L’internaute mis à nu par la reconnaissance faciale

Une étude américaine démontre que la combinaison de la reconnaissance faciale avec des données publiques disponibles sur le web 2.0, le cloud computing et le data mining, permet de collecter bon nombre d’informations sur n’importe qui.

Alessandro Acquisti, professeur de technologie de l’information à l’université américaine de Carmegie Mellon, a mené trois expériences qui ont permis d’identifier des individus et collecter des informations personnelles en utilisant la reconnaissance faciale, les informations du cloud computing et les données publiques des réseaux sociaux. Cette étude tend à prouver qu’avec la disponibilité croissante de la technologie, chaque personne disposant d’un smartphone et d’une connexion internet peut, théoriquement, décoder l’identité d’un tiers et obtenir des informations à son sujet.

Briser l’anonymat d’un site de rencontre

Lors de la première expérience, des photos de profils ont été extraites d’un site de rencontre et comparées grâce à la reconnaissance faciale aux photos issues des réseaux sociaux. Une proportion importante de membres de ce site de rencontre a pu ainsi être identifiée, alors que leur identité est protégée par un pseudonyme.

Reconnaissance faciale à l’université

La deuxième expérience a permis d’identifier des étudiants d’une université américaine. Des webcams ont saisi des photos de ces étudiants déambulant sur le campus. Elles et ont été comparées à celles de profiles Facebook. Un tiers des sujets a pu être identifié.
Les numéros de sécurité sociale collectés

La troisième expérience consiste à collecter des informations personnelles, tels que les numéros de sécurité sociale, sur la base des seules photos de profils de ces étudiants. La reconnaissance faciale a été combinée aux algorithmes que les chercheurs avaient développés en 2009 pour prédire les SSN (Social Security Numbers) sur la base de données publiques. L’objectif de cette expérience est de montrer qu’il est possible de partir d’un visage d’anonyme et d’aboutir a l’obtention d’informations personnelles sur cette personne.

Si le visage d’une personne peut être identifié dans la rue grâce à un système de reconnaissance faciale et aux photos des réseaux sociaux comme Facebook et LinkedIn, il devient alors possible non seulement d’identifier cette personne, mais aussi d’ajouter des informations complémentaires à son sujet, une fois que son nom a été retrouvé.

Pour Alessandro Acquisti, l’agglomération de données on-line et off-line, rendue possible par la reconnaissance faciale et les réseaux sociaux lance le débat sur la vie privée dans un monde de réalité augmentée. Acquisti est d’avis que des solutions politiques doivent être pensées afin de réguler les risques et les apports positifs de cette “reconnaissance faciale par les pairs “.

(Céline Navaro, St.)

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