Petit à petit, l’Intelligence artificielle s’invite dans toutes les décisions prises par les arbitres. D’ici 4 mois, la Coupe du Monde de la FIFA s’invitera pour la première fois dans la péninsule arabique, au Qatar. Un événement décrié pour de multiples raisons, comme les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers des stades ou encore la décision de la FIFA d’organiser le tournoi en plein hiver alors qu’historiquement il se déroulait en été. Mais la Coupe du Monde 2022 sera également l’occasion pour l’instance du football international d’innover en matière de décisions arbitrales grâce à la technologie. Après la goal-line technology lors de la Coupe du Monde 2014, ou l’introduction du VAR en 2018 dans les compétitions nationales, la FIFA a cette semaine décidé d’introduire la technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu. L’objectif est ainsi d’en finir avec les contestations pour hors-jeu inexistant ou pour un but qui aurait dû être annulé. Concrètement, la technologie du hors-jeu ne remplacera pas l’arbitre, mais elle lui permettra de “l’aider à prendre des décisions plus rapides, précises et cohérentes sur les situations de hors-jeu”, explique la FIFA. L’objectif sera alors de ne plus avoir affaire à des situations où la vérification du VAR dure de longues minutes et casse complètement le rythme du jeu. Près de 2.000 données analysées à la seconde La technologie utilise 12 caméras placées sur le toit du stade. Chacune d’entre elles permettra de suivre à la trace le ballon et les 22 joueurs présents sur le terrain. La FIFA indique que 29 points de données sont contrôlés 50 fois par seconde afin de déterminer leur position exacte sur le terrain. Mais cette technologie ne passe pas que par des caméras, puisque le ballon aussi sera un petit condensé de nouvelle technologie. Appelé Al Rihla, le ballon officiel de la Coupe du Monde au Qatar contient en son centre un capteur d’unité de mesure inertielle permettant d’envoyer dans la salle de visionnage le moment exact où il a été joué. Au total, ce sont 500 données à la seconde qui sont transmises. Une fois la décision confirmée par les arbitres de terrain et les arbitres vidéo, une petite animation 3D détaillera précisément la position des joueurs et le membre de leur corps fautif. La technologie avait déjà été testée lors de la Coupe Arabe de 2021 et de la Coupe du Monde des Clubs 2021 avec, selon la FIFA, “beaucoup de succès”. Pierluigi Collina, ancien arbitre de renom et actuel président de la Commission des Arbitres de la FIFA, se réjouit de cette avancée. “Nous savons que, parfois, le processus de vérification d’un éventuel hors-jeu prend trop de temps, surtout lorsque cela se joue à quelques centimètres. C’est là que la technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu s’avère cruciale : pour permettre des décisions plus rapides et plus précises. Les tests ont été très fructueux et nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un outil qui apportera une aide précieuse aux arbitres.” Pour voir réellement cette nouvelle technologie en action à grande échelle, il faudra donc attendre le 21 novembre 2022 à 13h, date du match d’ouverture de la Coupe du Monde entre le Sénégal et les Pays-Bas.