Le domaine de la bio-informatique est en pleine effervescence après que des chercheurs ont trouvé le moyen de transporter un malware dans de l’ADN. Crédit photo : AFP C’est à l’université de Washington que des chercheurs ont réussi à exécuter un malware (logiciel malveillant) stocké dans un brin physique d’ADN. L’ADN a été placé dans un séquenceur de gènes pour être analysé et c’est là que le virus s’est déclenché, exploitant une faille de sécurité. Le programme a alors pu tromper le logiciel de séquençage et prendre le contrôle de l’ordinateur. Si l’idée de transporter des virus informatiques dans des échantillons humains a de quoi alarmer, la technique ne devrait pas se démocratiser du jour au lendemain à cause de la complexité et du coût prohibitif du processus. Et ce, même si séquencer de l’ADN humain coûte 100.000 fois moins cher aujourd’hui qu’il y a dix ans. Microsoft travaille sur le sujet Une attaque de la sorte permettrait tout de même d’altérer un test ADN, d’accéder à des informations personnelles, voire de voler une banque de données ADN. Les chercheurs avaient pour but d’alerter la communauté que des failles de sécurité importantes existent dans les logiciels de séquençage, et que ces failles pourraient aussi être exploitées dans le futur, comme sur n’importe quel autre logiciel. Le stockage de données dans l’ADN n’est pas une technique nouvelle. Plusieurs laboratoires universitaires travaillent sur le sujet depuis des décennies, et Microsoft a même converti 200 Mo de données en ADN en 2016. L’avantage principal de ce type de stockage est que la place prise physiquement par les données est ridiculement petite. Plus de 20 disques dur dans un gramme d’ADN Ainsi, un gramme d’ADN pourrait contenir jusqu’à 215 pétaoctets de données compressées. Pour traduire ce chiffre en unité connue, cela représente 215.000 téraoctets de données. A titre de comparaison, les plus gros disques durs destinés au public proposent aujourd’hui 10 To. La méthode de stockage par ADN représente aussi une fiabilité importante puisque les données pourraient être lues 1015 fois avant d’être endommagées. Revers de la médaille, le temps d’accès à ces données est très long et demande un équipement dont seuls les laboratoires de recherche peuvent se prévaloir à l’heure actuelle. Reste que cette expérimentation permet d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la recherche en matière de sécurité informatique. Source: University of Washington