La fin d’année 2020 sera marquée par l’arrivée d’une nouvelle génération de consoles. Les consoles “next-gen” de Sony et Microsoft seront disponibles chez nous d’ici quelques jours. Les deux constructeurs proposeront deux modèles de consoles avec un modèle premium (Xbox Series X et PS5) destiné aux gamers qui souhaitent tirer au mieux parti des capacités de leurs consoles et des variantes dépourvues de lecteur de disque (PS5 Digital et Xbox Series S) qui ne pourront lancer que des jeux digitaux (téléchargés) et qui seront 100 à 200€ moins chères. Inutile de s’éterniser sur la question : les Xbox Series X et PS5 offriront des performances relativement identiques. Pour schématiser, les deux consoles affichent des performances comparables à de gros PC gamers vendus à 1.200€. Ray-tracing, chargement instantané, 4K, 8K et 120 FPS sont au programme. La PS5 Digital Edition affiche également les mêmes performances que la PlayStation 5 classique, avec toutefois une différence : elle est dépourvue d’un lecteur de disque. Il faudra donc se tourner à 100% vers les jeux numériques. Cela permettra toutefois au joueur d’économiser 100€ sur sa facture d’achat. La Xbox Series S est encore moins chère avec un tarif de 299€. Elle sera capable de faire tourner tous les jeux next-gen Xbox mais sera moins puissante que sa grande soeur. On oublie le 120 FPS en 4K, le 8K et certaines petites features de la Series X. On économise en revanche 200€ sur la facture. Comment choisir sa console next-gen? Avant de se précipiter sur un modèle, il convient de se poser les bonnes questions. La première : dois-je vraiment craquer aujourd’hui ? Car non, il n’y aura pas des masses d’exclusivités au lancement, ni sur Xbox Series, ni sur PS5. Les gros jeux n’arriveront qu’à la mi-2021 au plus tôt. Très peu de jeux “third-party” exploiteront les capacités des consoles. L’intérêt est donc limité dans un premier temps, surtout si c’est pour jouer à Fortnite. Choisir son écosystème Trois éléments principaux vont entrer en ligne de compte ici : votre collection de jeux, les exclusivités de chaque plateforme et la stratégie du constructeur. Si vous êtes depuis longtemps dans un écosystème et disposez d’une large collection de jeux, en particulier au format numérique, vous aurez tendance à vous diriger vers la nouvelle console du fabricant en qui vous avez placé votre confiance sur la précédente génération. C’est la décision la plus logique. La bonne nouvelle toutefois, c’est que rien ne vous empêche de “prendre un break” et de garder de côté cette collection pour y revenir plus tard. L’écosystème n’a d’intérêt en soi que si vous avez déjà craqué sur de nombreux jeux récents sur PS4 ou Xbox One – auquel cas vous voudrez sans doute pouvoir jouer aux versions next-gen sans devoir repasser à la caisse sur une autre plateforme… On pense ici à des jeux comme Dirt 5, FIFA 21 ou Assassin’s Creed Valhalla, qui proposeront un “upgrade” gratuit sur next-gen. Les exclusivités sont traditionnellement le premier argument de vente. Second élément à prendre en compte : les exclusivités. À ce petit jeu-là, Sony a été beaucoup plus performant que Microsoft sur la génération précédente. On ne va pas vous le cacher, les exclus PS4 étaient largement supérieures aux exclus Xbox One. Au lancement, les Xbox Series et PS5 n’auront pas de grosses exclus à mettre en avant. Il faut donc regarder plus loin pour faire son choix. Êtes-vous plutôt God of War, Gran Turismo, Ratchet & Clank et Horizon ou plutôt Halo, Forza Motorsport, Fable et Hellblade 2? Chacune des deux consoles vous donnera accès à un catalogue de jeux exclusifs. De façon générale, Sony est meilleur sur les jeux solo narratifs, Microsoft maîtrise davantage les open-world et les expériences multijoueurs. Là où les choses risquent d’évoluer sur cette génération, par rapport à la précédente, c’est dans le fait que Microsoft a beaucoup investi dans ses studios et dispose aujourd’hui d’une force de travail deux fois plus large que Sony. Le géant américain a récemment racheté Bethesda, et il devrait logiquement garder l’exclusivité sur les futurs jeux de l’éditeur. On pense à des Wolfenstein, Doom, Elder Scrolls, Fallout ou encore Dishonored. Sur le long terme, le pari semble gagnant. Le rachat de Bethesda par Xbox fait pencher la balance en faveur de Microsoft sur le long terme. Enfin, il y a la question de la stratégie. Sony mise sur des exclusivités marquantes, sur des visuels léchés et sur des partenariats pour de petites exclusivités avec certains éditeurs. Si vous êtes branchés jeux de baston 2D ou RPG par exemple, la PS5 devrait être le juste choix car elle aura droit à quelques jolies exclus comme le nouveau Guilty Gear Strive par exemple. Les éditeurs nippons ont également tendance à privilégier cette plateforme pour les petites productions. Sony dispose également de liens très étroits avec les éditeurs nippons, comme Square-Enix, qui a signé les deux derniers Final Fantasy en exclusivité sur la plateforme. En revanche, dans le cloud, Sony accumule le retard sur son rival. Le PS Now n’offre pas de grosses nouveautés dans son catalogue et ne représente pas un gros atout pour la marque. Les “petits studios” japonais ont tendance à favoriser la console de Sony. Microsoft, de son côté, mise davantage sur le GamePass, sur la rétrocompatibilité et l’écosystème. Le GamePass, l’offre de gaming en illimité du fabricant, donne accès à un catalogue de plus de 100 jeux dont toutes les dernières exclus Xbox pour seulement 9,99€/ mois. L’offre est absolument imbattable en rapport qualité / prix. Il est le seul à proposer aussi une rétrocompatibilité étendue sur 3 générations de machines (tous les jeux Xbox One, plus de 500 jeux Xbox 360 et quelques dizaines de jeux Xbox) et à presque tous les accessoires Xbox One sur sa machine. Sony se cantonne là aux jeux PS4 et à certains accessoires comme le PSVR. Enfin, il y a l’argument de l’écosystème. Pour Microsoft, la Xbox n’est plus une console. Il est possible d’y jouer aussi sur PC et smartphones Android même sans disposer d’une console, grâce au GamePass. On pourrait penser que cela pousserait le joueur à investir dans un abo GamePass et à zapper l’achat d’une console, mais le fait de souscrire à cette formule et d’y jouer régulièrement amène forcément le joueur à s’attacher à l’environnement et à vouloir jouer à ces jolies exclus dans de meilleures conditions, dans son salon. Inversément, mieux vaut éviter d’investir dans une console en basant son choix sur des arguments qui n’ont en réalité que peu de poids : le design de la machine par exemple, votre attachement à une marque ou une exclu temporaire – qui finira de toute façon par atterrir sur la console du rival. Choisir la version “all-digital” ou classique Outre votre budget, c’est surtout votre collection de jeux au format disque qui va définir s’il faut craquer ou non pour le format “all-digital”. S’il y a quelques années, le public n’était pas prêt à faire le grand saut, les nombreuses soldes proposées aujourd’hui sur les stores numériques, les offres all-digital (GamePass & PS Now) et la rétrocompatibilité étendue font qu’il est désormais possible de passer au 100% numérique. C’est en particulier vrai sur Series S, une console idéale pour explorer le catalogue de jeux GamePass de Microsoft, qui propose toutes les exclus de la console accessible dès leur sortie contre seulement 9,99€ / mois. L’offre est absolument imbattable pour les petits budgets. Attention toutefois, la console de Microsoft n’est pas la plus adaptée pour tirer parti d’un téléviseur 4K. La PS5 Digital Edition présente également un réel intérêt pour ceux qui sont passés au 100% numérique, mais la différence de prix est deux fois inférieure (100€ contre 200€ pour la Series S). Les performances de la machine restent toutefois identiques. À vous de voir si vous êtes prêt à tirer un trait sur le lecteur optique de votre console…