5 ans après Ori and the blind forest, Moon Studios nous livre le second chapitre des aventures d’Ori. Après une année 2019 “difficile”, les Xbox Games Studios nous avaient promis une cuvée 2020 magistrale. Le programme commence en force avec la sortie d’Ori and the will of the wisps, suite de l’une des exclusivités les plus plébiscitées sur Xbox One. Pour cette suite, Moon Studios a eu tout le temps qu’il souhaitait pour peaufiner son travail. Il aura fallu en tout près de 5 ans au studio pour nous livrer la suite du premier volet. Et si la formule n’évolue pas beaucoup, les développeurs maîtrisent désormais parfaitement leur recette. L’aventure reprend là où on l’avait laissée. Sur la terre de Niwen, Ori, notre héros, accompagne son nouveau compagnon, Kun, une jeune chouette qui apprend à voler. Séparé de son ami après un accident, Ori tentera de retrouver son chemin dans un monde où les dangers sont partout. Les combats de boss sont toujours aussi impressionnants. La recette n’a pas beaucoup évolué depuis le premier volet. Le scénario d’Ori and the will of the wisps rappelle d’ailleurs curieusement celui de son ancêtre. De façon générale, celui-ci reste mis en scène de façon minimaliste et c’est probablement le plus gros reproche que l’on fera au jeu. Dialogues, scénario et mises en scène ne donnent que peu de profondeur à l’univers d’Ori. Côté gameplay, les mécanismes de jeu restent les mêmes. On se retrouve ici face à un Metroidvania relativement exigeant, qui reste toutefois accessible grâce aux nombreux points de sauvegarde rencontrés. Malgré les apparences, Ori and the will of the wisps n’est clairement pas un jeu qui se destine aux plus jeunes. La frustration fait partie intégrante de l’expérience. De façon générale, les débuts dans le jeu seront également très difficiles au vu du hud, pas forcément évident à comprendre. Car Ori and the will of the wisp n’est pas un jeu de plate-forme old school qui se joue en ligne droite. Les environnements sont souvent labyrinthiques et le jeu regorge de quêtes secondaires. S’il est possible d’accéder à une carte pour mieux s’y retrouver, il n’est pas rare de s’y perdre. Les allers-retours sont également nombreux. Le plus gros atout du jeu, cela reste bien sûr sa superbe direction artistique. L’enchantement est permanent – des décors aux créatures rencontrées, tout transpire ici les contes féériques. Se perdre dans les superbes décors du jeu n’est donc en soi pas forcément une mauvaise chose. Par rapport au premier volet, on notera que les combats font davantage partie de l’expérience de jeu. Ori est capable de se déplacer rapidement, de sauter ou se laisser porter par le vent, mais aussi de frapper ses adversaires, d’utiliser des armes, de tirer à l’arc et même d’utiliser une sentinelle. La nervosité du jeu laisse au joueur la possibilité de multiplier les combos. Visuellement, Ori frappe très fort. Par rapport au premier volet, Ori and the will of the wisps gagne donc en nervosité, en action et en complexité. Pour donner un peu de substance au jeu, les développeurs ont également intégré des composantes héritées des RPG, avec par exemple des pouvoirs à améliorer à l’aide de fragments que les joueurs récupéreront en réalisant divers défis. Le concept est sympathique, même si dans la pratique, ces défis représentent juste une façon de gonfler artificiellement la durée de vie du jeu. Au niveau du level-design, le jeu parvient également à surprendre avec une belle diversité, des décors montagneux qui pousseront le joueur à voltiger d’un pic à l’autre, aux décors sous-marins dans lequel le joueur pourra se déplacer très rapidement. Il y a une réelle diversité et beauté dans ce titre, qui pousse beaucoup plus loin la formule du premier volet. On retrouve les mêmes mécanismes de progression et surtout les mêmes boss titanesques, qui laisseront une empreinte indélébile dans le cœur du joueur. Ori and the will of the wisps frappe fort en améliorant la recette du premier volet. De façon générale, le jeu est également beaucoup plus accessible avec ses nombreux points de sauvegarde automatisés. Cette plus grande accessibilité réduit toutefois drastiquement la durée de vie du jeu. Il ne faudra pas plus de 9 à 10h pour voir le bout de l’aventure. En fonçant en ligne droite, il sera même possible de boucler le jeu en moins de 4h! Cela reste donc assez maigre pour un jeu vendu 29,99€. La progression dans le jeu est facilitée par la présence de nombreux checkpoints. Pour le reste, Moon Studios réalise presqu’un sans faute en nous livrant un jeu visuellement superbe, qui exploite parfaitement tout le potentiel de la console de Microsoft et se dote d’une bande son également très réussie. Si les testeurs du jeu avaient évoqué la présence de nombreux bugs avant la sortie du jeu, le patch day-1 a corrigé la plupart des bugs. Il sera très rare d’y être confronté. La finition est donc soignée, bien qu’il ne sera pas impossible de rencontrer l’un ou l’autre bug. Conclusion Techniquement très impressionnant, Ori and the will of the wisps perfectionne la recette du premier volet. Grisant, le jeu de Moon Studios est sans aucun doute l’un des Metroidvania les plus aboutis de ces dernières années. Outre ses superbes visuels, Ori and the will of the wisps peut se vanter de disposer de l’un des gameplay les plus sophistiqués du genre. Par rapport au premier volet, le jeu gagne en nervosité. Les affrontements sont plus techniques et la tension toujours palpable. Plus accessible que son ainé, de par la présence de nombreux points de sauvegarde, le jeu n’en reste pas moins destiné à un public plutôt élitiste. Car sous ses airs de platformer très mignon, Ori and the will of the wisps reste un jeu de plates-formes et d’exploration exigeant, qui ne destine très clairement pas une audience jeune. Malgré sa durée de vie relativement courte, le nouveau jeu de Moon Studios est une jolie réussite – et incontestablement une suite très bien maîtrisée par les développeurs, qui, tout en ne changeant pas la recette du premier volet, sont parvenus à en corriger la plupart des défauts.