Amazon est accusé d’exploiter les données collectées par des vendeurs tiers utilisant sa plateforme pour élaborer ses propres produits. La Commission européenne s’en prend à nouveau à l’un des GAFA. Cette fois-ci, il n’est pas question de Facebook ni de Google, mais bien d’Amazon. Bruxelles accuse en effet le géant des sites de vente en ligne d’avoir enfreint les règles européennes de concurrence. L’enquête de l’UE menée depuis plus d’un an a permis à la Commission européenne d’établir qu’Amazon abusait de sa position pour collecter des données non publiques sur les ventes des commerçants tiers qui utilisent sa plateforme pour produire ses propres produits. En effet, Amazon ne se contente plus de proposer les produits d’autrui ni de servir de marketplace aux vendeurs indépendants. Depuis plusieurs années, l’entreprise américaine commercialise aussi ses propres produits. « Les données relatives à l’activité des vendeurs tiers ne devraient pas être utilisées au bénéfice d’Amazon lorsque celle-ci agit en tant que concurrente de ces vendeurs. Les conditions de concurrence sur la plateforme d’Amazon doivent également être équitables », a indiqué la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager. « Par exemple, [les données des vendeurs tiers] permettent à Amazon de concentrer ses offres sur les produits les plus vendus dans toutes les catégories de produits et d’ajuster ses offres en fonction des données non publiques des vendeurs concurrents », peut-on lire dans le communiqué de la Commission européenne. De cette façon, Amazon peut « éviter les risques normaux de la concurrence au détail et [. . . ] tirer parti de sa domination » La Commission européenne reproche également à Amazon d’accorder un traitement préférentiel aux produits vendus par des vendeurs qui font appel aux différents services payants de logistique et de livraison d’Amazon. « Nous devons nous assurer que les plateformes à double rôle avec une puissance de marché, comme Amazon, ne faussent pas la concurrence », a déclaré la commissaire. Amazon n’a pas encore réagi à ces accusations, mais ces dernières interviennent à un moment tendu pour l’entreprise américaine. Les critiques fusent en effet à l’encontre de la plateforme d’e-commerce qui ne connait pas la crise en cette période compliquée du confinement.