point A à un point B en combinant plusieurs modes de transport. À savoir, les transports publics, les véhicules partagés (vélos, trottinettes, voitures, scooter), les véhicules propres et les services tels que Heetch ou Uber. “Le but est d’offrir à l’utilisateur le confort et la confiance qu’il lui faut pour le convaincre de laisser sa voiture chez lui” explique le CEO. Skipr propose une carte de paiement, virtuelle ou physique. Tous les paiements y sont bloqués, sauf ceux vers les opérateurs de mobilité auxquels l’employé a le droit via le budget mobilité de l’entreprise. Mathieu de Lophem compare cette “carte de transport” aux tickets restaurant. L’application met à disposition des entreprises une plateforme de gestion. Elle permet de garder un œil sur l’utilisation du budget mobilité par les employés et de la réglementer. Les entreprises peuvent choisir elles-mêmes les moyens de transport qu’elles désirent proposer. “On limite les possibilités à ce que la loi et l’entreprise autorisent” Par exemple, avec le forfait mobilité, la loi belge n’autorise pas l’utilisation de véhicules à moteur thermique, sauf pour le covoiturage. Impossible sur Skipr, donc, de proposer ce mode de transport. Enfin, un rapport d’émission de CO2 est également disponible sur la plateforme de gestion. Il permet aux entreprises de visualiser l’impact de l’utilisation de Skipr sur leurs émissions de gaz à effet de serre. Un moyen d’encourager leur virage vers le “plus vert”. Une dimension écologique et économique “Pendant le coronavirus, la mobilité a été limitée” relève Mathieu de Lophem. Depuis le début de la crise sanitaire, les employés travaillent davantage à domicile. Cela les amène à faire moins de trajets au bureau chaque semaine. La majorité des entreprises repensent leur politique de mobilité pour y intégrer un nouveau facteur, le télétravail. Proposer des voitures de fonction ou des abonnements aux transports publics, “ne sont plus des solutions rentables”, explique le CEO. Avec Skipr les employés ne payent que lorsqu’ils se rendent sur le leur lieu de travail. Les économies réalisées par les entreprises grâce au travail à domicile pourront donc être transformées en allocations de télétravail. Un moyen de s’adapter aux défis environnementaux et sociétaux et de réduire ses coûts. Avec son programme “ALD Move 2025”, la société de leasing espère devenir le leader européen des mobilités durables d’ici à 2025. Déjà implantée en France et en Belgique, Skipr suit le mouvement et prévoit une expansion géographique entre 2023 et 2025.