Plus de deux ans après un premier épisode très réussi, le studio américain Unknown Worlds revient Subnautica Below Zero, une suite qui devait initialement n’être ni plus ni moins qu’une extension du premier jeu… A moins que vous ayez vécu dans une grotte les deux précédentes années, vous devriez très probablement avoir déjà entendu parler de Subnautica. Ce petit bijou indépendant du jeu de survie édité et développé par Unknown Worlds Entertainment avait fait l’effet d’une bombe et parvenait, à lui seul, à moderniser un genre tombé peu à peu en désuétude. Evidemment, le succès du premier épisode auprès de la presse et des joueurs incita les développeurs à immédiatement s’atteler à une suite. Un second épisode qui viendrait consolider ce que proposait le premier épisode, tout en apportant un nouvel environnement extérieur et une nouvelle histoire. Ce ne sont toutefois que les seuls changements apportés par cette suite, puisque celle-ci se contente malheureusement de réchauffer tout ce qui était proposé dans le premier titre. On vous l’expliquait ci-dessus, Subnautica: Below Zero, c’est avant tout un “nouvel” univers et une nouvelle histoire. Votre personnage, Robin, repart en direction de la planète hostile 4546B afin d’en apprendre un peu plus sur la disparition de sa soeur, Sam. C’est cette trame qui vous portera durant toute votre aventure. A force d’exploration et de découverte, vous retrouverez des archives audios venant faire petit à petit avancer l’histoire et qui vous permettront de lever le voile sur le destin de Sam. Désormais, la compagnie Alterra ne viendra pas à votre rescousse, et vous devrez essayer de survivre seul dans la partie polaire de la planète. Le principe reste en gros le même que dans le premier épisode : construire sa base, explorer, survivre. Comme dans le premier épisode, la narration de Subnautica ne se veut absolument pas linéaire et vous allez devoir, de vous-même, explorer sans la moindre indication. Vous n’avez pas d’objectif clair, et, à force d’explorer, découvrirez par où vous diriger afin de progresser dans le scénario. C’est un parti pris très risqué que prennent les développeurs, puisqu’il s’avère finalement être à double tranchant. En effet, son point fort est qu’il ne force absolument pas le joueur de faire constamment ce que lui enjoint le titre, et qu’il doit explorer pour progresser. Cependant, ce manque criant d’informations et de “guidage” peut très vite perdre les plus impatients d’entre nous, qui seront vite frustrés de se retrouver sans la moindre indication à suivre. Néanmoins, cela ne veut pas dire que le scénario de Below Zero est inexistant, bien au contraire. Vous découvrirez, à de nombreuses reprises lors de votre exploration, des éléments venant faire progresser l’histoire, comme à la surface, en début de partie, où on pensait être seul et que l’on se rend compte qu’une étrangère, Marguerite, est elle aussi présente sur la planète. C’est en avançant dans l’histoire que l’on se rend compte qu’on se laisse très facilement emporter par la légèreté du scénario et les petites touches d’humour parsemées ici-et-là. Le retour sur 4546B ne se fait, quant à lui, pas sans fracas. Après une cinématique d’introduction de toute beauté et toute en étincelles, vous atterrissez sur la partie polaire de la planète. La planète semble ici bien différente de ce que l’on pouvait voir dans le premier épisode, du moins à sa surface. Là où les quelques passages sur terre dans Subnautica étaient de plutôt bonne facture, Unknown Worlds semble avoir ici raté le coche en voulant proposer plus de phases en extérieur. Celles-ci se révèlent incroyablement inintéressantes. La faute probablement à une météo capricieuse, où les tempêtes de neige sont incessantes et qu’on ne peut y voir à plus de deux mètres. Il n’est en effet jamais très plaisant de devoir replonger toutes les 30 secondes en raison de conditions météo trop extrêmes pour survivre à la surface. Les environnements sont terriblement vides et rien, ou presque, ne nous donne envie de remonter à la surface. Malheureusement, les sublimes panoramas que nous propose la planète ne suffisent pas à nous donner envie de rester plus longtemps hors de l’eau. En revanche, et c’est principalement pour cela que l’on joue à Subnautica, les environnements sous-marins restent une pure merveille. Ceux-ci sont presque semblables à ceux rencontrés dans le premier épisode, si ce n’est quelques biomes supplémentaires et fort bienvenus qui viennent se mêler à la danse. La beauté de ces environnements est indiscutable, et les différentes créatures et plantes qui les peuplent viennent donner une harmonie à un ensemble rarement rencontré dans un jeu vidéo. Que ce soit des tout petits poissons-boomerang au grand Léviathan que l’on essaiera d’éviter autant que possible, rien n’est à jeter dans le titre. Ce monde est admirablement construit, et l’on regrettera que les développeurs n’aient pas poussé le curseur encore plus loin, en ayant fait le choix de proposer une carte plus petite, mais non moins intéressante, que dans le premier opus. On notera d’ailleurs l’arrivée des pingouins, certes extra-terrestres, mais terriblement mignons dans le titre, qui viennent d’ailleurs donner un peu de vie à des extérieurs qui en manquaient. Subnautica n’est par ailleurs pas spécialement une référence en matière de performance visuelle, mais l’excellence de sa direction artistique, la beauté de ses fonds marins colorés et la richesse et la diversité des biomes donnent clairement l’impression que le titre est beau, très beau même. Le titre n’est d’ailleurs pas vilain, loin de là, mais montre clairement les limites techniques de Unity. Un des gros points forts du titre reste incontestablement ses environnements sous-marins et leur biodiversité. En dehors de ces quelques nouveautés, la recette de Subnautica Below Zero reste malheureusement la même que celle du précédent épisode. Vous atterrissez sur la planète et devez, avant tout, rassembler le plus de ressources possible afin de crafter un couteau, une bombonne d’oxygène et un Seaglide. On notera d’ailleurs la très bonne disposition des ressources dans l’univers, qui viennent toujours à point nommé lorsque l’on a besoin de telle ou telle matière première. En plus de vous encourager à amasser le plus possible de ressources, le titre vous enjoint à explorer, et ce, comme dans le premier titre. L’exploration est à tout moment récompensée, avec de nombreux schémas de construction à trouver et à scanner, vous permettant de construire toujours plus d’outils et d’éléments pour votre base. Construire de nouveaux équipements vous permettra alors d’accéder à de nouvelles zones sous-marines plus profondes, ce qui vous donnera de nouveaux lieux à explorer. Les développeurs empêchent ici le joueur à explorer les fonds marins les plus profonds en l’encourageant à découvrir les eaux moins profondes en priorité, souvent riches en ressources, schémas de construction, notes audios et créatures très “amicales”. Une fois que vous avez récupéré suffisamment de ressources, libre ensuite à vous d’établir votre campement sous-marin, vous permettant alors de vous ressourcer lorsque vous n’avez plus d’oxygène ou que la faim vous guète. Pour construire votre abri, vous allez devoir passer par différents menus relativement bien conçus et utiliser des méthodes très instinctives et très faciles à prendre en main. La construction est un jeu d’enfant dans Subnautica, et voir son abri prendre forme et s’agrandir au fil de l’aventure est terriblement plaisant. On se rend compte d’ailleurs que les possibilités de construction sont très nombreuses et qu’il est finalement très vite possible de construire l’abri de ses rêves avec un jukebox, une machine à café… Qui dit jeu de survie, dit immanquablement conditions de vie extrêmes. Vous allez atterrir sur une planète hostile et devrez tout faire pour subvenir à vos besoins primaires, à savoir la faim, la soif et le besoin en oxygène. Le tout est relativement très instinctif et exigeant, et il faudra, lorsque l’on part en exploration, penser à embarquer des vivres pour ne pas mourir de déshydratation ou de faim. Enfin, les besoins en oxygène, relativement pénalisants en début de partie, deviennent finalement très maîtrisables au fil de l’histoire. Ici, les mécaniques de gameplay n’ont strictement pas bougé depuis le premier épisode, et il nous semble peu utile de nous épancher plus longuement dessus. Si vous souhaitez d’ailleurs une expérience de jeu moins pénalisante et plus tranquille, libre à vous de choisir les modes Bac à Sable ou Facile, retirant certaines conditions de survie comme la faim, la soif, voire le besoin en oxygène. Cela vous permettra par exemple de privilégier l’exploration et de ne plus vous préoccuper de ces conditions parfois pénalisantes. Si 4546B propose de très jolis panoramas, on regrettera que les phases en extérieur n’aient pas été mieux exploitées. Du côté de sa bande-son, Subnautica excelle dans à peu près tous les domaines. Les différentes mélodies proposées sont d’une richesse rare et les différents bruitages, des créatures ou de l’environnement, sont incroyablement bien réussis. On frissonne d’ailleurs immédiatement lorsque, en pleine exploration, on entend au loin des hurlements mystérieux… Malheureusement, le titre souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Les bugs sont très nombreux et quasi présents dans chaque pan du titre. Que ce soit du clipping, qui fait apparaître et disparaître des éléments à mi-distance, ou des chutes de framerate se produisant notamment sur consoles, le titre aurait pu être plus abouti et bénéficier de plus de finition de ce côté. Finalement, et c’est un peu ce dont on parle durant tout ce test, Subnautica: Below Zero donne avant tout l’impression d’être un add-on au premier épisode plutôt qu’un jeu à part entière. Les nouveautés sont bien trop peu nombreuses entre les deux titres, et les quelques nouveaux environnements et le nouveau scénario ne donnent pas vraiment l’impression de mettre la main sur un nouveau jeu. Rien de surprenant en soi puisque le jeu était à la base un add-on. On notera au passage qu’il est vendu au tarif de 29,99€. Dans tous les cas, l’achat veut le détour, et l’on prend un malin plaisir à frissonner de terreur dans les environnements sous-marins de Subnautica: Below Zero. Conclusion Avec cette suite à Subnautica: Below Zero, le studio Unknown World nous livre une suite avare en nouveautés à l’excellent Subnautica. Le titre conserve tout ce qui faisait le charme du premier épisode, à savoir survivre dans un milieu hostile en y établissant votre base et en découvrant la faune locale. En dehors des nouveaux environnements gelés, presque rien n’a changé. Il faut dire qu’à la base, Below Zero était censé n’être qu’une extension du jeu originel… Clairement, on lui reprochera de ne pas grand-chose de neuf sur la table. Below Zero manque même le coche des environnements terrestres, terriblement pénibles à explorer. Toutefois, l’expérience n’en reste pas moins prenante. Les notions de survie sont extrêmement bien fichues et les options de construction de l’abri nombreuses et ingénieuses. Enfin, si cette planète 4546B a beau être une vraie déception à la surface, ces environnements marins restent tout simplement incroyables, aidés par une faune et une flore magnifiquement imaginées. Subnautica: Below Zero donne finalement plus l’impression d’être du contenu additionnel pour le premier titre qu’un jeu à part entière. Pour les fans toutefois, difficile d’imaginer passer à côté.