Little Nightmares a intrigué bon nombre de joueurs avec ses trailers mystérieux. D’abord connu sous l’appellation “Hunger”, “Petits Cauchemars” est l’oeuvre d’un studio méconnu jusqu’à présent, à savoir Tarsier Studios, mais qui pourrait très vite prendre du galon. Anciennement connu sous le nom de “Hunger”, Little Nightmares est une production indépendante de Tarsier Studio, un studio suédois de taille modeste à qui l’on doit notamment les DLC et la version Vita de Big Planet. Le titre présente plusieurs atouts qui n’ont pas échappé à l’éditeur Bandai Namco Entertainment, ce dernier ayant décidé de prendre sous son aile l’équipe de développement. Rappelant d’autres jeux comme Limbo ou Inside, le jeu de Tarsier Studio veut réveiller les peurs enfantines qui sommeillent en chacun de nous. Pour ce faire, les développeurs ont misé sur le moteur graphique de renom qu’est l’Unreal Engine 4 et une narration particulière puisqu’on ne retrouve ni cinématiques, ni dialogues. Mystère, mystère Vêtue d’un ciré jaune, Six est une petite fille qui se réveille enfermée dans un étrange navire et dont elle devra s’enfuir. Ce sont toutes les informations dont vous disposerez pour aborder ce soft. Et encore, le prénom de l’héroïne ne vous est communiqué que par le biais de la boîte CD… Si le concept laisse perplexe, il faut tout de même admettre qu’il fait mouche. Le joueur, par l’intermédiaire de Six, se faufile, saute et court afin d’en apprendre plus sur l’univers intriguant qui l’entoure et pourtant, rien ne viendra le récompenser. Une fausse note ? Pas du tout. A ce niveau, le titre se suffit à lui-même et le côté mystérieux est l’un des atouts à part entière de cette production. En fait, seule l’ambiance renseigne le joueur sur le type d’univers vidéoludique dans lequel il va évoluer pendant quelques heures (entre 3 et 5). Dès les premiers pas de Six, la bande-son et les décors donneront le ton. Les musiques à la fois malsaines et envoûtantes ont été travaillées à tel point que l’on se surprend à tressauter à certaines occasions lorsque l’une d’entre elles se fait entendre. Les graphismes, quant à eux, sont le fruit de l’Unreal Engine 4. Autrement dit, Little Nightmares est beau, très beau même. Et l’aspect artistique contribue également à l’atmosphère du soft puisque l’on se retrouve dans un univers qui semble tout droit sorti de l’esprit de Tim Burton. A cela s’ajoute la lumière qui occupe aussi un rôle important dans ce titre. Lorsqu’elle se déplacera dans un tuyau, la petite héroïne devra sortir son briquet afin de distinguer ce qui se trame autour d’elle. De plus, les angles de caméra offriront de très belles scènes au joueur, à l’image d’un film d’animation lugubre. Six est minuscule et les angles de caméra ne feront que renforcer cette impression à tel point que marcher le long d’une simple corniche relève d’un véritable challenge d’équilibriste. Autant dire que du côté de l’immersion, il n’y a pas de reproches à faire au studio de développement. En fait, l’unique défaut perçu concernant l’ambiance du titre est à chercher du côté des animations et de l’intelligence artificielle : si les ennemis vaguent à leurs occupations de manière naturelle, il n’est pas rare de voir une main ou un chapeau passer au travers d’un autre objet. Aussi, repérer Six et la voir se cacher sous une table n’empêchera pas ses poursuivants de regarder sous cette même table mais au mauvais endroit. Dommage, le sans-faute était pourtant à portée de main. Un gameplay simpliste Courir, marcher à pas feutrés, s’accrocher, prendre un objet, allumer son briquet et sauter : le gameplay de Little Nightmares est simplifié à l’extrême et convient à la plupart des situations puisqu’il renforce le sentiment de faiblesse de l’héroïne face aux dangers qui l’entourent. Seulement, certaines phases demanderont un doigté pas toujours naturel. Par exemple, Six devra parfois sauter pour attraper un objet mobile. Si l’on prend l’exemple de la Playstation 4 (support sur lequel a été testé Little Nightmares), le joueur devra courir avec le joystick et la touche carré enfoncée avant de sauter (en visant l’objet à saisir) et d’appuyer sur R2 pour s’accrocher à son objectif. On aurait apprécié qu’un simple saut permette à Six de saisir l’objet en hauteur qu’elle souhaite atteindre. Outre ces menus détails liés à la prise en mains du soft qui demanderont un peu de patience et d’apprentissage, le joueur profite d’un titre envoûtant et sans temps mort. Si certaines phases demanderont de se triturer un peu plus les méninges, les énigmes à résoudre ne sont pas, dans l’ensemble, particulièrement complexes. La difficulté est donc relativement abordable, et ce même lorsqu’il sera question d’affronter le boss de fin. Cette facilité contribue au rythme de l’aventure au cours de laquelle le joueur ne cessera d’avancer. En fait, à l’exception des chargements assez longs et des quelques morts de Six dues à certaines séquences légèrement plus difficiles, le joueur ne verra jamais sa progression s’arrêter ou ralentir dans les trois plans de l’espace qu’il peut parcourir au sein de chaque lieu. En effet, à l’inverse d’autres jeux indépendants, Six peut tirer profit de la profondeur d’une pièce et donc, ne pas se contenter d’allers-retours de gauche à droite de l’écran. Little Nightmares ne souffre donc que de quelques petits défauts comme sa durée de vie qui avoisine difficilement les 4 à 5 heures de jeu. Mais pour 20 euros, il s’agit d’un très bon rapport qualité/prix. D’ailleurs, précisons que pour 10 euros de plus, les fans pourront obtenir l’édition collector, qui mérite elle aussi le détour… Conclusion Tarsier Studios a largement réussi son pari en proposant un jeu indépendant à l’univers sombre et original. Le joueur y incarne Six, un personnage minuscule, qui devra s’enfuir des lieux où il se trouve tout en ne se laissant pas attraper par les ennemis difformes qui rôdent, le tout dans une ambiance des plus prenantes. Bande-son, musiques et graphismes constituent de toutes évidences les points forts de cette pépite. En fait, seuls quelques défauts concernant les animations, la difficulté jugée trop faible et une durée de vie trop courte sont à regretter. Mais pour seulement 20€, Little Nightmares constitue une bien belle surprise.