Quitter Facebook pour éviter de voir votre vie privée exposée aux yeux de tous? C’est à peu de choses près le message que la Commission Européenne fait passer aux internautes européens. © AFP Aux prises avec le réseau social américain sur la question de la vie privée, la Commission Européenne semble avoir perdu tout espoir de trouver une solution aux scandales à répétition qui ont frappé Facebook et plusieurs autres géants du Web au cours des derniers mois. Activiste autrichien, Maximilian Schrems, a tenté de forcer l’Union Européenne à adopter une mesure empêchant les géants du Web américain d’héberger leurs données sur le sol américain, pour empêcher la C.I.A. et d’autres organisations gouvernementales d’obtenir des informations à leur sujet. Refusant que ses données personnelles ne soient transmises aux Etats-Unis, le jeune homme de 26 ans a saisi la Haute Cour d’Irlande pour tenter de trouver une solution au problème. Bernhard Schima, l’avocat de la Commission européenne, présent lors de l’audience, a alors reconnu que “la législation ne peut pas garantir une protection adéquate des données des citoyens européens“, avant d’ajouter qu’il conseillait aux citoyens européens souhaitant protéger leurs données de quitter Facebook. Il y a quinze ans, l’Union Européenne signait un accord avec les Etats-Unis, le fameux Safe Harbor, qui garantissait une libre-circulation des données privées des citoyens entre les différents pays et entreprises. L’affaire Snowden, qui a démontré l’énorme emprise des organisations gouvernementales américaines sur les entreprises du Web localisées aux Etats-Unis, a néanmoins soulevé quelques questions au sujet de ce “pacte”, qui est aujourd’hui jugé complètement obsolète. Une situation délicate pour l’Union Européenne, qui devra probablement revoir sa politique si elle compte protéger le citoyen européen. En attendant, il semblerait que la seule solution de rester hors-d ‘atteinte de la C.I.A. soit de résilier tous ses abonnements à des services d’entreprises américaines, de revendre son iPhone et de tirer un trait sur Yahoo, Outlook, Facebook et Google. A noter que, sous la pression du public, certaines entreprises, dont Microsoft, proposent désormais à leurs clients de choisir le pays dans lequel leurs données seront stockées, pour éviter qu’elles ne tombent dans de mauvaises mains…