Dire que c’est le jeu le plus attendu de l’année est un euphémisme. Hogwarts Legacy est l’une des plus grandes attentes de cette génération de consoles et le titre n’avait pas intérêt à décevoir. Et assez étonnamment, Warner Bros nous délivre ce qui restera sans doute comme la meilleure adaptation de la saga en jeu vidéo. Harry Potter est probablement l’une des franchises les plus populaires et les plus influentes de l’histoire du cinéma, mais pas que. Avec huit films en près de dix ans, la franchise a connu bon nombre d’adaptations vidéoludiques au fil des ans, avec chacun des films qui a eu le droit à son portage sur consoles et PC. Certes, la qualité n’aura pas toujours été au rendez-vous, mais le bonheur de lancer des Wingardium Leviosa (et pas Levioooosa) à tout-va aura permis aux jeux de connaître un certain succès. Même si le dernier film de la saga est sorti il y a (déjà) 10 ans, l’annonce de la mise en développement début 2020 d’un RPG AAA dans l’univers du sorcier le plus connu du 7e art a eu de quoi en exciter plus d’un. Et pour cause, les promesses étaient immenses : un monde ouvert à Poudlard et alentours, avec une multitude de sorts à apprendre et une année scolaire à vivre comme un véritable écolier de Poudlard. Le titre est ultra-ambitieux, et autant dire que la déception aurait immense s’il s’agissait d’un pétard mouillé. Rassurez-vous, on en est vraiment très loin, Hogwarts Legacy étant probablement l’un des GOTY de 2023. Tout dans la conception du titre semble avoir été conçu dans le but de faire plaisir aux fans. Il donne d’ailleurs l’impression d’avoir été développé par et pour les amateurs de la franchise. De la conception de Poudlard à Pré-au-Lard en passant par l’omniprésence de la magie, Hogwarts Legacy est une ode à la création de JK Rowling et est rempli de fan service. Tout d’abord parce que le jeu permet de revenir aux origines de la saga et d’en apprendre davantage sur l’histoire de Poudlard et du combat entre les forces du bien et les forces du mal. N’espérez donc pas voir Albus Dumbledore ou Hermione Granger, puisque l’intrigue de Hogwarts Legacy prend place à la fin des années 1800, époque à laquelle Tom Jédusor, alias Lord Voldemort, n’a pas encore installé son règne de la terreur. Il faudra plutôt ici parler de Phineas Black, l’arrière-arrière-grand-père de Sirius, alors directeur de Poudlard, ou encore de Matilda Weasley, ancêtre de Ron. Votre héros, lui, a la chance d’être directement intégré en cinquième année. Son don ? Il possède la puissance de contrôler la magie ancienne, pourtant oubliée depuis des siècles. Mais sans raison apparente, vous êtes pourchassé par des gobelins et mages noirs et devrez apprendre tous les sorts possibles pour vous défendre. La trame d’Hogwarts Legacy prend place à la fin du XIXe siècle, soit cent ans avant l’histoire des films Harry Potter. Il s’agit donc là d’un scénario original et inédit, se raccrochant directement à l’histoire des films. C’est ainsi très agréablement que l’on retrouve des personnages au nom de famille déjà entendu dans les films, voire certains qui y sont apparus, sous la forme de flashbacks par exemple. Du début à la fin, la trame nous transporte et réserve son lot de surprises. Dès les premières minutes, le scénario parvient à nous surprendre, et il ne cesse de le faire jusqu’à la fin. Hogwarts Legacy étant un pur RPG, vous pouvez configurer votre héros comme bon vous semble. De sa coupe de cheveux à sa voix en passant par son look, le personnage principal peut porter tel ou tel vêtement pour améliorer soit sa défense, soit son attaque. Même le balai ou la baguette magique peuvent être modifié, mais il s’agira là principalement d’un changement esthétique. Au début de votre aventure, vous passerez par le Choixpeau Magique pour décider dans quelle maison vous effectuerez votre cursus. Un choix important sans pour autant transfigurer votre aventure, puisqu’il permettra d’interagir avec d’autres professeurs, mais l’issue du jeu en restera la même. Le casting est très fort. Les différents professeurs apportent énormément à l’histoire et jouissent d’une excellente interprétation. Nous parlions plus haut des personnages présents dans l’histoire, Avalanche et Warner Bros nous ont tout simplement réservé un casting cinq étoiles. Gros coup de cœur pour le professeur Sharp, campé par la voix française de Ralph Fiennes dans les James Bond, ou encore pour le directeur Black, magistralement interprété par un Simon Pegg qu’on ne présente plus. Au-delà de leur doublage, tous les professeurs apportent leur pièce à l’édifice qu’est Hogwarts Legacy et aucun ne semble de trop ou en retrait par rapport aux autres. En revanche, notons que les élèves ne sont pas vraiment charismatiques et que l’on ne s’attache réellement à l’un ou l’autre, au contraire des professeurs. Qui dit Poudlard dit bien évidemment cours et étude de la magie et des sortilèges. Tout au long de l’aventure, le jeu nous propose d’assister aux principaux cours de l’école et d’en apprendre les ficelles. Botanique pour des plantes à jeter en combat, potions pour en élaborer plusieurs qui seront utiles, défense contre les forces du mal pour apprendre des nouveaux tours… Les cours se combinent d’ailleurs entre eux, avec, par exemple, la nécessité de faire pousser certaines plantes pour ensuite les utiliser dans une potion. Et que dire du cours de balais volant, qui nous permet de survoler Poudlard et ses environs et, enfin, d’enfourcher les Nimbus 2000 et consorts. Il est d’ailleurs extrêmement dommage que l’on n’ait pas accès au Quidditch. Selon Phineas Black, la grave blessure d’un élève l’année d’avant a entraîné l’annulation de cette saison. La porte serait-elle ouverte vers un DLC intégrant le célèbre sport des sorciers ? Le balai, ultra maniable, nous permet de voler et d’explorer les environs de Poudlard. Dommage que le Quidditch ne soit pas de la partie… Pour apprendre de nouveaux sorts, vous devrez assister aux cours, mais pas que. Les professeurs vous donneront des devoirs à faire, s’apparentant ainsi à des sortes de quêtes annexes. Elles se comptent par plusieurs dizaines et permettent de découvrir non seulement Poudlard et ses pièces secrètes, mais également la région. Pré-au-Lard, la Forêt Interdite, mais aussi d’autres endroits moins connus dans les films, comme Irondale ou Feldcroft sont explorables à pied, sur un balai ou encore un Hippogriffe. Et si le voyage vous semble fastidieux, alors prenez un des nombreux feux de cheminette, servant de points de passage rapides et ultra-nombreux sur la carte. Que serait un jeu Harry Potter sans les sorts et la magie ? Sachez déjà que les développeurs n’ont pas eu peur de frôler l’overdose de magie et de surnaturel, puisque vous verrez constamment quelque chose de “magique”, qu’importe où vous regarderez. Des escaliers qui se façonnent à votre passage en passant par les tableaux vivants et les arrosoirs qui s’animent automatiquement pour verser de l’eau sur les plantes, l’univers tout entier de Hogwarts Legacy regorge d’éléments magiques. Et que dire des sorts que nous apprennent les professeurs ? Vous pouvez en apprendre 23 au total et tous les plus connus sont présents : Reparo, Levioso, Lumos, Endoloris ou Avada Kedavra sont disponibles. Les combats sont incroyablement rythmés et jouissifs. Combinaison de magie ancienne, de bonne magie et de sorts impardonnables donne la recette parfaite pour un jeu Harry Potter. Tous ces sorts nous seront utiles tout au long de l’aventure. Les sortilèges utilitaires, comme Reparo, nous permettent par exemple de réparer un pont pour continuer la progression, tandis que Lumos permet d’éclairer les alentours lorsqu’il fait trop sombre. Il faudra également profiter de ces sortilèges pour résoudre les nombreuses énigmes présentes dans Poudlard. Enfin, les Expelliarmus, Incendio et autres Accio nous seront davantage utiles lors des combats. Voilà d’ailleurs l’un des autres éléments phares du titre. Les développeurs ont pris soin de fournir les meilleures sensations possibles aux joueurs, avec des affrontements effrénés et très jouissifs. Vous bénéficiez d’un coup rapide, mais également de la dizaine de sorts de combat proposés pour attaquer. Pour vous défendre, vous avez Protego et l’esquive, de quoi vous assurer des combats rythmés. Le bestiaire n’est quant à lui pas des plus fournis, mais est largement suffisants pour le titre. On affronte ainsi des mages noirs, des gobelins ou encore des trolls et des araignées. Et pour pimenter les affrontements, notre héros bénéficie des pouvoirs de la magie ancienne, ultra puissante et à charger en utilisant les sorts de base. Grâce à Désillusion ou la cape d’invisibilité, vous aurez affaire à d’autres phases de gameplay très agréables : les infiltrations. La première a lieu dans la bibliothèque, où vous devez vous faufiler sans être vu et récupérer un livre secret, mais vous aurez également à éliminer des ennemis par derirère grâce à Petrificus Totalus, là aussi, sans être vu. Le titre s’offre même le luxe d’apporter quelques séquences d’infiltration avec les sorts, potions et cape d’invisibilité. Et comme les développeurs ont véritablement pensé à tout, nous avons même la possibilité de se créer notre propre quartier-général, et ce, au sein de la Salle sur Demande. Vous pourrez personnaliser votre bureau comme bon vous semble, avec de la décoration et des meubles utilitaires, grâce à de la pierre de Lune, récupérable en utilisant le sort Evanesco sur des éléments de l’environnement. Au-delà de l’histoire principale, des quêtes annexes et de la personnalisation de votre Salle sur Demande, vous verrez que le contenu et la durée de vie d’Hogwarts Legacy sont considérables. Artistiquement, le travail effectué par les développeurs est fantastique. Nous évoquions l’omniprésence de la magie, mais l’esprit même de la saga de JK Rowling se ressent jusque dans les murs de Poudlard. Nous sommes littéralement transportés dans cet univers magique tout au long de notre aventure, et jamais nous ne nous lassons de découvrir de nouvelles salles ou personnages. Quel bonheur, par exemple, de parcourir cette Grande Salle divinement réalisée, ou encore les nombreuses échoppes de Pré-au-Lard. Hogwarts Legacy est une aventure à part entière, si ce n’est un voyage, qui vaut largement la chandelle. Evidemment, toutes les musiques présentes dans les films et composées par John Williams sont de la partie, retravaillées par le compositeur Alexander Horowitz. Une véritable douceur pour les oreilles. Qui n’a jamais rêvé de se retrouver sous les bougies de cette magnifique Grande Salle ? Visuellement, Hogwarts Legacy ne s’en sort vraiment pas trop mal. Sans être le jeu le plus bluffant de cette génération de consoles, il parvient malgré tout à nous proposer quelques paysages et panoramas bluffanst et impressionants, notamment grâce à des effets de lumière impressionnants. Notons également que les effets des sorts sont particulièrement soignés. En revanche, les animations faciales des personnages ne sont pas suffisamment travaillées à notre goût et paraissent un poil trop rigides. Enfin, Hogwarts Legacy n’est pas un exemple en matière de finition. Queques petits bugs viennent, par moments, entacher l’expérience. Rien de bien grave rassurez-vous, mais cela fait tâche quand un élève fait du surplace dans les couloirs alors qu’il a une animation de marche, ou que la cape de votre personnage part dans tous les sens sans véritable raison. La caméra n’est pas non plus très optimisée, puisqu’il suffit qu’on se retrouve dans un lieu exigu pour qu’elle perde totalement la tête et ne sache pas où se positionner. Conclusion L’attente aura été longue, mais ce qu’elle aura valu la chandelle. Hogwarts Legacy est probablement l’un des meilleurs RPG de ces dernières années, et le fait qu’il prenne place dans l’univers d’Harry Potter rend la recette d’autant plus savoureuse. Dieu sait que nous aurions aimé trouver des choses à redire sur cette production d’Avalanche Software, mais elles se comptent sur les doigts d’une main : petits soucis de finition, une caméra parfois capricieuse et un jeu du Quidditch qui manque cruellement. Mis à part ces petits regrets, Hogwarts Legacy coche toutes les cases. C’est du fan service, en veux-tu, en voilà, avec de la magie à profusion, le tout résultant en une excellente adaptation de l’univers de JK Rowling. La durée de vie est titanesque (elle atteint la cinquantaine d’heures) avec nombre de quêtes annexes et d’endroits à découvrir sur le dos d’un Hippogriffe ou sur un balai et l’on apprécie énormément le nombre de sorts à apprendre, qu’il s’agisse des sorts autorisés ou des sorts impardonnables. Paré d’une direction artistique impeccable, Hogwarts Legacy est également très beau. C’est bien simple. 2023 vient de commencer, mais nous avons déjà l’un des meilleurs jeux de cette année.