Après un Kingmaker très séduisant, Owlcat Games revient sur le devant de la scène avec une suite ambitieuse, baptisée Wrath of the Righteous. Marchant à contre-courant des autres productions, Pathfinder: Wrath of the Righteous est un jeu de rôle old-school qui tente de reproduire l’expérience d’un jeu de rôle classique à la Donjons & Dragons, avec des choix qui impactent le scénario, des milliers de dialogues et des combats au tour par tour. C’est un jeu élitiste qui s’adresse donc avant tout à un public de passionnés. Tout l’inverse d’un Elder Scrolls ou d’un Dragon Age donc. Attendez-vous à croiser de gigantesques créatures! L’histoire qui nous est narrée dans ce second opus prend place dans le monde de Golarion, dans une région lointaine de celle que l’on parcourait dans le premier épisode, peu de temps après les événements narrés dans Kingmaker. La nation de Mendev qui vous accueille est en conflit depuis des siècles avec des forces démoniaques, qui s’échappent de la faille. Ils ont organisé quatre croisades pour tenter de repousser les démons, sans succès. Aujourd’hui, Mendev est sur le point de lancer sa cinquième croisade, et vous êtes sa meilleure arme. Avec son scénario épique, Pathfinder: Wrath of the Righteous parvient à agréablement nous surprendre sur le plan narratif. Les six longs chapitres du jeu vous tiendront scotché à votre pad du début à la fin. Avec son bestiaire gigantesque, son univers très riche et ses nombreux personnages plein de charisme, Pathfinder: Wrath of the Righteous frappe fort et devrait sans l’ombre d’un doute captiver les passionnés de fantasy. Les décors sont souvent très soignés. La force du jeu, c’est toutefois d’allier à la fois des choix qui permettent de réellement influencer le cours de l’histoire, et de proposer des dialogues passionnants à suivre. Les fans de Baldur’s Gate en auront donc largement pour leur argent. Par rapport à Kingmaker, on note également pas mal de jolies petites nouveautés, comme la voie mythique. Concrètement, les choix narratifs que vous ferez influencera vos relations avec vos compagnons d’aventure, ouvriront de nouvelles routes narratives et bloqueront d’autres quêtes, voire même le recrutement de certains personnages. Vous pourrez façonner ce monde selon vos envies, et c’est sans doute la plus grande réussite de cette suite, qui offre un niveau de rejouabilité tout simplement remarquable pour les passionnés de RPG. Autre amélioration notable : les textes sont désormais pratiquement tous doublés, ce qui nous aide forcément à beaucoup plus s’immerger dans l’univers du jeu. Le premier volet avait été fortement critiqué sur ce plan. Owlcats a bien écouté les critiques et livre aujourd’hui un titre beaucoup plus complet à ce niveau. Et puis bien sûr, il y a l’écriture, qui s’est grandement améliorée, avec des dialogues agréables à suivre, un meilleur sens du rythme, des personnages mieux écrits. Le scénario du jeu est vraiment agréable à parcourir. On le sent, le projet a beaucoup gagné en maturité. Les environnements sont souvent très sombres. Côté gameplay, le tout repose sur des bases solides. L’aventure commencera avec la création de votre personnage. Le système de création a beaucoup évolué depuis Kingmaker, puisqu’il offre désormais accès jusqu’à 25 classes et 12 races différentes. Le tout étant entièrement paramétrable, il y a moyen de se créer un personnage vraiment sur mesure. On ne va pas vous le cacher, tout cela ne sera toutefois pas évident à saisir pour les nouveaux venus, qui devront parcourir un tas de menus et potentiellement de guides pour créer leur personnage. Ce qui est intéressant toutefois, c’est qu’il est vraiment possible de choisir sa façon de jouer. Serez-vous plutôt un archer qui élimine ses cibles à distance? Un puissant magicien? Un guerrier? Ou plutôt un assassin qui s’infiltre dans le dos de ses ennemis? Accompagné de cinq compagnons, vous partirez à l’aventure dans un vaste monde ouvert. Le jeu est fort axé exploration et dialogues, mais propose également des affrontements. Vous avez ici le choix du tour par tour ou des combats en temps réel. On ne va pas vous le cacher, les combats au tour par tour ne sont pas la grande force du jeu. Oui, les combats peuvent être tactiques, grâce à l’utilisation de différentes armes et sorts, mais le tour par tour n’apporte ici absolument rien d’intéressant par rapport au temps réel. De surcroit, Owcal a grandement amélioré l’IA des ennemis, les animations des personnages et a ajouté des combats sur diverses montures. Alors certes, on n’atteint pas le niveau d’excellence d’un Diablo, mais globalement, Pathfinder reste un jeu plaisant dans sa partie combats. A tout cela, il faudra ajouter une section différente avec la partie gestion, qui a été un peu simplifiée par rapport à Kingmaker puisque vous ne devrez plus gérer que quatre composantes principales au lieu de dix : la diplomatie, la logistique, le leadership et le militaire. Il faudra continuellement améliorer votre villégiature pour pouvoir progresser dans le jeu. Car si les aventures en-dehors de vos murs sont les plus excitantes, la partie gestion reste une composante essentielle, car il faut financer la guerre. Il faudra donc récupérer des ressources qui permettront de créer de nouvelles structures, faire du commerce, renflouer ses effectifs, travailler la morale des troupes et envoyer ses troupes au combat. Certaines parties du jeu peuvent vite devenir très complexes et Owcal a pensé à tout puisqu’il est possible d’entièrement les automatiser. Le jeu sait se montrer sanglant Incroyablement riche en contenus, parfois fastidieux, mais tellement enrichissant, Pathfinder est une franche réussite et le genre de RPG que vous ne lâcherez plus durant des dizaines d’heures si vous accrochez à son principe. Le titre fait également des efforts pour être plus accessible avec des séquences de jeu simplifiées, plusieurs modes de difficulté et des automatismes, qui sont les bienvenus. Le nouveau tutoriel en début de partie devrait d’ailleurs aider de nombreux débutants à prendre leurs marques. S’il se destine avant tout aux amoureux du genre, Wrath of the Righteous n’en demeure pas moins un titre très prenant – de surcroit très réussi visuellement avec ses superbes décors, sa direction artistique impeccable et de jolis effets visuels. Si vous êtes un fan de Baldur’s Gate, Donjons & Dragons ou de Pillars of Eternity, vous tomberez certainement amoureux de ses charmes. Conclusion Après le très bon Kingmaker, Owlcat revient avec Wrath of the Righteous, un second épisode de sa série des Pathfinder qui séduira les amoureux de jeux de rôle, avec un grand J. Marchant sur les traces d’un Baldur’s Gate, Wrath of the Righteous est un jeu de rôle extrêmement riche, profond et qui offre un niveau de personnalisation extrême. La plus belle réussite des développeurs avec cette suite, c’est d’être parvenus à rendre le jeu plus accessible sans sacrifier sa richesse. Le jeu fait également un bond en avant au niveau de la narration, avec des dialogues mieux écrits, un scénario épique, des personnages plein de charme… Les amoureux du jeu de rôle en auront pour leur argent. Attention toutefois, Wrath of the Righteous est le genre de jeu qui nécessite de s’impliquer durablement.