Proximus entend bien proposer une couverture 5G de la Belgique dès cette année, et ce bien que l’opérateur n’ait pas encore officiellement obtenu une licence. Mais que peut-on attendre de cette 5G? Quand on prononce la formule magique 5G, on pense immédiatement à des vitesses de transfert incroyablement élevées, garantes de téléchargements éclairs autant que de streaming sans coupures en ultra haute définition. Mais ce que l’on omet souvent de préciser, c’est que ces vitesses qui semblent tout droit sortir du futur, ne sont atteignables qu’à une seule condition : que les opérateurs bénéficient de blocs de bandes assez larges, ce qui sera permis en partie par les hautes fréquences des bandes millimétriques. Avant de se pencher sur leurs avantages et inconvénients, faisons un petit rappel. Les différentes normes réseaux fonctionnent toutes sur des bandes de fréquences données, que l’on mesure en Hertz (Hz) et ses multiples Mégahertz (MHz) et Gigahertz (GHz). Les bandes réseaux actuelles, 2G, 3G et 4G sont comprises en gros entre 700 MHz et 2,6 GHz. On considère que les ondes millimétriques commencent aux alentours de 24 GHz. La 5G aura droit pour sa part à la bande 3,5 GHz et aussi à la bande 26 GHz, effectivement comprise entre 24,25 et 27,5 GHz… Quand le déploiement en sera déjà à un stade avancé, c’est à dire pas avant plusieurs années. Des discussions pour la bande 60 GHz sont aussi en cours. La révolution millimétrique Dans les faits, comme pour les débuts d’internet, la technologie des ondes millimétriques est déjà utilisée par plusieurs armées pour leurs communications à travers le monde, mais elle était jugée trop instable pour une utilisation civile jusqu’à il y a peu. Les avantages de ces hautes fréquences sont pourtant nombreux : comme elles sont peu encombrées, les opérateurs peuvent chacun profiter de larges blocs de fréquences (l’objectif est d’avoir environ 1 GHz par opérateur) et donc permettre des vitesses de connexion de plusieurs gigaoctets par seconde, une latence très réduite, la possibilité de connecter énormément d’appareils à la fois… En clair, c’est avec les ondes millimétrique que l’on pourra révolutionner les usages et faire appel à la 5G pour les transports autonomes et connectés, pour la médecine, le streaming de contenu en réalité virtuelle et haute définition etc. Le principale problème, c’est que cette technologie dispose d’une portée très réduite et que l’intensité n’est bonne qu’en liaison directe. Il suffit de s’éloigner de quelques mètres ou de mettre un mur entre l’appareil récepteur et l’antenne 5G pour que la liaison soit drastiquement réduite, voire tout simplement coupée. Le déploiement de la « vraie » 5G très haute performance ne pourra donc se faire que quand il sera possible « d’inonder » les villes avec des antennes, ce qui prendra un certain temps dû à différents facteurs comme par exemple le coût d’installation des infrastructures. L’idéal serait bien évidemment de pouvoir disposer d’une large bande parmi les fréquences comprises entre 800 MHz et 3 GHz, pour avoir à la fois beaucoup de débit et une longue portée. Mais ces fréquences sont déjà tellement saturées que ce n’est pas possible, d’où la nécessité d’élargir le spectre et de se tourner vers les ondes millimétriques à l’avenir. Et en attendant ? Pour pallier à ces problèmes, certains opérateurs à travers le monde (T-Mobile aux États-Unis, SFR en France et bien d’autres), dont Proximus, ont décidé de lancer la 5G dès 2020, mais sur des bien plus faibles fréquences. La bande 3,5 GHz, non millimétrique mais différentes des bandes réseaux actuelles, sera entièrement dédiée à la 5G et les opérateurs pourront avoir jusqu’à 100 MHz de largeur de bande en théorie, mais là encore, ce n’est pas tout à fait à l’ordre du jour. Cela arrivera prochainement, mais pour l’instant ce sont encore des bandes plus faibles qui sont utilisées : celles des réseaux 2G et 3G les moins sollicités. Mais les opérateurs ne disposent pour ces fréquences que de quelques dizaines de MHz de largeur de bande, ce qui empêche d’avoir des vitesses de connexion extrêmement rapide. En revanche, la portée du signal est ainsi aussi élevée que ce que nous connaissons actuellement et passe plus facilement à travers les obstacles. C’est pourquoi, comme nous vous l’annoncions, Proximus n’annonce pour l’instant qu’un gain de vitesse théorique de 30 % par rapport à la 4G+, et ce dans les meilleurs conditions possibles. Il faudra donc patienter pour surfer à la vitesse de l’éclair ! Comme toute technologie pionnière, il faudra un peu de temps pour qu’elle se démocratise et elle impose aujourd’hui de lourds investissements, notamment dans un des smartphones compatibles 5G, qui sont encore loin d’avoir inondé le marché.