Décalé, fun et (un peu) trash. La dernière campagne de prévention contre le Sida de l’association française AIDES propose de dépister le SIDA grâce à une méthode simplissime : prélever une goutte de sang après une petite piqûre au bout du doigt. A l’appui, un clip haut en couleurs. [youtube VXoUaJB9zCA] Fruit de millions d’années d’évolution, agiles, ultra-complexes, aux potentialités insoupçonnées et qui nous classent à part dans le règne animal … C’est qu’on peut en faire des choses grâce nos doigts. L’association AIDES et l’agence de pub JWT Paris l’ont bien compris en lançant leur nouvelle campagne anti-sida « Sexyfingers ». Et le timing est parfait : l’été, le soleil, les strings et les zizis moulés dans les slips, le tout exposé sur les plages ensoleillées, bref les vacances … Sauf que le SIDA lui est un stakhanoviste qui ne prend jamais de congés. La campagne Sexyfingers, c’est d’abord un clip coquin d’1min53 sur fond d’electro torride (musique signée par le DJ français Lionel Flairs) qui montre les prouesses sexuelles de doigts et d’organes décomplexés. Le tout se conclut par une piqûre de l’index pour signaler qu’un doigt ça peut aussi servir à dépister le sida. C’est aussi une application Android, aussi disponible en flash sur le site web de la campagne http://www.sexyfingers.org, qui permet de chipoter des testicules, tapoter des tétons ou encore de claquer des fesses. Selon le traitement subi, chaque organe s’anime et émet un son spécifique (guitare, percussions, claviers…). Il y a même un mode “défi” qui vous invite à reproduire une boucle de sons en tripotant plusieurs organes… tout un programme. Comme acheter sa baguette On rigole, on se marre mais la campagne ne perd pas de vue son objectif : faire connaître sa méthode de dépistage. Une méthode plutôt efficace d’ailleurs : après la piqûre, il suffit d’à peine quelques minutes pour avoir un premier résultat. Le test est pour le moment proposé dans les locaux de l’association AIDES et sur des lieux publics français qui accueillent des personnes susceptible de vouloir passer le test (bars, saunas, clubs principalement, au total 17 endroits pour le moment). But de la manœuvre ? Dédramatiser ! Selon l’association, « se faire dépister doit devenir un geste aussi familier et convivial que de ‘parler cul’ entre amis ou acheter sa baguette de pain ». De quoi toucher un public de prime abord réfractaire vis-à-vis des tests plus classiques offerts jusqu’ici (les gays, les personnes migrantes, les travailleurs du sexe, les usagers de drogue…). Sexyfingers où la démonstration qu’on peut rigoler de tout, même d’un sujet aussi grave que le sida, pourvu qu’on y mette la manière (et quelques doigts). Francisco Perez avec Les Inrocks.