En développement depuis plus de six ans, DayZ tente aujourd’hui de partir à l’assaut des consoleux avec un portage très propre. Le jeu de survie de Bohemia Interactive – studio à l’origine des Operation FlashPoint et d’Arma – a-t-il les atouts pour séduire les propriétaires de PS4 et Xbox One? La réponse dans notre test ! En développement depuis 2013, DayZ est probablement l’un des projets les plus ambitieux de l’histoire du gaming et l’un des plus gros fiascos de ces dernières années. Ce titre, qui a démarré comme un projet de mod pour le jeu Arma de Bohemia Interactive s’est transformé au fil des années en un projet à gros budget. Il aura toutefois fallu des années de développement aux créateurs d’Arma pour boucler le projet et nous livrer enfin une version “finale” de son titre sur PC. Quelques mois plus tard, c’est aujourd’hui au tour des consoles de salon d’accueillir une version définitive du jeu. En six ans de développement, le jeu a bien sûr beaucoup évolué. Visuellement, il ne s’en sort d’ailleurs pas si mal du tout grâce à son nouveau moteur graphique, qui tourne parfaitement sur Xbox One et PS4. Sans être superbe, le jeu est plutôt agréable à l’œil. On est donc très loin de l’apparence un peau cheapos d’un simple mod. En revanche, DayZ hérite de la panoplie complète de bugs et d’animations d’un autre âge… et de la bande sonore moyennement séduisante d’une petite production. Il faut bien l’avouer, malgré les efforts consentis par les développeurs, DayZ ne donne pas vraiment l’impression de jouer à un blockbuster. La finition du jeu est absolument immonde, avec une pléthore de bugs, des plantages et surtout une présentation laborieuse, avec des menus d’un autre âge, qui n’étaient clairement pas pensés pour les consoles. Le premier contact avec le jeu est également extrêmement douloureux. Certes, Bohemia Interactive a fait des efforts pour “aider” les débutants en proposant un petit tutoriel en images. Celui-ci reste toutefois très léger et surtout pas sexy du tout avec ses images fixes. Il faut bien l’avouer, après 30 minutes de jeu, on ne sait pas du tout ce qu’il faut faire, où il faut se rendre ni comment interagir avec les autres joueurs. Mais en réalité, DayZ ne propose pas vraiment d’objectif. Comme de nombreux autres jeux de survie, il s’agit simplement d’un jeu bac-à-sable dans lequel le joueur peut faire ce qui lui chante. Contrairement à un Minecraft, le jeu est toutefois loin d’être accessible. On meurt très facilement ici et surtout le titre offre tellement de possibilités qu’il est difficile à saisir. DayZ est très clairement le type de jeu de survie dans lequel on ne se plongera qu’avec une poignée d’amis, en coop’. Car il sera bien compliqué de survivre sur cette gigantesque île (plus de 200kms carrés tout de même!) sans l’aide d’amis. D’une part, parce que les zombies vous massacreront rapidement si vous voyagez seul et n’êtes pas bien équipé. D’autre part, parce que les joueurs peuvent également s’en prendre à vous. DayZ donne la possibilité aux joueurs de s’en prendre aux autres joueurs, seul ou en équipe. Dans la pratique, lorsque vous progresserez dans l’aventure, vous remarquerez qu’il est même possible de bâtir des bases avec ses coéquipiers et de se lancer dans de véritables guerres avec les autres clans. Et c’est d’ailleurs tout ce qui fait le charme de DayZ. Mais encore faudra-t-il aller jusque là… Car non, DayZ n’est pas un titre accessible avec son gameplay old-school, le réalisme de ses combats, sa difficulté, ses menus surchargés. Il faudra passer au-dessus de tout ça pour en profiter. En réalité, DayZ ne cible qu’un public très restreint de vétérans de jeux de survie. Pour ceux qui passeront outre ses nombreux défauts, DayZ réserve une étonnante richesse avec sa carte gigantesque, ses décors atypiques qui rappellent la campagne slave, ses mécanismes de survie basés sur la recherche permanente de loot (armes, munitions, boissons, nourriture,…) et ses multiples options de gameplay. On ne s’attendrait ainsi pas forcément à pouvoir bâtir une base dans un jeu de zombies, et encore moins à pouvoir créer des cultures. Et pourtant, Bohemia l’a fait. La bonne nouvelle, c’est que le joueur pourra jouer de la façon qu’il veut. Il n’est autrement dit jamais imposé de cultiver ses fruits et légumes (ouf!) La mauvaise, c’est qu’il faudra toutefois beaucoup s’investir dans DayZ pour comprendre sa richesse. D’autant plus qu’ici, la mort est permanente. Lorsque le joueur décède, il perd tout son loot et doit recommencer à zéro. Le jeu est également sans pitié puisque la mort peut venir de partout, y compris d’une maladie non-soignée ou d’une infection alimentaire. De façon générale, on ne fait pas de vieux os, d’autant plus que les joueurs sont ici très agressifs. Là où le bas blesse, c’est dans le fait que les zombies ne représentent ici qu’une menace mineure par rapport aux autres joueurs. Vous n’en croiserez que quelques-uns, généralement très idiots, et faciles à éviter. Pour un jeu de zombies, c’est plutôt décevant. Au final, son gameplay le rapproche davantage d’un PUBG survivaliste que d’un State of Decay, duquel il était pourtant censé se rapprocher. Conclusion S’il a des qualités, DayZ ne fait clairement pas le poids face aux autres jeux de survie, la faute à un gameplay beaucoup trop complexe à appréhender quand on débute et un univers qui est très mal introduit. Bourré de bonnes idées, le titre de Bohemia Interactive manque le coche au niveau de la finition, avec ses nombreux bugs, ses menus simplistes et l’IA désastreuse des zombies. Oser vendre ce jeu au prix fort est un véritable affront tant il donne l’impression de ne pas être fini – malgré 6 longues années de développement. Pour autant, il ne s’agit pas d’un total fiasco. Le concept du jeu reste très séduisant, l’aire de jeu gigantesque et les vétérans de jeux de survie y trouveront certainement de quoi s’amuser pour de très longues heures de jeu. Inutile toutefois de le préciser : DayZ ne cible qu’un public de niche.