Le réseau social Parler n’est plus disponible depuis ce matin. Son application a également été retirée de l’App Store et du Google Play. Le réseau social Parler, particulièrement populaire auprès des conservateurs américains, n’est plus accessible depuis plusieurs heures. Parler s’est en effet vue couper ses serveurs en raison de son manque de modération vis-à-vis de messages publiés sur sa plateforme. L’application a connu un nouveau boum de popularité à la suite des tensions qui ont récemment secoué les États-Unis. Le bannissement de Donald Trump des réseaux sociaux “traditionnels”, la manifestation et l’invasion du Capitole de Washington par des Américains pro-Trump ont en effet poussé de nombreux conservateurs américains à se tourner vers la plateforme Parler, particulièrement tolérante en matière de liberté d’expression. Mais le manque de modération de l’app vis-à-vis des messages virulents postés par ses utilisateurs lui a valu d’être retirée des boutiques d’applications de Google et Apple. Ses serveurs ont également été coupés par son hébergeur, Amazon. La plateforme n’est donc plus accessible. Apple, Google et Amazon tournent le dos à Parler Ces derniers jours, le nombre de messages de haine, des menaces de mort et des appels aux meurtres s’est multiplié sur le réseau social, sans qu’aucune vraie modération ne soit mise en place, malgré les ultimatums imposés par Google, Apple et Amazon. Le manque de réaction concrète du réseau social s’est soldé par la suppression de son app des boutiques d’applications mobiles. Suite à la menace d’Amazon – hébergeur de la plateforme – de débrancher ses serveurs, Parler a annoncé la mise ne place de modération sur base “volontaire”. Une mesure insuffisante pour Amazon qui a décidé de couper les ponts avec le réseau social. « Vous avez présenté un plan pour modérer de façon plus proactive les contenus violents, mais vous prévoyez de le faire avec des volontaires. Nous estimons que ce plan naissant qui consiste à utiliser des volontaires pour identifier et supprimer les contenus dangereux promptement ne fonctionnera pas, alors que le nombre de messages violents augmente rapidement. À ceci s’ajoute le fait que vous n’avez toujours pas supprimé la majorité des contenus que nous vous avons envoyé. Étant donné les événements malheureux qui ont eu lieu à Washington cette semaine, il y a un risque sérieux que ce type de contenu incite de nouveau à la violence », a ainsi indiqué Amazon dans un mail envoyé à Parler, comme le rapporte BuzzFeed. Pour le PDG de Parler, John Matze, la décision d’Amazon est une tentative « de supprimer la liberté de parole sur Internet », mais également une « attaque coordonnée » par les géants de la technologie pour « tuer la concurrence ». Il a également indiqué que ses équipes cherchaient un nouvel hébergeur pour relancer Parler, mais que cela prendrait plus de temps que prévu puisque la plupart des hébergeurs potentiels lui ont tourné le dos. « Tous les prestataires, des fournisseurs de messagerie aux plates-formes de mailing jusqu’à nos avocats, ils nous ont tous lâché », a ainsi indiqué Hail Mary, également PDG de Parler, à Fox News. Parler n’est pas le seul réseau social apprécié des conservateurs et pro-Trump à être abandonné de toutes parts. La plateforme Gab, également très laxiste en matière de liberté d’expression, a elle aussi été supprimée de l’App Store et du Play Store. Parler, le réseau social des conservateurs Lancé assez discrètement il y a moins de deux ans, Parler a été popularisé à l’automne dernier, durant la campagne présidentielle de Donald Trump de 2020. Sa popularité s’explique en grande partie par sa grande tolérance en matière de liberté d’expression. Contrairement aux réseaux sociaux « traditionnels », Parler autorisait en effet davantage de messages et d’opinions et ne faisait pas appel à des robots de modération, mais à des humains pour encadrer les discussions sur sa plateforme. « Discutez librement et exprimez-vous ouvertement, sans avoir peur d’être ‘banni’ pour vos opinions. Interagissez avec de vraies personnes, pas avec des robots », pouvait-on lire sur son site Internet.