Si vous vous intéressez un peu au monde de la tech, alors vous avez sans aucun doute entendu ce mot : licorne. Mais en dehors d’un cheval avec une corne torsadée sur le front, que signifie cette expression ? En 2013, l’Américaine Aileen Lee, une « business angel » (c’est-à-dire peu ou prou un investisseur qui se spécialise dans l’accompagnement de startups en développement), crée l’expression « licorne ». Ce mot a été choisi pour désigner un concept rare du business et de la finance : une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars, mais qui n’est pas en bourse (cette deuxième caractéristique sera vite abandonnée dans les définitions plus récentes du concept). Comme on peut s’en douter, c’est justement en lien avec cette supposée rareté que l’image de la licorne a été choisie, mais aussi parce qu’elle ramène à l’imaginaire geek, très prisé dans le monde de la Silicon Valley. Car oui, comme pour la plupart des startups, c’est bien dans le domaine de la tech que l’on retrouve le plus de licornes. Et plus encore dans cette partie de la région de la baie de San Francisco qui se présente comme le pôle de l’innovation. Mais depuis, les licornes se sont répandues ailleurs aux États-Unis, en Chine, et tout récemment en Europe. Car le vieux continent qui avait longtemps été à la traîne dans le domaine semble en bonne position pour rattraper son retard. Selon Statista, en 2022, les États-Unis comptaient ainsi 554 licornes, la Chine 180, et l’Europe (en incluant le Royaume-Unis) aux alentours de 150 environ. Un nombre qui ne cesse de croître car en 2021 encore, on n’en comptait que 57, selon le site français La Tribune. Des licornes, il y en a donc beaucoup, dont certaines que vous connaissez certainement : Xiaomi, ByteDance (TikTok), SpaceX, etc. Tout un réseau de startups qui n’en sont plus et qui rend difficile l’identification d’une frontière claire entre les licornes et les autres géants du web, et qui rend la définition de plus en plus floue. Une licorne reste-t-elle une licorne pour toujours si elle l’a été à un moment ? Et pour compliquer encore davantage les choses, il existe des catégories supplémentaires pour les plus grosses licornes : décacorne, pentacorne, hectocorne… en fonction du nombre de milliards auquel elles sont valorisées. Une dénomination qui n’est pas sans faire l’objet de critiques, car elle inciterait selon certains les entreprises à privilégier une valorisation à un entreprenariat plus sain et éthique.