Test – Company of Heroes 3 : le jeu de stratégie s’invite sur consoles

Sorti en début d’année sur PC, Company of Heroes 3 a droit à un portage relativement rapide sur consoles de salon. Seuls les joueurs PS5 et Xbox Series pourront toutefois y jouer. 

Suite classique mais finalement très convaincante de Company of Heroes 2, ce troisième épisode avait reçu un accueil critique plutôt chaleureux sur PC, en février dernier. Assez pour convaincre Relic Entertainment de nous proposer un portage au pad sur consoles.

Si, traditionnellement, on se méfie beaucoup des RTS joués au pad, Company of Heroes 3 est un jeu de stratégie assez particulier puisqu’il ne propose pas des affrontements d’une très grande envergure, à l’inverse d’un Age of Empires par exemple. Et il faut bien l’avouer, Relic Entertainment a réalisé un joli travail en portant le gameplay de son titre au pad.

Visuellement, le jeu est joli, si on ne zoome pas trop…

Company of Heroes 3 nous revivre des événements d’un pan relativement méconnu de la Seconde Guerre mondiale puisque sa campagne se concentre sur la guerre d’Afrique du Nord et d’Italie, entre 1939 et 45. Un changement de cap vraiment bienvenu et rafraîchissant, puisque contrastant complétement avec les épisodes précédents. Les troupes dirigées changent aussi, car l’on contrôle tantôt les Anglais, tantôt les Partisans italiens, tantôt les Allemands.

On pourrait croire que l’arrivée dans la Botte et sur le Continent africain nous assurerait de fantastiques paysages ensablés et ensoleillés. Certes, si la direction artistique profite de ce changement de cap, difficile de remarquer une réelle différence sur le plan visuel. Les graphismes semblent absolument inchangés en dix ans, avec des effets visuels assez vieillots et peu impressionnants, mais aussi et surtout des unités qui ne sont absolument pas bien modélisées. Le constat est d’autant plus amer lors des cinématiques animées, où l’on a affaire à des animations et des dessins d’un autre âge. En revanche, la modélisation de la carte de campagne, dont nous parlerons davantage plus tard, est très réussie et jolie.

Les menus radiaux fonctionnent plutôt bien.

Attardons-nous enfin à ce qui est, à nos yeux, le plus important dans un RTS : le gameplay. Avec CoH 3, ne vous attendez pas à un tout nouveau jeu de stratégie. Vous ne serez clairement pas dépaysés sur ce point en passant de CoH 2 à celui-ci. Les développeurs ont repris le même gameplay qui fait le succès de la franchise depuis 17 ans et se sont contentés d’y apporter quelques changements et nouveautés qui apportent beaucoup de fraîcheur.

Ainsi, du côté des affrontements et phases de combat, le jeu reste dans ce qu’il proposait déjà jusqu’alors : des combats rythmés et puissants lors desquels la connaissance tactique des unités et du terrain est primordiale. Chaque seconde importe et le moindre faux pas peut littéralement inverser le cours des choses et vous rendre la tâche bien plus ardue, pour ne pas dire impossible. C’est là que réside tout le génie de Company of Heroes, ce à quoi les développeurs ont apporté une nouveauté incroyablement ingénieuse : la pause tactique.

Que ce soit à l’entame d’une opération ou en plein milieu du théâtre de guerre, vous avez la possibilité de mettre le jeu sur pause en appuyant sur Espace et de réorganiser vos troupes. Vous estimez que, pour rallier un point B depuis un point A, une unité devrait passer par un chemin spécifique et ainsi rester à l’abri, vous pouvez le lui dire. Vous souhaitez qu’un char s’occupe d’abord d’un ennemi avant de progresser, donnez-en-lui l’ordre. Une file d’attente des ordres enregistre ceux que vous donnez à vos ordres et ceux-ci s’exécuteront dans l’ordre que vous les aurez donnés. Ce système nous permet ainsi de faire plusieurs choses en même temps et de ne plus avoir à switcher continuellement entre deux unités pour les faire progresser.

Autre point sur lequel les développeurs se sont attardés : les bâtiments. Il est toujours possible, et ce, comme avant, de permettre à une unité d’intégrer un bâtiment afin d’obtenir une bonne protection et une excellente vue sur le champ de bataille. Cependant, la protection n’est plus aussi sûre que par le passé, puisque les bâtiments peuvent être détruits de manière ultra-réaliste par les missiles et chars. S’abriter dans un bâtiment n’est donc plus la panacée, d’autant que l’infanterie ennemie (mais vous en avez aussi la capacité) peut envoyer des fusiliers et autres unités d’infanterie pour vous y débusquer et faire sortir vos unités. Une vraie bonne idée là aussi donc, puisque cela rebat complétement les cartes en pleine partie.

Certains combats se déroulent de nuit.

Mais dans un tel titre, le pathfinding des unités se doit d’être exemplaire, ce qui n’est pas forcément le cas dans Company of Heroes 3. Pathfinding, kézaco ? Il s’agit en fait du chemin que va adopter une unité pour partir d’un point A vers un point B. Calculé automatiquement par la machine, celui-ci se veut bien souvent hasardeux et pas optimal, à tel point que nous avons parfois retrouvé nos unités complétement buguées et coincées. En 2023, et surtout avec l’expérience qu’a Relic dans le genre, cela ne devrait plus arriver. Pareil pour les temps de chargement qui sont incroyablement longs. Il y a un chargement avant chaque bataille, et il faut généralement attendre quelques minutes avant de pouvoir jouer, ce qui peut s’avérer assez longuet tout de même.

Enfin, Company of Heroes 3 a totalement revu la manière dont est menée la campagne, puisqu’il semble directement inspiré d’une autre licence de Sega, à savoir Total War. Vous vous retrouvez sur une grande carte de l’Italie, avec les différentes villes et les postes importants parsemés ici-et-là, et devrez progresser et remplir les objectifs au fil des tours. Vous contrôlez des compagnies composées de plusieurs unités et progressant avec des points d’action sur la carte. Cela change totalement avec ce que la franchise proposait jusqu’alors. Vos unités progressent vers une ville ou une unité ennemie et vous pouvez alors, comme dans Total War, choisir de résoudre la bataille automatiquement ou de la mener vous-même, vous transportant alors vers le gameplay plus traditionnel de Company of Heroes.

Comme sur le champ de bataille, vous aurez à remplir quelques objectifs, principaux ou secondaires, et aurez parfois la consigne de les réaliser avant un certain nombre de tours. Vos subordonnés échangeront régulièrement avec vous et vous permettront d’ailleurs de choisir entre l’une ou l’autre option. Par exemple, un général nous conseillait de privilégier la prise d’une ville par la terre tandis qu’un amiral nous demandait de prendre une autre ville depuis sa plage après l’avoir bombardée. Chaque choix influencera la suite de la campagne et le déroulé du théâtre de guerre.

Les combats n’impliquent en général que quelques unités.

Cependant, et contrairement à la franchise Total War, la campagne de Company of Heroes ne nous laisse que très peu de libertés, si ce n’est celles expliquées ci-dessus. Le recrutement d’unités est vraiment chaotique et mal expliqué, tandis que l’utilisation des avions et des bateaux n’est absolument pas optimisée. Dommage, l’intention était louable, il ne reste plus qu’aux développeurs à peaufiner le tout pour le prochain opus.

Excepté cette campagne, Company of Heroes 3 dispose d’un mode Opérations, bien plus traditionnel et enchaînant les missions. Celui-ci prend place en Afrique du Nord, là où la Campagne s’attardait sur l’Italie. Enfin, le multijoueur est ici mis à l’honneur avec des parties PvP permettant des équipes jusqu’à quatre joueurs, ainsi que des matchs PvC offrant, là aussi, des matchs à 4 contre 4.

Sur consoles, le jeu a été correctement optimisé pour être joué au pad. Le menu radial fonctionne bien, le portage est décent mais techniquement, le titre peine à briller. Les décors sont jolis, mais dès qu’on zoome, c’est le drame, avec des textures pauvres… On ne râlera toutefois pas trop : même si CoH 3 reste plus agréable à jouer au clavier / souris, la formule passe plutôt bien au pad, ce qui est déjà un petit exploit en soi.

Conclusion

Relic nous livre un très bon portage de son jeu de stratégie Company of Heroes 3 sur PS5 et Xbox Series. Si, techniquement, le jeu n’impressionne pas, la recette s’avère terriblement efficace et surtout les contrôles ont été joliment optimisés pour que le titre soit aussi jouable au pad. Très classique dans sa formule, le titre n’ose pas grand chose, si ce n’est proposer la même formule que son ainé. L’originalité ici vient plutôt du théâtre de guerre, qui prend place en Afrique du Nord et en Italie. Un contexte rafraichissant qui donne à ce CoH 3 un certain intérêt aux yeux des amateurs d’Histoire. 

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Company of Heroes 3 : Console Edition

Gameplay 7.5/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 6.0/10
Bande son 9.0/10
Finition 7.0/10
7.4

On aime :

Un gameplay plutôt bien adapté au pad

Un RTS efficace

L'Afrique du Nord et l'Italie

On aime moins :

Techniquement assez pauvre

Un pathfinding parfois hasardeux

Des temps de chargement excessivement longs

Un RTS (trop?) classique