Passé relativement inaperçu jusqu’à sa sortie, Tails of Iron est l’une des très bonnes surprises de la rentrée sur PC et consoles. Le jeu d’Odd Bug Studio parvient à s’imposer comme l’un des meilleurs jeux d’action / aventure en 2D de ces dernières années. Si les jeux indés de qualité sont nombreux, rares sont ceux à laisser une place indélébile dans l’esprit des gamers. Quelques très rares titres comme Limbo, Hades ou Cuphead peuvent y prétendre. Et désormais, Tails of Iron. Développé par un tout petit studio britannique, Tails of Iron est un jeu d’action / aventure en 2D dans lequel le joueur incarne un jeune rat destiné à devenir roi. Le jour de son sacre, son royaume est mis à sac par les Grenouilles, qui convoitaient depuis des années ces terres. Bien décidé à sauver son espèce, au bord du précipice, notre jeune aventurier se lance dans une quête qui le mènera à affronter toute la cruauté de cette race sanguinaire. Les décors du jeu sont très travaillés. Autant vous le dire d’entrée de jeu, Tails of Iron n’est pas un titre qui s’adresse à un jeune public. Malgré les apparences, le jeu est sombre, d’une rare violence et beaucoup plus technique qu’il n’y paraît. Il a d’ailleurs été vendu durant des mois comme un souls-like en 2D. Une définition toutefois incorrecte, puisque le jeu se rapproche davantage d’un action-RPG side-scroller que d’un souls-like. Tails of Iron brille d’entrée de jeu par sa narration travaillée, sa jolie mise en scène et son univers plein de charme, qu’on dirait tout droit sorti d’un ouvrage fantaisiste. Sa patte graphique lui confère un style véritablement unique. Avec ses jolis décors dessinés à la main, Tails of Iron est un titre plutôt atypique, qui présente de superbes tableaux à l’ambiance travaillée. Artistiquement, le jeu est une véritable réussite. Lans Alut est l’un des premiers boss que vous affronterez. Côté gameplay, Tails of Iron surprend par sa technicité. Le jeu n’est pas excessivement difficile en soi : chaque boss demande de mémoriser un certain pattern pour en venir à bout, les points de sauvegarde sont nombreux et le jeu est plutôt généreux en potions de soin. S’il faudra parfois recommencer jusqu’à quelques dizaines de fois un combat de boss, le sentiment de frustration ne se fait pas trop ressentir grâce aux points de sauvegarde et au sentiment d’évolution de notre personnage… Pour le reste, le titre mélange habilement plusieurs genres, empruntant aux beat them all leur système de combat, aux RPG son système d’évolution de l’équipement et ses quêtes annexes et aux jeux d’aventure son scénario ambitieux. S’il est exigeant, le jeu reste toutefois accessible. Tout d’abord, parce qu’il met l’accent sur l’esquive : le rouler-bouler permet de se tirer de la plupart des situations pour prendre un peu de distance avec son adversaire et en profiter pour prendre une potion de soin. Dans les combats, il faudra principalement veiller à parer les coups les plus simples portés par ses adversaires, avec son bouclier, et à riposter ou éviter les coups qui peuvent vous faire beaucoup de mal. La plupart du temps sont identifiés à l’écran avec une ligne rouge ou jaune, qui permet de définir votre réaction à l’attaque de votre adversaire. C’est plutôt bien fichu, même si ça a tendance à un peu prémâcher le travail des joueurs. La mise en scène du jeu est très travaillée. S’il brille dans sa narration, sa quête principale et ses combats de boss, Tails of Iron s’emmêle un peu les pinceaux dans ses à-côtés, et notamment ses quêtes secondaires, globalement peu intéressantes, ou sa rejouabilité. La structure du jeu, très linéaire, fait qu’on a pas forcément envie d’y revenir, une fois bouclé. Ceci étant dit, on sent le personnage gagner en puissance au cours de l’aventure, au fur et à mesure qu’on débloque de nouvelles armes et personnages. Très classique dans sa structure, Tails of Iron n’en reste pas moins plaisant à parcourir, grâce à son excellent sens du rythme. Les combats sont entrecoupés par des séquences de plates-formes, des séquences narratives ou de l’exploration. On ne s’ennuie pas une seule seconde dans cette aventure aux relents épiques. La mise en scène est souvent très travaillée avec de nombreux éléments en arrière plan. Tails of Iron brille aussi au niveau de sa finition. Pas un seul bug rencontré au cours de l’aventure (bouclée en environ 7 heures de jeu), pas un ralentissement et de jolies optimisations sur les consoles next-gen. Le jeu rend très bien que ce soit sur l’ancienne ou la nouvelle génération de consoles. Côté audio, on est également gâtés avec des musiques d’ambiance réussies et surtout l’excellente voix du narrateur – campé par le brillant Doug Cockle -, qui vous accompagnera tout au cours de l’aventure. Seuls les bruitages des discussions, symbolisées par de petites bulles qui tardent à apparaître à l’écran, vous irriteront les tympans. Car il faut bien l’admettre, à l’un ou l’autre écueil près, Tales of Iron frôle la perfection. Conclusion Gros coup de coeur de ce mois de septembre, Tails of Iron est un formidable jeu d’action / aventure en 2D aux relents épiques, qui vous propose de vous plonger dans un univers fantaisiste, dans la peau d’une petite souris bien décidée à réclamer son trône des ignobles grenouilles qui ont massacré ses sujets. Technique dans son gameplay, le jeu d’Odd Bug Studio se veut plutôt exigeant, tout en restant accessible grâce à ses nombreux points de sauvegarde et sa générosité avec les potions de soin. Avec son univers plein de charme, ses combats de boss épiques, son gameplay technique et sa réalisation superbe, Tails of Iron est un titre vraiment très plaisant à parcourir, qui parvient surtout à nous immerger dans un univers cohérent. Tout n’est pas parfait, notamment en ce qui concerne les à-côtés, mais au vu du prix auquel il est vendu (24,99€), difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur cette formidable aventure, qui marquera à coup sûr les esprits de bien des gamers! A n’en pas douter, l’un des meilleurs titres indés de cette année 2021.