Une étude de la société britannique MUSO rapporte une hausse importante du piratage de contenus multimédias entre 2021 et 2022. Une augmentation partiellement liée à l’inflation. Le piratage effectue un retour fracassant sur le devant de la scène. Selon un rapport de MUSO, une entreprise britannique spécialisée dans l’étude de la consommation illégale de contenus, le piratage de films a augmenté de plus de 38% en 2022, par rapport à 2021. Évidemment, qui dit hausse de la consommation dit augmentation du trafic. En effet, la société indique que les visites sur les sites de streaming illégaux ont, elles aussi, augmenté. Presque 9% en plus sur la même période. Les analystes de MUSO expliquent que le phénomène n’a rien de surprenant, compte tenu de la combinaison de facteurs qui en sont à l’origine. Notamment, la crise du COVID, l’exclusivité des contenus, et l’inflation. Trop de contenus, trop d’abonnements Prenons ces différents facteurs un à un. En 2020, la planète est secouée par une pandémie qui met le monde sur pause, littéralement. La plupart des entreprises sont à l’arrêt ou, au mieux, au ralenti. Et le secteur du divertissement ne fait pas exception. Les tournages sont suspendus, de même que la post-production, pendant plusieurs mois. Et lorsque qu’ils reprennent, ils sont toutefois extrêmement encadrés et la moindre trace du COVID oblige les équipes à repousser leurs projets. Résultats des courses, les contenus s’accumulent. Ce qui signifie également un embouteillage à la sortie et, donc, un risque accru de piratage. En parallèle, les plateformes SVOD se mettent à pousser comme des champignons. Netflix et Prime Video sont rejoints par Disney+, HBO Max, Paramount+, etc. Chacune de ces plateformes cherche tout naturellement à se distinguer des autres. Or, quoi de mieux que la production de contenus exclusifs pour faire grimper son nombre d’abonnés ? Et c’est là que le bât blesse. La multiplication des contenus et des supports entraîne inévitablement un retour à la pratique du piratage. Tout simplement parce que cela évite aux adeptes de cette pratique illégale de payer six abonnements différents. Ce qui s’avère d’autant plus difficile dans le contexte économique actuel, avec une forte inflation… À noter que si la pratique est compréhensible, elle n’en reste pas moins répréhensible, puisque le piratage entrave directement la rémunération des acteurs du divertissement. Lesquels mènent d’ailleurs une guerre sans merci aux sites illégaux, par le biais de l’Audiovisual Anti-Piracy Alliance (AAPA). Mais malgré tous leurs efforts, selon les données de MUSO, l’année 2023 semble bien partie pour faire encore monter les chiffres du piratage.