La NASA veut construire un vaisseau spatial nucléaire

Il permettrait de diviser le temps du trajet vers Mars par deux.

Depuis quelques années, la conquête spatiale reprend progressivement une place au cœur des objectifs de l’humanité. Si le tourisme spatial a pris une part importante de la médiatisation, des objectifs plus lointains sont toujours envisagés. La nouvelle course à l’espace vise désormais à mettre le premier humain sur Mars, mais pour y parvenir, de nombreux défis doivent encore être surmontés.

Ce mercredi, la NASA a exhorté le Congrès américain à investir plus rapidement et massivement dans le développement d’engins spatiaux à propulsion nucléaire. « Les concurrents stratégiques, y compris la Chine, investissent de manière agressive dans un large éventail de technologies spatiales, y compris l’énergie et la propulsion nucléaires », a déclaré Bhavya Lal, conseiller principal de la NASA pour le budget et les finances. « Les États-Unis doivent évoluer à un rythme rapide pour rester compétitifs et rester un leader dans la communauté spatiale mondiale »

Selon l’agence spatiale, une propulsion nucléaire permettrait à un vaisseau spatial d’atteindre Mars en seulement trois à quatre mois, soit environ la moitié du temps requis par les fusées traditionnelles à propergol liquide.

Un budget insuffisant

« Si les États-Unis veulent sérieusement diriger une mission humaine vers Mars, nous n’avons pas de temps à perdre », a déclaré le représentant américain Don Beyer, D-Va., qui préside le comité. « Le Congrès a donné la priorité au développement de la propulsion nucléaire spatiale au cours des dernières années, en affectant environ 100 millions de dollars par an à la NASA pour faire progresser les capacités de propulsion nucléaire thermique dans le but de mener un futur essai en vol dans l’espace »

En juillet, la NASA et le ministère de l’Énergie ont attribué 5 millions de dollars à trois entreprises pour produire un modèle de réacteur spatial à propulsion nucléaire, mais les responsables de la NASA estiment qu’il faudra un financement bien plus important pour parvenir à concrétiser un tel système de propulsion.

De nombreux défis à surmonter

Roger M. Myers, qui préside un comité sur les moteurs nucléaires spatiaux pour les Académies Nationales des Sciences, de l’Ingénierie et de la Médecine, a indiqué que la clé du développement de tels moteurs nucléaires est d’identifier ou de développer des matériaux capables de résister à la chaleur et à l’exposition impliquées. « Les risques associés à la propulsion nucléaire sont un défi matériel fondamental que nous pensons être très probablement soluble ».

Enfin, la NASA rappelle qu’un moyen de propulsion adapté n’est qu’une des nombreuses difficultés à surmonter. « Le transport dans l’espace lointain n’est qu’un élément pour se rendre sur Mars. … Nous y avons fait atterrir de petits rovers, mais un vaisseau spatial transportant des humains serait beaucoup plus gros. Nous devons également nous assurer que les systèmes de contrôle de l’environnement et de survie peuvent maintenir les astronautes en vie pendant deux à trois ans. »

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