Adam Horowitz, étudiant en Master au très prestigieux MIT, travaille actuellement sur un système permettant d’influencer les rêves et de les utiliser pour booster la créativité. Crédit photo : Fluid Interfaces. Qui n’a pas déjà eu envie de se souvenir très précisément de ses rêves, de les choisir, voire de les provoquer ? C’est en tout cas sur cet univers onirique que travaille Adam Horowitz, étudiant en Master à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Son équipe et lui ont développé un appareil appelé Dormio, qui permet d’influencer la phase de transition entre le stade éveillé et le stade de sommeil. Cette phase de transition est appelée l’état hypnagogique. Concrètement, Dormio se matérialise sous la forme d’un gant muni de capteurs de flexion pour détecter à quel point les muscles sont tendus ou détendus et également d’un appareil capable de mesurer les signes vitaux comme les battements de cœur. Horowitz a déjà testé son dispositif sur six volontaires, chercheurs au MIT. Les volontaires étaient invités à se coucher pour s’endormir. Lorsqu’ils entraient en état hypnagogique, Dormio leur lançait une phrase : « souviens-toi de penser à la fourchette », ou « souviens-toi de penser au lapin ». Conséquence, tous les patients ont reporté avoir vu une fourchette ou un lapin dans leurs rêves, preuve que le cerveau est réceptif aux stimulations extérieurs. Pour éviter de tomber dans une phase de sommeil profond et fausser l’expérience, Dormio se contentait de répéter le nom du « patient » suivi de la phrase « tu es en train de t’endormir ». Sur les traces de Thomas Edison Crédit photo : Oscar Rosello. Vous connaissez sans doute Thomas Edison, inventeur de génie à qui l’ont doit notamment d’immenses avancées sur l’électricité, l’ampoule électrique, le cinéma… Il s’avère que lui aussi, tout comme d’autres grands intellectuels et artistes (Edgar Allan Poe, Einstein, Dali etc.), s’intéressait à l’état hypnagogique. Il prétendait que sa créativité était grandement améliorée quand il sortait de cet état à moitié éveillé et qu’il se mettait au travail juste après. Pour provoquer cette phase créative, il tenait deux boules de métal dans sa main. Avec le sommeil et les muscles qui se relâchent complètement, les boules tombaient au sol ce qui le réveillait. Adam Horowitz a conduit le même genre de test avec Dormio, pour voir si ses sujets étaient effectivement plus créatifs après avoir été dans un état hypnagogique. Pour ce faire, il leur a fait passer un test de créativité consistant à écrire une histoire basée sur le mot qui leur avait été soufflé pendant l’expérience, « fourchette » ou « lapin ». Sur six sujets, cinq ont enregistrés des scores plus élevés que lors du test en condition normal, sans phase hypnagogique avant. Bien sûr, Dormio n’est actuellement qu’un prototype qui est loin de pouvoir contrôler complètement les rêves, mais les premiers résultats montrent qu’il est bien possible d’avoir une influence sur notre inconscient et de diriger nos pensées dans une direction précise. Son test de la créativité est aussi intéressant à plus d’un titre : si l’on apprend de façon certaine comment stimuler notre intellect (autre que par des drogues, naturelles ou de synthèses), le processus de création pourrait évoluer considérablement. Adam Horowitz a présenté ses résultats lors de la récente Computer Human Interface conference, qui s’est déroulée Montreal et a qui a rassemblé des géants du milieu comme Google Faebook ou encore IBM.