Imaginé par les créateurs de “Brothers: A Tale of Two Sons”, “A Way Out” est le second jeu à intégrer le programme EA Originals, qui met en avant de petites productions indépendantes. Second jeu dirigé par Josef Fares – le “papa” du hit Brothers: A Tale of Two Sons et réalisateur de formation, A Way Out est également le second jeu à intégrer le programme EA Originals, après Fé. Ambitieux, le titre reprend le concept de Brothers: A Tale of Two Sons en proposant une aventure se jouant exclusivement en coopération, tout en plongeant le joueur dans un scénario plus réaliste, mais aussi beaucoup plus sombre. Jouable en ligne ou en écran-splitté, A Way Out hérite de nombreux éléments propres au septième art, à commencer par sa mise en scène digne d’une grosse production hollywoodienne, ses dialogues soignés, son sens du timing et le cadrage qui se focalise parfaitement sur l’action. Au début de l’aventure, les deux joueurs remarqueront ainsi que les personnages qu’ils incarnent apparaissent de part et d’autre de l’écran, dans deux cadres séparés. Ces deux cadres fusionneront – occasionnellement -, s’agrandiront ou se réduiront, selon les occasions et l’importance que prendra un personnage dans la narration. Brillamment construit, A Way Out rappelle à chaque instant qu’il est avant tout un titre qui a été pensé pour être joué à deux. Au début de l’aventure, les joueurs devront choisir le personnage qui leur correspond le mieux. Ils auront le choix entre deux profils, Léo et Vincent, deux personnages qui se sont retrouvés malgré eux en taule et tenteront par tous les moyens de quitter la prison. Pas de suspens ici puisque l’aventure dirige naturellement le joueur vers cette escapade. Les deux premières heures de jeu permettront aux joueurs de découvrir les mécanismes du jeu avant de démarrer la véritable aventure. Car en dépit des apparences, le passage par la case prison ne vous occupera que deux petites heures seulement – après quoi l’aventure réservera son lot de surprises et courses-poursuites effrénées. Notons d’ailleurs que si une bonne partie du gameplay repose sur l’exploration et la plate-forme, le joueur sera également amené à prendre part à des gunfights, à conduire différents véhicules et à affronter ses ennemis au corps à corps. A Way Out offre une diversité de gameplay proprement impressionnante. Car outre creuser un trou derrière le siège des W.C., défendre sa réputation face aux bras lourds de la prison et construire son plan d’évasion, le joueur pourra également prendre part à de nombreuses activités secondaires – des haltères au baseball en passant par le Puissance 4 et le jeu de fléchettes. Il existe dans ce jeu des centaines de façons de passer son temps sans progresser dans l’aventure, et c’est bien là ce qui fait tout son charme. En outre, on remarquera que toutes les séquences de jeu sont parfaitement maîtrisées et procurent de solides sensations, en ce compris la descente en rafting et les courses poursuites motorisées. Bourré de références, le jeu d’Hazelight mélange brillamment les genres pour nous offrir une expérience véritablement inédite. Et si certains lui reprocheront un rythme qui a tendance à parfois fortement ralentir, et un début d’aventure pas très excitant, le jeu d’Hazelight n’en reste pas moins un joli tour de force, et une formidable aventure à vivre entre amis. Alors certes, le jeu n’est pas bien long – comptez 5 à 6 heures en ligne droite -, mais pour 30€, on a droit à une expérience qui mérite largement le détour et offre enfin quelque chose de rafraichissant au joueur. Passionnant de bout en bout, A Way Out séduit surtout par son sens de la mise en scène et sa réalisation technique, très impressionnante pour une petite production. Car à défaut d’être une claque, A Way Out est un titre beau, très beau même, avec un character design soigné, une mise en scène d’exception, des décors à couper le souffle et une animation exceptionnelle. Si tous les niveaux ne se valent pas, on attribuera toutefois une médaille aux niveaux se déroulant en extérieur, qui sont l’occasion de découvrir des décors parfois très poétiques. L’excellente bande-sonore du jeu (des bruitages aux morceaux) ne fait que renforcer l’immersion dans cet univers sombre, créé par un directeur qui maîtrise parfaitement toutes les ficelles du métier. On notera d’ailleurs que sur le plan narratif, A Way Out ne déçoit pas avec un scénario qui nous tient en haleine de bout en bout, et un final absolument grandiose – et, une fois n’est pas coutume, totalement inattendu. Conclusion Franche réussite à tous les niveaux, A Way Out est un titre qui a été entièrement pensé pour être joué en multijoueur et procure des sensations totalement inédit. Véritable bouffée d’air frais pour les joueurs en manque de sensations fortes, le titre d’Hazelight propose une aventure haletante dans la peau de deux taulards en fuite. S’inspirant du septième art, le jeu d’Hazelight séduit pas sa réalisation, la diversité des séquences de jeu et son sens de la mise en scène. Si on lui reprochera quelques passages plus mous, et un début d’aventure qui pose les bases, difficile de ne pas être séduit par ce projet ambitieux, qui a le mérite de nous être proposé à moins de 30€…