Les récents succès à l’international de Baldur’s Gate 3 et de plusieurs autres titres ont mis en lumière les talents des studios de la région flamande de notre plat pays. Nous avons pu rencontrer les membres de la FLEGA (Flemish Games Association) durant la Gamescom 2023 pour parler du secteur du jeu vidéo en Belgique. Cela fait un petit moment maintenant que le secteur du jeu vidéo belge est en pleine croissance. Plusieurs études de la fédération Belgian Games ont montré que, à l’exception de 2022 qui affiche une petite baisse, les chiffres d’affaires des studios de toutes les régions du pays sont en augmentation depuis plusieurs années. Si peu de studios belges se démarquent pour le moment, les sorties récentes de plusieurs titres ayant fonctionnés à l’international montrent un avenir rayonnant pour les productions du pays. La Flandre est particulièrement en vedette depuis quelques années, et encore plus depuis la sortie retentissante de Baldur’s Gate 3 durant le mois d’août 2023. Le troisième épisode de cette licence canadienne se basant sur Donjons & Dragons a été développé par Larian Studios, une entreprise basée à Gand et déjà responsable des jeux de la série de RPG Divinity, dont les derniers épisodes sont des succès critiques quasi unanimes. Parmi les autres productions notables sorties récemment, nous pouvons également citer “Breachers”, un jeu de tir en équipe en réalité virtuelle réalisé par le studio Triangle Factory, également basé à Gand. Ou encore “You Suck at Parking”, un jeu indépendant du studio Happy Volcano réalisé depuis la ville de Louvain. En effet, une étude récente de la VGFB (Video Games Federation Belgium) montre que le secteur est dominé par la Flandre qui possède pas moins de 90 studios de développement de jeux vidéo, contre 28 en Wallonie et 15 en région bruxelloise. Logiquement, les studios flamands cumulent un plus grand chiffre d’affaires que pour le reste du pays et proposent le plus de travail. On dénombre plus de 700 postes équivalents temps pleins occupés durant l’année 2022 dans la région. Les raisons d’un développement du secteur plus prononcé en Flandre que dans le reste du pays sont multiples, à commencer par la présence plus importante d’écoles spécialisées dans le domaine, telle que la très réputée Haute École Digital Arts and Entertainment. La région possède également plusieurs studios attractifs grâce à leur longévité et les succès qu’ils ont pu rencontrer. “Ces dernières années, il y a eu beaucoup de success-stories en Flandre, et je pense que ça inspire les gens à aller travailler dans le secteur du jeu vidéo, à créer leur entreprise de développement et faire avancer les choses.” nous a confié Natascha Rommens, Senior Project Manager de FLEGA (Flemish Games Association). Cependant, si les chiffres sont en croissance depuis plusieurs années, l’industrie est aussi freinée par plusieurs facteurs. Il est toujours difficile de trouver du financement pour les nouveaux studios et le secteur fait aussi face à une fuite de talents qui se révèle problématique. Les jeunes développeurs ainsi que les travailleurs ayant plusieurs années d’expérience partent souvent travailler à l’étranger dans des studios plus attractifs. Des défis auxquels la Belgique va devoir faire face pour encourager la croissance de ce milieu. Quelques solutions sont déjà mises en place par les pouvoirs publics, en particulier en région flamande. L’augmentation du fond audiovisuel (VAF) permet de financer de nouveaux projets de jeux, les Tax Shelter et des aides comme le Flanders Game Hub accompagnent également les nouvelles entreprises. Si la Belgique ne compte que peu de gros studios, les différentes associations du pays ont bon espoir que les petites équipes qui parsèment le territoire pourraient se développer dans les années qui viennent.