Selon une étude de l’AAPA, les services IPTV génèrent plus d’un milliard d’euros de revenus annuels. Logique, puisque le nombre d’utilisateurs a augmenté de 25% en l’espace de trois ans. L’Audiovisual Anti–Piracy Alliance (AAPA) vient de dévoiler une nouvelle étude plutôt inquiétante pour le secteur du divertissement. Selon le rapport, les administrateurs de réseaux IPTV viennent de franchir la barre symbolique du milliard d’euros de revenus par an en Europe. À titre de comparaison, une précédente étude de 2019 faisait état de 941 millions d’euros de recettes. En d’autres termes, le streaming illégal continue sa progression. Les 16-24 ans plus tolérants Bien évidemment, qui dit augmentation des revenus dit augmentation du nombre d’abonnés. En effet, l’étude dénombre plus de 17 millions d’utilisateurs européens en 2021, en ce compris les abonnés britannique. C’est quatre millions de plus qu’il y a quatre ans et, surtout, cela représente 4,5% de la population du Vieux Continent. Parmi cette masse d’utilisateurs, on dénombre plus de 10 millions chez les 25-64 ans et près de 6 millions de 16-24 ans, soit presque un tiers des adeptes de l’IPTV. À l’échelle européenne, cela signifie que 11,8% des 16-24 ans sont abonnés à ce type de service. D’après les données recueillies par l’AAPA, cet état de fait s’explique très simplement. Les services IPTV coûtent moins chers que les abonnements des plateformes légales. En moyenne, les adeptes du genre dépensent 5 €/mois pour profiter d’un réseau IPTV. Réseau qui lui donne accès à un très grand nombre de catalogues. Dès lors, l’attractivité est évidente. D’autant plus pour une tranche de la population qui dispose généralement de moins d’argent à dépenser. Pour autant, l’argent n’est pas la seule explication. Les chercheurs ont également remarqué que les jeunes européens sont plus tolérants à l’égard des contenus en ligne piratés. Des pertes qui s’accumulent Le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Espagne sont en tête de ce triste classement. Aussi bien du point de vue du nombre d’utilisateurs, que des revenus engrangés. Sur les 17 millions d’utilisateurs d’IPTV répertoriés en Europe, plus de la moitié d’entre eux proviennent de ce top 4. En termes de revenus, les résultats ne sont pas meilleurs. L’étude estime que les quatre pays représentent environ 647 millions d’euros annuels, sur 1,06 milliard d’euros. À noter que l’ensemble de ces recettes sont destinées au monde criminel et ne sont donc pas taxées, en plus de financer des activités illicites. Par ailleurs, le rapport estime à près de 3,2 milliards d’euros les pertes causées par les services IPTV pour les fournisseurs légaux. En marge du rapport, la vice-présidente exécutive de l’AAPA, Sheila Cassells, indique cette perte affecte non seulement les ayant-droits et les États, mais aussi les consommateurs. Moins de revenus pour les distributeurs légaux signifie moins d’investissements dans les nouvelles productions, et donc une baisse globale de la qualité du contenu. Pour la parenthèse, l’étude dénombre 457.000 abonnés IPTV en Belgique, ce qui la place directement parmi les dix plus gros pays utilisateurs de ce type de services. Rappelons enfin que tout utilisateur pris la main dans le sac risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende.