Bien avant l’Apple Watch, au début des années 2000, le géant américain dévoilait au monde les premiers prototypes de montres connectées. Une idée visionnaire, qui s’est pourtant soldée par un échec commercial. “À l’avenir, nous porterons peut-être tous des montres capables de nous indiquer les dernières nouvelles et la météo, ainsi que l’heure”, écrivait le journaliste de la BBC, Alfred Hermida en janvier 2003. Bingo ! Vingt ans plus tard, les montres connectées ont envahi nos quotidiens. A tel point que fin 2020, l’Apple Watch, pour ne citer qu’elle, a passé le cap des 100 millions de ventes, en à peine 5 ans. La raison de leur succès ? Nous permettre d’accéder à de nombreuses fonctionnalités, du suivi d’activités sportives aux consultations d’emails, en passant par les actualités et même les commandes vocales pour certaines. En somme, une extension de nos smartphones, accessibles depuis nos poignets. Pourtant, il aura fallu près d’une décennie avant que ces accessoires séduisent les consommateurs. Les premiers modèles de montres connectées telles que nous les connaissons ont même été des échecs commerciaux. Leurs noms : les montres SPOT, pour Smart personal objects technology, développées au début des années 2000 par Microsoft. L’acronyme désigne un projet plus global du géant américain, dont l’objectif initial était de créer des objets du quotidien intelligents et personnels. Les smartwatchs en question en étaient les premières déclinaisons. “Spot va rendre les appareils de tous les jours plus intelligents”, avait déclaré Bill Gates lors du Consumer Electronics Show de Las Vegas en 2003. Trop en avance Ambassadrices malgré elles de la technologie Spot, les montres connectées étaient conçues en partenariat avec des fabricants de montres comme Tissot, Suunto ou encore Fossil. Les premiers modèles, déployés en 2004, fonctionnaient avec le service MSN Direct. Concrètement, les utilisateurs pouvaient recevoir du contenu personnalisé comme les actualités, la météo, les chiffres de la bourse, des messages personnels ou encore des rappels de rendez-vous. Mieux encore, la possibilité de choisir les contenus présentés. “Les montres intelligentes pour MSN Direct sont une nouvelle façon amusante de recevoir les informations qui vous intéressent, livrées facilement à votre poignet”, avait déclaré Bill Mitchell, l’entrepreneur à l’initiative de Spot, pointant ainsi du doigt l’innovation de l’époque. Toutefois, le service commercial demandait aux utilisateurs un abonnement annuel à hauteur de 59 dollars par mois. Une première contrainte qui a probablement découragé plus d’un consommateur. A cela s’ajouteront des prix jugés excessifs, une autonomie de quelques jours seulement pour les batteries, un service MSN Direct limité à l’Amérique du Nord et surtout une technologie bientôt dépassée. En effet, les montres connectées n’utilisaient pas la technologie 3G ou Wifi, mais une connectivité par ondes radios. Cet ensemble d’inconvénients aura finalement eu raison des montres Spot de Microsoft, qui cessera leur production en 2008. Trop en avance sur son temps ou erreur de conception, malgré l’échec commercial, les montres Spot restent à ce jour le premier modèle de montres connectées et auront peut-être même ouvert la porte à l’internet des objets.