Le streaming ne cesse de gagner du terrain dans tous les domaines. La musique en est un et Spotify tient la dragée haute à la concurrence. Crédit photo : DR Une startup suédoise C’est en écoutant en boucle de la musique sur iTunes que les suédois Daniel Ek et Martin Lorentzon ont la subite idée de proposer un service légal où les utilisateurs pourraient écouter de la musique sans avoir à la télécharger. Les deux entrepreneurs se connaissaient déjà puisque Daniel Ek avait conçu trois ans plus tôt un logiciel pour l’entreprise Tradedoubler, alors détenue par Lorentzon. Se lancer dans l’aventure a toutefois demandé des efforts financiers considérables aux deux jeunes suédois, notamment pour l’achat des droits de diffusion d’un catalogue assez conséquent d’artistes avec l’espoir d’intéresser les investisseurs. “Spotify” ne veut absolument rien dire La création d’une entreprise passe forcément par la recherche d’un nom. Ek et Lorentzon ont utilisé une technique bien à eux pour nommer leur projet de streaming. Chacun s’efforçait de trouver un nom et le criait à l’autre, travaillant dans la pièce d’à côté. Lorentzon aurait proposé quelque chose qu’Ek a mal entendu et dont il a seulement compris « Spotify ». Après une rapide recherche sur internet pour s’assurer que le nom était libre, ils ont choisi de l’utiliser pour le site. Aussi simple que ça ! Un peu honteux de leur trouvaille, les fondateurs ont au début fait courir le mot que Spotify était la contraction des mots anglais Spot et Identify, une explication qui n’a pas tenue bien longtemps. Un modèle économique basé sur les parts de marché Au lieu de fonctionner comme le reste de l’industrie musicale et de se baser uniquement sur le nombre d’écoute, Spotify évalue la place de chaque artiste sur sa plateforme. Ainsi, les artistes sont payés compte tenu du nombre d’écoute de leurs titres en fonction du nombre d’écoute total de la plateforme sur une période donnée. La somme d’argent que cela représente est calculée et 70 % des revenus générés sont ensuite reversés aux ayants droit, généralement un label ou directement un artiste s’il est autoproduit. Ce système a valu quelques critiques à la plateforme, notamment de la part de Taylor Swift qui a initialement refusé que son album 1989 soit disponible pour les comptes gratuits. Devant le refus de Spotify de céder à la pression, elle avait purement et simplement retiré tous ces albums de la plateforme. Le manque a gagné devait être important pour l’artiste qui a décidé de faire son come-back en 2017. Un service lié à Google Vous pensiez Spotify indépendant en termes d’infrastructures ? C’était presque le cas jusqu’en 2016, quand la plateforme de streaming gérait encore la majorité de ses données avec l’aide d’Amazon Web Service (AWS). Depuis, l’application de musique suédoise a décidé de faire confiance à Google pour gérer toute son infrastructure informatique et le stockage de ses nombreuses données. Avec 70 millions d’abonnés, plus de 140 millions d’utilisateurs actifs, 30 millions de titres et 2 milliards de playlists, autant dire que le contrat était juteux pour le géant du web. Le choix s’explique par la volonté de se concentrer sur le développement de l’offre et du logiciel plutôt que de faire la course avec les poids lourds du datacenter et du cloud computing comme Microsoft Azur, AWS ou encore Google lui-même. La Maison Blanche s’est officiellement inscrite sur Spotify en 2015 Ce n’est un secret pour personne, Barack Obama aime bien écouter de la musique. Quand il était encore à la tête des Etats-Unis, la Maison Blanche s’est ainsi inscrite sur Spotify et l’ex-président a constitué lui-même deux playlists encore disponibles aujourd’hui sur le compte Obama White House. De Beyonce à Miles Davis en passant par Coldplay, les goûts du 44ème président des USA sont assez éclectiques. Huit playslists au total sont publiées sur le compte Obama White House. L’idée de partager les goûts musicaux de Barack Obama à travers un compte officiel s’avère être un coup de communication efficace qui renforce l’image d’un président proche du peuple et en phase avec son temps.