Test – Just Cause 4 : Rico Rodriguez reprend du service

Le studio suédois Avalanche, auteur notamment de l’adaptation vidéoludique de Mad Max, et plus récemment de l’excellente simulation de chasse The Hunter, relance l’une de ses franchises phares, rangée au placard depuis maintenant 3 ans. 

3 longues années, c’est le temps que les fans de Just Cause auront dû patienter avant de pouvoir enfin retrouver l’agent spécial Rico Rodriguez pour de nouvelles aventures. Le nouveau jeu d’Avalanche Studios débarque en cette fin d’année particulièrement chargée sur Xbox One, PS4 et PC, avec la promesse d’affrontements encore plus destructeurs.

Si, dans le principe, le studio n’a pas changé la recette, il profite de la sortie de ce nouveau volet pour introduire quelques petites nouveautés pour sa franchise.

Tout d’abord, et il s’agit incontestablement de la plus grosse évolution du jeu, Just Cause 4 propose désormais plusieurs décors différents, des forêts tropicales aux monts enneigés en passant par le désert et les côtes, désormais balayées par de puissants ouragans qui ravagent tout sur leur passage. La météo dynamique et le cycle jour / nuit rendent beaucoup plus réaliste l’univers de Just Cause. Malheureusement, contrairement aux autres jeux bac-à-sable, Just Cause 4 ne développe que très peu sa faune. La majorité du temps, le joueur errera seul dans la nature, avec comme seuls compagnons quelques soldats qui viendront tenter de lui mettre des bâtons dans les roues. C’est un fait, l’univers de Just Cause 4 manque cruellement de vie, et si les quelques tornades qui sillonnent la carte permettent de mouvementer un peu plus l’action, on ne peut s’empêcher de penser qu’Avalanche aurait dû consacrer des budgets beaucoup plus importants à son projet.

L’autre bonne nouvelle concerne le scénario du jeu, qui, à défaut de faire preuve d’une grande originalité, a le mérite d’être plus accrocheur que ceux des précédents volets. Le joueur y incarne Rico Rodriguez, un agent des forces spéciales qui va affronter une dangereuse organisation criminelle active en Amérique du Sud. Rien de très folichon en soi, mais le fait que le jeu ne se prenne pas du tout au sérieux rend l’expérience beaucoup plus agréable.

En ce qui concerne le gameplay, Avalanche se contente là aussi d’introduire deux petites nouveautés avec d’une part les fameuses tornades qui dévastent le carte et les nouvelles attaques météorologiques. Véritable argument commercial pour l’éditeur, la fonctionnalité n’a pourtant que peu d’impact sur le gameplay – les tornades n’étant ni extrêmement impressionnantes ni plus pratiques que les armes conventionnelles. On aurait pu espérer, à ce niveau, un plus gros grain de folie…

Plus intéressant sans doute, le grappin gagne plusieurs fonctionnalités. Comme dans les précédents volets, le joueur peut s’accrocher à n’importe quel objet en mouvement pour se balancer d’un hélicoptère à l’autre, rattraper un véhicule dans une course folle ou prendre les commandes d’un jet lors d’un affrontement à 3.000 pieds au-dessus de la Terre.

Grappin, parachute et wingsuit représentent un arsenal d’une efficacité redoutable. Dans Just Cause 4, tout comme dans les précédents volets de la série, le joueur pourra survoler les terres et effectuer d’impressionnantes cabrioles dans les airs. Le concept fonctionne toujours aussi bien, et pour ne rien gâcher à notre plaisir Avalanche introduit même quelques petites nouveautés avec des modificateurs qui permettent d’améliorer les performances de son grappin durant l’aventure. Malheureusement, celles-ci n’apportent rien de vraiment révolutionnaire au gameplay puisqu’il restera beaucoup plus efficace de s’emparer d’un véhicule ou de sortir son arsenal pour massacrer les troupes ennemies.

Toujours aussi efficace, le jeu d’Avalanche a le mérite d’être très fun à parcourir. La répétitivité de l’action, l’IA désastreuse des ennemis et le manque de feeling dans les gunfights l’empêchent toutefois toujours de se positionner comme une référence en la matière – la faute sans doute à un manque d’ambition de la part du studio. Que ce soit au sol, armée d’un lance-roquette, dans les airs, aux commandes d’un hélicoptère de combat, ou propulsé à toute vitesse grâce à son grapin, le sentiment est grisant. L’ennui, c’est que la recette n’a pratiquement pas évolué depuis le tout premier volet. Les qualités et défauts de Just Cause restent les mêmes, et c’est là que le bas blesse.

On regrettera au passage la présence de nombreux bugs, l’aliasing, omniprésent sur consoles et quelques petits ralentissements ça et là. Des indices qui ne font que confirmer le manque d’ambition du studio.

Graphiquement, le jeu s’en sort plutôt bien sans jamais vraiment impressionner. Les décors s’en sortent globalement plutôt bien, au même titre que les modélisations de véhicules et de personnages. Les intérieurs – particulièrement vides – contrastent avec la végétation luxuriante aperçue dans les extérieurs. Les couleurs à l’écran ont également tendance à être totalement brûlées par un ensoleillement beaucoup trop intense. Malgré son level-design peu inspiré et son moteur graphique vieillissant, Just Cause 4 fait donc son office. Espérons toutefois que pour le prochain volet, Avalanche reverra ses ambitions à la hausse, sans quoi le contrecoup risque d’être fatal à une franchise qui peine réellement à se renouveler.

Conclusion

S’inscrivant dans la continuité du troisième volet, Just Cause 4 reste un excellent défouloir, qui passionnera les amateurs de pirouettes aériennes et de jeux bac-à-sable. Déjà largement éprouvée, la recette peine toutefois à se renouveler, malgré les quelques nouveautés introduites par le studio suédois. S’il reste efficace, le jeu d’Avalanche n’est clairement pas le hit que l’on attendait. Les fans de Rico Rodriguez prendront toutefois toujours un pied formidable à faire valdinguer les hélicoptères dans les cieux et sillonner les airs dans leur wingsuit dans des environnements cette fois beaucoup plus variés que par le passé. Sans grand impact sur le gameplay, les tornades auront le mérite de donner un peu de vie à des décors qui en manquaient cruellement. 

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Just Cause 4

Gameplay 7.0/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 6.5/10
Bande son 7.0/10
Finition 6.5/10
6.8

On aime :

Toujours aussi fun

Des décors plus variés

Les tempêtes, qui ajoutent un petit plus

Les nouvelles possibilités offertes par le grappin

Un scénario plus accrocheur que par le passé

On aime moins :

Graphiquement à la traîne

Très vite répétitif

Une finition qui déçoit : bugs en pagaille & aliasing

Ca manque cruellement de vie

Le manque de feeling dans les gunfights