Test – Final Fantasy IX : le retour d’un RPG culte

Un des grands classiques de Squaresoft, Final Fantasy IX, fait son retour sur Switch, Xbox One et même sur PC via la fonctionnalité Play Anywhere de Microsoft. 

Sorti à l’origine sur PlayStation, la console de Sony a hérité d’un RPG unique en son genre et qui s’inscrit dans cette série si prestigieuse des Final Fantasy (FF). Sans aucun lien scénaristique avec les autres volets, ce neuvième opus propulse le joueur dans un univers d’heroic fantasy bourré de clin d’oeil aux précédents épisodes de la série.

Cet épisode a de nombreux atouts et il s’était démarqué à l’époque grâce à ses graphismes très travaillés, sa direction artistique particulière, son gameplay original tout en conservant une certaine continuité par rapport aux autres FF. Son scénario très riche mélangeait également habilement humour et sérieux, tout en laissant place à des moments tragiques.

Ce neuvième opus met en scène les aventures d’une jeune équipe qui tente d’arrêter une reine tyrannique ainsi qu’un homme mystérieux, bien décidés à détruire le monde. Fruit d’une réflexion complexe de son directeur, Hironobu Sakaguchi, le titre arrive à pousser la réflexion sur la mort et le but de la vie. C’est même l’un des thèmes récurrents des Final Fantasy. Alors que la série avait débuté en 1987 dans une ambiance très heroic fantasy, les 7ème et 8ème épisodes avaient propulsé les joueurs dans une ambiance plus futuriste. Avec ce 9ème épisode, Sakaguchi a voulu revenir aux sources en apportant un savant mélange qui ne laisse pas indifférent.

Final Fantasy IX se déroule dans un monde dénommé Héra et l’on suit les aventures du jeune Djidane, qui est un membre d’un groupe de voleurs. Celui-ci rencontre d’autres protagonistes tous aussi originaux les uns que les autres pour en arriver à une équipe de 8 personnages. On compte notamment Grenat, la jeune princesse de la ville d’Alexandrie qui est le théâtre de l’intrigue du début du jeu, qui est en quelque sorte le second personnage principal. On retiendra aussi Bibi, un jeune mage noir en quête d’identité, qui fait également office de narrateur, tout au long de l’aventure.

Final Fantasy IX

Graphiquement, il est clairement visible dans cette itération que la PlayStation a clairement pu bénéficier de l’un des plus beaux RPG de son époque. La plupart des scènes se déroulent avec des personnages en 3D, qui se déplacent souvent sur des images de fond fixes. Les graphismes sont remplis de détails et l’univers se veut être très enchanteur.

Avec une trame scénaristique riche, il est possible d’avoir certaines libertés une fois que l’on est suffisamment avancé dans l’aventure principale. Lors de ses pérégrinations, il sera possible de rencontrer de nombreux ennemis lors de combats aléatoires, pouvant se déclencher à tout instant, lorsque l’on se trouve dans une zone à risque. C’est d’ailleurs une autre marque de fabrique des combats des Final Fantasy.

ffix

Un autre point sur lequel cet épisode de Final Fantasy se distingue, c’est bien pour son travail de conception sonore. Les bruitages sont vraiment réussis et contribuent pour beaucoup à rendre l’expérience particulière et immersive. Sa bande originale est dans la même veine et s’avère être particulièrement brillante en possédant sa propre identité.

Quant à la qualité de ce portage, cette version de Final Fantasy IX est principalement basée sur la version mobile remastérisée sortie sur Android et iOS. On retrouve donc des graphismes améliorés par rapport à la version d’origine sortie sur PlayStation, première du nom.

C’est en particulier les éléments 3D qui bénéficient de l’amélioration la plus importante. Cette refonte est agréable à l’œil et ne dénature pas l’oeuvre originale. Les cinématiques restent agréables à regarder malgré les quelques 20 années qui se sont écoulées. D’ailleurs, la version Switch ne pâlit pas face à la version Xbox One et qui est affichée à une résolution de 720p en nomade, et 1080p une fois dockée.

Cependant, ce sont les images utilisées pour les décors qui pêchent le plus. Même si le traitement reste meilleur que dans la version originale sur des écrans récents, on peut trouver dommage que Square Enix n’ait pu trouver un moyen de donner un coup de neuf de ce côté. D’autant plus qu’il existe des techniques utilisant un système d’intelligence artificielle couplé à de l’apprentissage autonome qui permet d’obtenir d’excellents résultats. Le plus gros bémol concerne la résolution du jeu, qui est limitée à un format 4:3. Il faut donc accepter la présence de deux bandes grises de part et d’autre de son écran pendant toute l’aventure.

Autre point négatif, il est bien dommage que l’interface, comme celle des menus, ait été retouchée. C’est d’autant plus incompréhensible quand on regarde à nouvelle celle de la version originale, qui se suffisait à elle-même, et cette nouvelle mouture rend les choses plus confuses. De plus on regrette que certains temps de chargements, notamment en amont des combats, fassent patienter le joueur plusieurs secondes d’affilée dans le vide… On aurait clairement pu s’attendre à ce que Square-Enix retravaille cet aspect.

Côté durée de vie, FF IX s’en sort très bien. Il faut en effet s’attendre à passer entre 40 et 100 heures, si ce n’est plus, pour en voir le bout. Cela dépendra du temps consacré aux quêtes annexes, aux combats pour l’expérience et les capacités, etc.

Par contre, on peut compter sur la présence de plusieurs fonctionnalités qui permettent d’accélérer les choses, ce que Square Enix avait introduit avec la version mobile. Il est ainsi possible d’accélérer la vitesse du jeu, de faire déclencher les attaques automatiquement ou d’être invincible. Il est également possible d’empêcher l’apparition de combats aléatoires ou de bénéficier d’une attaque maximale. Toutes ces options sont activables ou désactivables presqu’à n’importe quel moment.

On retrouve également des options de triches dans le menu des paramètres du jeu. Il est ainsi possible d’être maître des compétences, au niveau maximal et de posséder le maximum de Gils (la monnaie des Final Fantasy) dès les premières minutes du jeu. Cependant, une fois que l’une ou plusieurs de ces options de triche sont activées, il est impossible de faire machine arrière. Il est donc plus que recommandé de n’activer celles-ci que dans le cas où le jeu a déjà été parcouru, sous peine de dénaturer l’expérience de jeu initiale.

Qui dit RPG old-school dit système de sauvegarde classique. Il est en effet nécessaire de consigner ses exploits auprès des Mog qu’il sera possible de rencontrer. Ces petites créatures à fourrure font office dans cet épisode de points de sauvegarde. Mais cette nouvelle version du jeu s’est vue introduire une autre fonctionnalité intéressante, puisqu’il est possible de bénéficier d’un système de sauvegarde automatique. Dans le cas où un combat se finit mal, il sera possible de reprendre sa partie au point de passage le plus récent. Cette fonctionnalité de checkpoint, qui est donc nouvelle pour cette version remastérisée de Final Fantasy IX est des plus appréciables.

Pour un tarif d’un peu plus de 20€, cette version remastérisée reste abordable, mais l’on était en droit de s’attendre à plus de la part de Square Enix. Surtout que l’on a l’impression qu’il ne s’agit que d’un copié/collé du portage effectué sur mobiles.

Conclusion

L’arrivée de Final Fantasy IX sur Xbox et Switch est une grande nouvelle pour les joueurs qui étaient passés à côte de ce monument du jeu vidéo. Longtemps restée exclusive aux consoles de Sony, cette fameuse saga de Square Enix débarque épisode après épisode sur les plates-formes rivales. Ce remaster rend honneur à sa version d’origine, tout en bénéficiant d’un bon coup de polish qui est très agréable à l’oeil. Dommage que tous les éléments graphiques n’aient pu bénéficier du même résultat. Les décors manquent cruellement de finition. Pire, on regrette d’autant plus la présence de ces 2 bandes grises à cause de la restriction du format 4:3. Quelques petites nouveautés font toutefois leur apparition, avec un système de sauvegarde rapide fort pratique, différents modes de triche et un accélérateur. Des petits plus qui permettront aux vieux de la vieille de redécouvrir sous un nouveau jour ce monument du jeu de rôle. Vendu une vingtaine d’euros, ce portage sur Xbox One et Switch est donc plutôt un bon investissement – et ce, même si FF IX aurait sans doute mérité beaucoup mieux…

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Final Fantasy IX

Gameplay 7.5/10
Contenu 9.5/10
Graphismes 5.5/10
Bande son 8.0/10
Finition 6.5/10
7.4

On aime :

Des modèles 3D légèrement revus

Le système de checkpoints

Une solide durée de vie

Une excellente bande sonore

On aime moins :

Le format 4:3, atroce

Une interface modifiée et moins pratique

Les bonus de triche qui peuvent dénaturer l'expérience

Des temps de chargement parfois trop longs

Un portage paresseux