Il n’est pas rare de voir les températures grimper jusqu’à 45 degrés en été au Qatar. Le réchauffement climatique a de graves conséquentes sur la planète ; fonte des glaces, saisons instables qui perturbent la faune et la flore, montée des eaux, etc., mais cela entraîne également une multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, notamment des sécheresses et des canicules. Un problème d’autant plus inquiétant dans les pays où les températures estivales sont déjà de l’ordre du caniculaire. Une situation que subit actuellement le Qatar, un pays particulièrement affecté par cette crise mondiale. Pour pallier le problème, ce pays du Moyen-Orient a décidé d’installer des climatiseurs jusque dans les rues, sur les marchés et le long des trottoirs afin de permettre à la population et aux touristes de faire leurs emplettes dans des conditions agréables. Une décision aberrante quand on sait que ce type d’appareils consomme énormément d’énergie produite par des centrales à charbon ou à gaz qui contribuent justement à l’effet de serre et donc, au réchauffement climatique, en plus de générer d’autres gaz toxiques pour la couche d’ozone. Si les autorités qataries ont recours à cette solution, c’est en partie parce que les températures estivales dans le pays peuvent atteindre facilement les 46°C. En 2010, le pays avait enregistré une température record de 50,4°C. En automne et hiver, les températures baissent jusqu’à une trentaine de degrés, ce qui reste chaud, mais supportable. Une Coupe du Monde agréable Mais l’installation de ces climatiseurs est également liée à l’organisation de la Coupe du Monde de football dans le pays qui se tiendra en 2022. Un événement aux retombées économiques importantes qui a poussé le Qatar à mettre en place des solutions afin d’éviter que les centaines de milliers de touristes et les centaines d’athlètes ne souffrent trop de la chaleur. La compétition a été décalée ; elle se déroulera en novembre et non en été, comme c’est de coutume. En vue de la Coupe du Monde, le Qatar a déjà entrepris la construction de plusieurs stades de football afin d’accueillir les matchs et les spectateurs. Afin d’assurer le bien-être des visiteurs et des joueurs, les stades seront climatisés via un système de tuyaux qui utilisent des fluides frigorigènes pour faire baisser la température de 15°C. Un système énergivore qui a un important impact sur l’effet de serre. Système de climatisation utilisé lors des Mondiaux d’athlétismes au stade de Doha (Qatar) – © AFP Le gouvernement qatarien a tout de même promis de « planter un million d’arbres » pour contrebalancer l’impact de l’installation des climatiseurs dans les rues. Des solutions temporaires « Le Qatar est l’une des régions du monde qui se réchauffe le plus rapidement, du moins en dehors de l’Arctique », a indiqué Zeke Hausfather, spécialiste des données climatiques, au Washington Post. Les températures moyennes du pays ont déjà augmenté de 2 degrés depuis l’ère industrielle. « Les changements qui y sont apportés peuvent nous aider à comprendre ce à quoi le reste du monde peut s’attendre si nous ne prenons aucune mesure pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre », estime Zeke Hausfather. Or, le Qatar est un pays riche, contrairement à la Somalie, la Syrie, le Guatemala ou le Bangladesh où les températures sont également très élevées. Le réchauffement climatique est plutôt « un problème technique et non existentiel », comme le souligne le Washington Post, auquel il faut trouver un remède immédiat grâce aux progrès technologiques et à l’argent, plutôt que d’essayer de trouver une solution globale sur le long terme. Comme le rapporte The Independant, 60% de l’électricité produite par le Qatar sert à alimenter les climatiseurs du pays. En comparaison, la Chine n’utilise que 10% de son électricité dans ce but.