Après une première adaptation du manga sur Nintendo 3DS, Bandaï-Namco remet le couvert sur consoles de salon. Un deuxième essai qui n’aurait pas forcément dû voir le jour. Si le titre « Seven Deadly Sins » vous dit quelque chose, c’est tout à fait normal. Il s’agit en réalité d’un manga écrit et dessiné par Nakaba Suzuki, sorti en 2012. L’animé a depuis le temps été porté en série en 2014 et est disponible sur Netflix Original. L’histoire de The Seven Deadly Sins est donc plutôt d’actualité, notons d’ailleurs qu’une adaptation en film d’animation est prévu pour cette été. Est-ce que cette aura commerciale explique pourquoi Bandaï-Namco s’est lancé dans un nouveau portage sur console ? Possible. Une adaptation fidèle, mais sans intérêt Niveau histoire, rien de nouveau puisque le jeu se base essentiellement sur l’animé. Une adaptation assez fidèle de la trame narrative originale saupoudrée d’une multitude de combats en tout genre. Malheureusement, cela reste assez léger. Pour les non-initiés, résumons : au sein du Royaume de Liones, les choses ne vont plus. Après l’assassinat sauvage du roi,le Grand Maître des Chevaliers Zaratras, ces mêmes chevaliers sacrés ont pris le pouvoir au détriment des intérêts du peuple dont ils sont supposés être les protecteurs. L’ordre est maintenu d’une main forte, sans tranquillité pour les petites gens. Le seul espoir se trouve dans les Sept Péchés Capitaux (Seven Deadly Sins), un groupe de chevaliers qui se cachent depuis 10 ans après avoir raté leur coup d’état contre la couronne. Pourtant, l’héritière du trône, Elizabeth s’est lancé à leur recherche afin de contrecarrer le pouvoir des Grands Chevaliers Sacrés et leurs plans machiavéliques. Si le jeu a le mérite de respecter la trame narrative du manga – bon point pour les fans -, cela n’empêche pas le sentiment abrupt que l’on peut ressentir en plongeant dans l’histoire. Les personnages principaux sont introduits de manière frontale, sans réellement les intégrer subtilement à la trame narrative ce qui sera un problème pour les non-initiés désireux, au final, de comprendre l’histoire. Par ailleurs, les dialogues se montrent totalement sans intérêt, ce qui rendra encore plus difficile l’immersion et la compréhension des enjeux de l’histoire. Le développeur NatsumeAtari prend plutôt la position d’une adaptation faite pour les fans que pour faire découvrir l’univers à de potentiels nouveaux amateurs. Jeu d’action qui manque… d’action Pour ce qui est du mode de jeu, on peut clairement parler de déception. La majorité du jeu se résumant à des dialogues et des phases de combats. Même pour un titre d’action, cela reste assez limité. Les phases de combats se montrent sans réel intérêt. En dehors de quelques attaques magiques sympathiques, les phases critiques ne se démarquent pas vraiment. Au final, les combats se montrent répétitifs, le joueur enchaînant les ennemis qu’il balaye du revers de la main. Les affrontements sont également desservis par la caméra qui se montre difficile à contrôler et qui virevolte comme bon lui semble. Un peu frustrant quand on essaye de démonter les méchants. La possibilité de se téléporter vers un ennemi vient légèrement corriger ce défaut, mais pas totalement. L’action du jeu se divise entre des phases de dialogues insipides, des combats inintéressants et des balades de santé sur la carte grâce au bar-cochon, le Boar Hat, l’un des seuls points sympathiques du jeu. Le bar-cochon servant à se déplacer d’un point A à un point B sans – encore une fois – réel intérêt si ce n’est d’admirer cet étrange énergumène. En ce qui concerne les quêtes qui nous forceront à découvrir la carte, l’impression de nous prendre par la main pour nous confronter à des mini-jeux est légitime. Combattre une horde de petits soldats, cueillir divers objets au sol, massacrer le plus de monde suivant un chrono et, évidemment, dévaster les personnages iconiques de la saga. Autre point qui peut amener le joueur au péché de la colère : les tutoriels. Ces tableaux expliquant à la fois les phases de combats et de progression, voire de l’histoire, apparaissent de manière brutale à l’écran, sans crier garde et bloquent à la fois le jeu et les potentiels sentiments d’excitation avant un affrontement. Attention les yeux Visuellement, le constat est le même que pour les combats : rien d’intéressant. Mais c’est justement durant les phases d’affrontements que les décors sont les plus “remarquables” puisque les attaques magiques et basiques offrent un joli spectacle par rapport au reste. Le fait que les décors soient destructibles durant les combats apporte également un peu de cachet. Malheureusement, les textures restent grossières et les couleurs sont tantôt criardes, tantôt absentes. Autrement dit, la réalisation est totalement indigne d’un support comme la PS4… On notera également l’apparition des dialogues en français à l’écran – un bon point, et une caractéristique plutôt surprenante pour une aussi petite production. Au niveau des musiques, celles-ci encadrent parfaitement les phases d’affrontement de manière épique, ce qui n’est pas pour déplaire. Il est toutefois regrettable que celles-ci ne soient pas les mêmes que pour la série animée. Conclusion Si l’idée d’adapter Seven Deadly Sins était séduisante sur le papier, la pratique n’est pas vraiment concluante. Pour un jeu d’action, les combats font plus de bruits que ne montrent des choses concrètement intéressantes. Répétitif et sans enjeux, Seven Deadly Sins est un jeu fade qui laisse un goût amère en bouche. Les segments narratifs – dialogues et mise en scène – sont tout aussi insipides ce qui laisse penser que Bandaï-Namco s’est dépêché de sortir le jeu pour surfer sur la vague commerciale…