La fraude à l’identité a augmenté de 44 % depuis 2019. Chaque année, le spécialiste de la vérification et l’authentification d’identité Onfido publie un rapport de tendances sur la fraude à l’identité. Le dernier en date analyse les tendances et les techniques frauduleuses qui ont émergé en 2021 pendant la pandémie. Malgré le fait qu’une grande partie du monde physique ait rouvert, la fraude n’est toujours pas revenue aux niveaux pré-pandémie et plusieurs menaces ont été observées. Nouvelle vague de “fraudeurs non professionnels” Onfido est une fintech britannique créée à Londres en 2012. L’entreprise est rapidement devenue l’un des acteurs leaders de la vérification d’identité. “2020 a été une année tumultueuse pour les entreprises et les fraudeurs n’ont pas eu peur d’en profiter. Le COVID-19 est directement responsable de l’augmentation de la fraude à l’identité, car de nombreuses entreprises ont été contraintes de déplacer rapidement leurs opérations en ligne”, indique le rapport. En clair, davantage d’activité en ligne, liée au télétravail par exemple, signifie aussi plus d’opportunités pour les fraudeurs. Et les données du rapport reflètent ce phénomène. Concrètement, une nouvelle vague de fraudeurs “non professionnels” est entrée sur le marché et a fait exploser le taux moyen de fraude. Le taux est passé de 4,1 % en octobre 2019 à 5,8 % en octobre 2020. Bien sûr, la pandémie a encouragé tous les comportements frauduleux. Même ceux des cybercriminels professionnels. Par exemple, les fraudes sophistiquées sont devenues plus difficiles à détecter. Augmentation de l’activité des fraudeurs En fait, le bond de la fraude, qui était un résultat direct du COVID-19, semble être là pour rester. Comme les consommateurs sont devenus beaucoup plus à l’aise pour effectuer des transactions en ligne, les cybercriminels ne diminuent pas leurs efforts et restent très actifs – même le weekend. Avant la pandémie, l’activité des fraudeurs s’accordait avec la semaine de travail habituelle. Ils étaient donc plus actifs du lundi au vendredi. Mais depuis l’épidémie, le télétravail et les séries de confinement, d’un côté les activités frauduleuses augmentent tous les jours de la semaine, et de l’autre, elles culminent le week-end. Ainsi, la fraude à l’identité n’a pas encore retrouvé ses niveaux pré-pandémiques. Depuis 2019, elle est d’ailleurs en hausse de 44 %. Les plateformes cryptos : vache à lait des fraudeurs Plus le prix des crypto-monnaies augmente, plus le nombre d’attaques frauduleuses augmente. En effet, le secteur de la cryptomonnaie étant très volatil, il a suscité un grand intérêt auprès du public, mais aussi fraudeurs. Rapport Onfido 2022. Un paysage règlementaire à repenser Logiquement, les escroqueries liées à la cryptographie ont augmenté en 2021. Entre octobre 2020 et mars 2021, 7 000 personnes ont signalé des pertes de plus de 80 millions de dollars. Le paysage règlementaire flou pourrait être l’une des causes de cette augmentation. Selon une étude de 2020, près de 56% de toutes les plateformes d’échange de crypto-monnaies ne suivaient aucune réglementation KYC. Même si cela est en train de changer aux États-Unis, le cas de l’Europe est plus complexe. “En Europe, les choses sont un peu plus compliquées. Si une plateforme d’échange de crypto ne traite que des échanges crypto-crypto, alors la législation ne couvre pas entièrement les transactions. Cependant, les contrôles KYC et AML sont désormais requis si un échange propose des transactions fiat-crypto ou crypto-fiat”, explique Onfido dans son rapport Onfido. La fraude à l’identité explose Les fraudes aux documents d’identité sont considérées comme “moyennes”. Ce type de fraude est piloté par des organisations criminelles qui privilégient les techniques de duplication. En général, les erreurs du document ne sont pas forcément évidentes. La police incorrecte est moins visible, la mauvaise technique d’impression de photo est difficilement détectable et les éléments de sécurité sont souvent imités. “Par rapport à l’année dernière, nous constatons beaucoup plus de fraudes ‘moyennes'”, explique le rapport. Cette année, 46,82 % de toutes les fraudes documentaires constatées ont été classées comme “moyennes”. Ce qui représente une augmentation de 57 % pour l’année 2021. Pour prévenir la fraude, Onfido propose “la superposition des processus d’identité”. L’ajout de la vérification biométrique aiderait à protéger contre le vol d’identités et pourrait dissuader les fraudeurs qui ne veulent pas mettre leur visage sur un nom. Pour les fraudes les plus sophistiquées, “envisagez d’utiliser des fonctionnalités de déduplication comme Known Faces d’Onfido” conseille la fintech.