L’homme d’affaires américain a de grands projets pour The Boring Company. Crédit photo : Hyperloop One Elon Musk ne s’arrête jamais. En plus de Tesla et SpaceX, il est également à la tête de The Boring Company. La société est spécialisée dans la construction de tunnel, avec une mission simple : désengorger les villes. Pour ce faire, l’idée est de creuser des tunnels entre les grandes villes afin de permettre un voyage rapide et sans encombre. Des véhicules particuliers seraient amenés sur une sorte de chariot par un ascenseur, puis le chariot serait propulsé dans le tunnel à des vitesses de l’ordre de 200 km/h. Une ébauche du concept a déjà été présentée et Elon Musk affirme avoir obtenu un premier accord verbal des autorités pour relier New-York à Washington D.C. Mais ce qui est nouveau, c’est qu’après avoir annoncé qu’il ne développerait pas de système Hyperloop lui-même, le milliardaire américain semble être revenu sur sa décision. Champ magnétique La technologie Hyperloop a été présentée par Elon Musk en 2013. Il s’agit d’un système de transport à très haute vitesse qui repose sur la technologie de l’aimant, en fonctionnant par attraction et répulsion. Une série d’aimants est disposée le long d’un tunnel, dans laquelle passe un courant électrique. Un autre aimant, implanté dans la capsule de transport, va alors réagir au courant et c’est ce qui va permettre de mouvoir le véhicule. C’est le principe du champ magnétique, que l’on retrouve aussi dans un moteur électrique, avec le stator traversé par un courant et le rotor entrainé par le champ magnétique créé. La différence se situe juste au niveau de la forme, ici le stator est externe et placé le long du tunnel, à intervalles réguliers. Plus de 1.000 km/h La vitesse de croisière de l’Hyperloop se situerait bien au-delà des 1.000 km/h, ce qui en ferait un moyen de transport plus rapide que l’avion. Pour ce faire, il faut limiter au maximum les frictions. Première étape, supprimer tout contact physique entre la capsule de transport et son environnement direct et la faire flotter dans le tunnel, sur un coussin d’air ou bien par répulsion magnétique. Ensuite, la technologie Hyperloop prévoit de limiter au maximum la pression et le volume d’air dans le tunnel, afin de réduire encore les frottements. Dans la même veine, plus la capsule est profilée, plus son coefficient de pénétration dans l’air est bon. Elle génère donc moins de turbulence et peut se déplacer rapidement sans avoir recourt à une puissance phénoménale pour avancer. Sur le papier, l’Hyperloop semble donc être la solution la plus économe à l’usage mais également la plus rapide pour relier deux points donnés. Reste que le projet est encore très récent et que le développement risque de prendre du temps. Ce n’est pas demain que nous nous déplacerons régulièrement à une vitesse proche du mur du son. Bataille technologique Quand Elon Musk avait présenté Hyperloop en 2013, il avait encouragé le crowdsourcing et n’avait pas déposé de brevet, avec pour but de démocratiser la technologie et d’attirer les investisseurs. Avec la potentielle autorisation de construire un premier tunnel, Musk semble toutefois revenir sur sa décision et pourrait bien utiliser l’infrastructure à la fois pour le transport de véhicules particulier et pour l’Hyperloop. Une décision qui risque de ne pas plaire à des sociétés qui planchent sur cette technologie depuis quelques années, comme Hyperloop One (qui a récemment effectué un test couronné de succès), Hyperloop Transportation Technologies ou encore TransPod. The Boring Company représenterait en effet un très sérieux concurrent, de par la notoriété de son fondateur et ses opportunités d’investissement.