Les cerfs-volants exploiteraient les vents puissants de Mars pour générer de l’énergie. L’un des grands fantasmes de l’Homme est de pouvoir coloniser une autre planète et l’élue pourrait être Mars. Un objectif de taille qui devrait prendre plusieurs dizaines d’années avant de se concrétiser en raison des nombreux défis que ce projet implique. Parmi les challenges à relever se trouve celui de l’énergie. À l’heure actuelle, les robots qui ont touché le sol martien fonctionnaient à l’énergie solaire, mais en raison de l’importante quantité de poussière qu’il y a sur Mars, les panneaux solaires s’encrassent assez vite ce qui peut mettre à mal les rovers. De plus, la planète rouge ne reçoit que 43% d’ensoleillement par rapport à la Terre. Les panneaux solaires tels qu’on les conçoit aujourd’hui ne sont donc pas une solution idéale. Pour tenter de pallier le problème, l’ESA, l’Agence spatiale européenne, a lancé un concours pour trouver le moyen de générer de l’énergie renouvelable sur Mars en prenant en compte toutes les contraintes que cela impliquait ; la distance avec la Terre, l’impossibilité de transporter trop de matériel, le peu d’ensoleillement par rapport à notre planète, mais aussi les vents puissants de Mars. C’est là qu’une équipe de chercheurs de l’Université de Delft aux Pays-Bas a eu l’idée de faire voler des cerfs-volants attachés à des tambours pour générer de l’énergie. L’idée est de tirer profit de la puissance des vents martiens avec les cerfs-volants. En volant, les cerfs-volants feront tourner un tambour ce qui créera de l’énergie, un peu à la manière des éoliennes terriennes. Dans la pratique, il faudra que ces cerfs-volants soient particulièrement grands pour générer suffisemment d’énergie, mais surtout pour qu’ils puissent faire face aux vents puissants et à la faible densité de l’atmosphère qui règne sur Mars. “Les vitesses du vent plus élevées et la densité plus faible s’équilibrent dans une certaine mesure, mais pas complètement, donc nous devons également augmenter la surface de l’aile de manière assez drastique“, explique Roland Schmehl, l’un des chercheurs de l’Université de Delft. Il faudrait donc des cerfs-volants de 50 mètres carrés environ. Ajoutez à cela des panneaux solaires de 70 mètres carrés et il sera possible de produire 127 MWh par an ce qui est assez suffisant pour alimenter 20 habitations hollandaises ou 5 maisons américaines, suffisamment pour alimenter une base martienne.