Forte de sa réussite en ayant posé la sonde Chandrayaan-3 sur la Lune, l’Inde planche maintenant sur quelque chose d’encore plus ambitieux : le Soleil, rien que ça ! Aditya-L1, c’est le nom de la nouvelle sonde envoyée par l’Inde ce 2 septembre. La destination ? Le Soleil ! Une sonde orbitale qui aura donc pour but d’étudier notre astre comme jamais auparavant. L’arrivée d’Aditya a destination est par ailleurs prévue pour dans 4 mois. Aditya veut d’ailleurs dire « Soleil » en Hindi est c’est ainsi la nouvelle étape dans la course à l’espace menée par le sous-continent. Une étape qui fait d’ailleurs directement suite à la réussite de l’envoi de la sonde Chandrayaan-3 sur le pôle Sud lunaire qui a permis une fois de plus d’obtenir des données inédites sur une région méconnue de l’astre lunaire, réussite qui contrastait fortement avec l’échec russe quelques jours plus tôt. La mission d’Aditya-L1 sera donc de récolter des informations sur l’atmosphère solaire, et plus spécifiquement, sa partie la plus extérieure, l’héliosphère, afin de comprendre le fonctionnement des vents solaires. Ceux-ci sont un phénomène astronomique méconnu consistant en des éjections de particules depuis l’héliosphère vers le système solaire. L’étude de ces vents pourrait en effet pas mal changer la face de l’industrie spatiale. En effet, ceux-ci sont responsable de nombreux effets sur les appareils électroniques, y compris sur les satellites qui, comme ils sont situés en-dehors de l’atmosphère terrestre, ne disposent pas de la protection offerte par le champ magnétique terrestre contre ces vents solaires. Ce qui ne veut pas non plus dire que nos appareils situés aux sols sont complètement à l’abris de l’astre, particulièrement en cas de tempête solaire. Et l’époque est propice à l’étude solaire, puisque nous sommes actuellement dans un pic d’activité solaire qui devrait atteindre son maximum en 2025, ce qui fait craindre d’énormes tempêtes solaires, mais représente aussi une aubaine pour Aditya-L1 qui aura l’occasion d’étudier le soleil à un moment particulièrement intéressant du cycle de vie de l’astre. Mieux comprendre le fonctionnement des vents solaires et leurs effets sur les satellites permettra peut-être également de mieux sauvegarder ceux qui sont déjà en orbite. Une priorité quand on sait que la pollution de l’espace est un problème massif, comme l’explique Reuters. Du point de vue de l’Inde et de son premier ministre Narendra Modi, cela reste aussi d’abord et avant tout une victoire géopolitique et la réalisation d’une vision sur la politique spatiale de l’Inde. Modi compte en effet bien faire de l’Inde une puissance spatiale à part entière dans un contexte ou toutes les puissances semblent à nouveau se relancer dans une course à l’espace digne de la guerre froide, probablement en réaction à un contexte géopolitique tendu. C’est ainsi le cas de la Russie qui a échoué à poser sa sonde sur la Lune, mais aussi des États-Unis qui ont eux aussi quelques problèmes à envoyer à nouveau des humains sur le satellite naturel de la Terre avec la mission Artemis.