Pourquoi le téléphone BlackBerry a sombré

BlackBerry, ces téléphones munis d’un clavier ont connu leur heure de gloire dans les années 2000. Cette période est aujourd’hui révolue malgré plusieurs tentatives de redynamisation. Révolue à tel point que l’arrêt de la production de smartphones par l’entreprise canadienne fut décidé par sa direction.

RIM-BlackBerry-Apple-iOS-Android

C’est le CEO, John Chen, qui l’a annoncé après avoir communiqué les résultats financiers de son entreprise : BlackBerry ne produira plus de téléphones. Et si, à l’avenir, d’autres appareils devaient porter le nom de l’entreprise, ils ne seraient pas le résultat des ateliers de l’entreprise mais seraient fabriqués par des sociétés partenaires. Pourtant, il fut un temps où la firme connaissait son heure de gloire. Période pas si lointaine où il était “cool” de posséder un téléphone de la marque. Et il ne faut pas remonter si loin que ça puisqu’il s’agit du début des années 2000.

D’ailleurs, preuve de sa notoriété, des personnalités n’hésitaient pas à s’afficher au coté de leur téléphone. Nicolas Sarkozy, Barak Obama, etc. avaient décidé d’opter pour cette marque. Ce dernier avait été jusqu’à changer l’un des points du règlement de la présidence qui exigeait qu’il adopte un téléphone plus sécurisé. Le président des États-Unis a refusé, ne voulant pas se séparer de son smartphone préféré. Très appréciés pour un usage professionnel, les appareils estampillés BlackBerry permettaient de gérer un agenda électronique, d’envoyer des mails ou encore de s’en servir à la manière d’un ordinateur de poche. Des fonctions qui semblent “logiques” pour un téléphone aujourd’hui.

Obama

De plus, il n’y a pas que les politiciens qui ont fait la réputation du téléphone. Ainsi, les héroïnes de la série “Gossip Girl” utilisaient souvent ce type de smartphones à l’écran. Sans oublier Kim Kardashian qui semblait être littéralement tombée amoureuse de son BlackBerry Bold 9900… au point qu’elle deviendra ambassadrice de la marque. Elle adulait tellement ce modèle qu’après la fin de sa production, elle fut obligée de scruter les sites d’enchères pour s’en acheter d’autres.

Crédit : BlackBerry
Crédit : BlackBerry

Toute cette publicité conduit à de nombreuses ventes. En 2008, l’entreprise affirme contenter plus de 25 millions d’utilisateurs dans le monde.

2012, le déclin

La société derrière les téléphones de la marque Blackberry se nomme RIM, Research In Motion. Dans l’histoire de RIM, l’année 2012 est à épingler. C’est cette année-là que les dirigeants annoncent un bénéfice net trois fois moins élevé que l’année précédente pour l’exercice achevé. Notons également que le chiffre d’affaire de la marque avait diminué de 7.5% et que l’action boursière ne cessait de chuter…

C’est alors que des changements d’ampleur se profilent pour la société. Le premier concerne le nom de la firme, Research In Motion devient BlackBerry, tout simplement. Ce qui n’enrayera pas le déclin de l’entreprise, au point que ses dirigeants accepteront une offre de rachat de 4.7 milliards de dollars de la part d’un holding canadien spécialisé dans les assurances, Fairfax Financial.

En août, BlackBerry ne représente plus que 3% de parts de marché. L’action, qui valait 148 dollars en 2008, descend sous la barre des 9 dollars en 2013.

En novembre 2013, John Chen est nommé CEO de BlackBerry. Il devient alors responsable de la direction stratégique de l’entreprise et de l’organisation de ses objectifs. Réputé dans le milieu des affaires, il s’est aguerri en travaillant pour Sybase, un éditeur de logiciels.

Crédit : AFP
Crédit : AFP

Ce businessman s’est alors fixé l’objectif de redresser la barre en une année. Ce qui, malheureusement pour la société, n’arrivera pas et ce, malgré plusieurs essais tel qu’un partenariat avec Android.

La dégringolade continuera puisque l’entreprise a notamment annoncé un déficit de 6 milliards de dollars pour l’année fiscale 2014. S’en suivront une foule de licenciements.

Plusieurs facteurs ont joué à l’encontre de BlackBerry : la concurrence accrue, des mauvais choix stratégiques, un manque de renouvellement… Tous ces ingrédients ont conduit une entreprise qui pouvait se targuer de présenter une capitalisation boursière de 84 milliards de dollars en 2008, d’avoir convaincu plus de 25 millions de clients et d’avoir créé une image des plus classes, à celle que l’on connait aujourd’hui et qui annonce l’arrêt de la production de smartphones.

Le monde des finances a déjà prouvé à maintes reprises qu’une société pouvait rebondir du jour au lendemain, ou presque, mais le fait est que BlackBerry a déjà utilisé de nombreuses cartouches.

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