Le fabricant sud-coréen a invité 3000 personnes à New York pour présenter son nouveau téléphone, présenté comme plus grand et plus rapide que l’iPhone. © DR Clips vidéo diffusés sur le Web, publication d’images partielles du téléphone depuis plusieurs jours, rumeurs sur les spécifications… Depuis un mois, les sites spécialisés, rejoints rapidement par des médias tels le New York Times et le Wall Street Journal, se faisaient l’écho de ce à quoi pourrait ressembler le Galaxy S4, dernier smartphone de Samsung. Après une campagne marketing digne d’Apple, la firme sud-coréenne a levé le suspense jeudi soir à New York en dévoilant un téléphone qui devrait le conforter à sa place de numéro un mondial du secteur. Samsung contrôle aujourd’hui 30,3% du marché des smartphones (contre 19% un an plus tôt), alors qu’Apple stagne à 19,1%. Derrière la présentation au Radio City Hall, au cœur de Manhattan, a été lancée une opération de communication jamais vue de la part de Samsung. La firme sud-coréenne aurait – le chiffre est officieux – invité 3000 personnes à New York. Dont environ 2500 journalistes du monde entier, dont le correspondant du Temps. Avec à la clé des vols directs en classe business. Un transfert en limousine depuis l’aéroport. Et une suite au quarantième étage du London Hotel. Le prix officiel de ce qui ressemble à un appartement? 600 dollars la nuit. «Samsung a dépensé des millions de dollars pour cet événement, le plus gros jamais organisé par l’entreprise», estime Neil Mawston, analyste auprès de la firme anglaise Strategy Analytics, croisé à la sortie de l’événement. «J’en sais quelque chose, j’ai moi-même été invité, avec en plus un briefing sur le S4 un jour avant les journalistes.» Selon un journal sud-coréen, Samsung aurait dépensé 11 milliards de dollars rien que pour le marketing en 2012. Traduction instantanée Le S4, parlons-en. C’est J. K. Shin, responsable de la division mobile de Samsung, qui l’a présenté. Dans un anglais hésitant et les yeux rivés sur les sept prompteurs présents sur scène, l’homme a commencé sa première phrase… pour se féliciter des rumeurs autour du S4. Le smartphone, d’apparence similaire au S3 actuel, offrira davantage de fonctions et de services. Mentionnons un capteur pour mesurer l’humidité et la température ambiante, la possibilité d’arrêter le visionnement d’une vidéo lorsque les yeux ne regardent plus l’écran ou encore un système de traduction instantanée dans sept langues. «Je pense que Tim Cook (ndlr: le directeur d’Apple) ne doit pas bien dormir cette nuit. Apple a beau avoir misé avec succès sur la simplicité, Samsung fait très fort en matière de fonctions. La firme de Tim Cook va devoir s’adapter», estime Neil Mawston. Le S4 sera lancé fin avril en Suisse. Elément intéressant, jamais aucun responsable de Samsung, durant l’heure de présentation, n’aura mentionné Android, le système de Google qui équipe pourtant le S4. Plusieurs analystes estiment que la firme sud-coréenne, qui est de loin le premier fabricant de téléphones avec Android, cherche à s’échapper de la tutelle de Google. «Samsung veut mettre en avant ses services. Mais il faudra encore deux ou trois générations de téléphones avant que Samsung ne lance son propre système d’exploitation», relève Neil Mawston. De son côté, Jeff Johnston, analyste auprès de Detwiler Fenton, estime que Samsung, malgré ses discours, ne fait rien pour promouvoir Windows dans ses appareils. Et ce, afin de préparer le lancement de Tizen, son propre système. Apple critique En face, Apple, qui doit présenter le successeur de l’iPhone 5 cet été, s’est montré critique envers Samsung et surtout Android. Quelques heures avant le lancement du S4, Phil Schiller, directeur du marketing chez Apple, a affirmé que plus de 50% des clients d’Android utilisent un logiciel qui date de deux ans et que le nombre de clients qui passent d’Android à iOS est quatre fois plus élevé que dans l’autre sens. Réagissez sur le forum. Article écrit par Anouch Seydtaghia pour LeTemps.ch.