Football Manager est assurément une valeur sûre pour quiconque souhaite emmener son équipe vers les sommets du football mondial. Avec cette édition 2023, la franchise est-elle capable de se renouveler ? Est-il encore judicieux de présenter la série Football Manager ? En 18 ans d’existence, la franchise est devenue une référence de la simulation footballistique grâce à ses aspects de gestion et de tactique ultra-poussés. Chaque année, le titre fait partie des meilleures ventes de fin d’année, acclamé par les fans de foot et de gestion. Et ça tombe bien, puisque l’édition 2023 débarque ce 8 novembre avec de sérieux atouts à faire valoir. Mais sont-ils suffisants par rapport à ceux de l’année passée ? Allons directement droit au but : cette édition 2023 de Football Manager n’est pas la plus fournie en nouveautés de l’histoire de la franchise. Les développeurs de Sports Interactive ont plutôt préféré approfondir ce qui avait été ajouté l’année dernière, comme le centre d’analyse des données. Dans l’édition 2022, celui-ci avait été profondément revu avec notamment les Expected Goals (la probabilité de marquer un but pour votre équipe) et des centaines d’autres données. Cette année, les développeurs sont allés encore plus loin, et on sent que l’on peut passer plusieurs heures devant ces différents écrans avant de préparer le prochain match. Des analyses sur votre équipe ou votre prochain adversaire, ou encore sur chacun des joueurs de votre équipe, le centre fourmille de données. Les principales nouveautés résident dans le renforcement de certains ajouts de l’année dernière, dont le centre de recrutement et d’analyse des données. L’autre grande mise à jour concerne le centre de recrutement, lui aussi nettement amélioré. Régulièrement, vos recruteurs vont désormais vous faire part de leurs analyses et des joueurs à observer pour un futur transfert. Les joueurs actuellement en vogue sont recommandés, mais pas que, puisque les recruteurs s’attardent également sur les futures pépites et potentielles stars de votre équipe. Des jeunes à recruter pour trois fois rien, et avec lesquels vous pourriez signer un gros coup. Comme pour le centre des données, on se rend plus que jamais compte de l’importance d’établir un staff compétent et conséquent afin d’obtenir les analyses les plus complètes possibles. Paradoxalement, Sports Interactive a toujours mené une politique particulière compte tenu des licences et des joueurs proposés dans ses jeux. Comme chaque année, les licences se comptent sur les doigts d’une main. En Angleterre, on n’a par exemple le droit qu’à la Sky Bet Championship sous licence et aux plus petites ligues. Les seuls principaux championnats à être sous licence sont la Bundesliga et la Ligue 1, tandis que la Serie A paraît pratiquement complète, avec tous les clubs sous licence. Mention spéciale pour l’arrivée de Jupiler Pro League sous licence, de Manchester City et, surtout, des compétitions européennes. Sports Interactive a justement signé un grand coup avec l’UEFA en acquérant les droits de la Champions League, de l’Europa League, de la Conference League et de la Supercoupe de l’UEFA. Le tirage au sort se fait sous licence, mais l’habillage en match est surtout anecdotique. Très peu de licences donc, mais la base de données des joueurs reste incroyablement conséquente. Le travail de recherche des développeurs est titanesque, avec plusieurs centaines de milliers de joueurs représentés. C’est là qu’est la force de Football Manager, puisque l’on peut passer plusieurs dizaines d’heures à découvrir des petits clubs et petits joueurs et les faire progresser jusqu’aux sommets du foot. Le jeu est d’ailleurs tellement énergivore que l’on se surprend à jouer plusieurs heures sans voir le temps passer. Visuellement, la série commence à accuser un sérieux retard. L’aspect gameplay de la chose abordé, attardons-nous désormais à ce qui pique le plus dans la franchise depuis bon nombre d’années : sa technique. Depuis deux ans, Sports Interactive améliore quelque peu son moteur de jeu sans pour autant franchir le pas d’un tout nouveau moteur. Des modélisations 3D affinées en 2021, des animations plus réalistes l’an dernier et cette année… rien de neuf. Il est grand temps que les développeurs avancent sur ce point, car la représentation des matchs est vraiment vilaine. Certes, cela permet à un maximum de machines de faire tourner le jeu. Mais à ce rythme-là, ce sont des visuels de la fin des années 2000 qui nous sont proposés, et ce n’est plus possible en 2022. Autre point sur lequel on aimerait voir Sports Interactive évoluer : l’aspect sonore. Dans les différents menus, il n’y a absolument aucune musique ou mélodie pour rythmer nos heures de jeu, comme pourrait le faire un FIFA. En match, quelques commentaires ne seraient pas de refus au-delà de l’ambiance sonore existante, mais là aussi, c’est peut-être beaucoup demander à une licence qui en propose déjà beaucoup. Conclusion Indéniablement, Football Manager reste la référence ultime de la simulation footballistique avec ce cru 2023. En faisant notamment l’acquisition des droits de la Ligue des Champions et des autres compétitions européennes, la franchise agrandit une base de données déjà énorme et conséquente. Seul bémol, l’acquisition de ces droits est la seule véritable nouveauté de cette année. La franchise stagne : le moteur visuel est vraiment daté et devrait être remplacé tandis que les licences de championnats sont encore trop peu nombreuses. Sports Interactive est en revanche venu enrichir les nouveautés de l’année dernière, comme le centre d’analyse des données, et a amélioré le centre de recrutement. Notons que la place accordée aux supporters est plus importante cette année, même si elle reste encore trop anecdotique. De maigres nouveautés par ci, par là, mais rien de bien conséquent malheureusement pour une des meilleures franchises de simulation de tous les temps. C’est bien simple, on a davantage l’impression d’avoir affaire à un “Football Manager 2022 : Édition Ligue des Champions” plutôt qu’à un tout nouveau jeu.