Test – The Outlast Trials : un spin-off qui en a dans le ventre

Après Outlast, Whistleblowers, Outlast 2 et en prévision d’Outlast 3, les Québécois de Red Barrels nous gratifient de The Outlast Trials, un excellent jeu coopératif prenant place dans l’univers de la saga. Une terrible chasse à l’homme en équipe se met alors en marche…

Si je vous dis “jeu d’horreur”, “caméra avec vision nocturne” et “cache-cache”, vous pensez indéniablement à la franchise Outlast. Le premier épisode, sorti il y a tout juste 10 ans, jetait les bases d’une saga qui deviendra très vite culte de par son gameplay plutôt original faisant penser au jeu du chat et de la souris. Devenue la référence du studio canadien Red Barrels, Outlast aura donné naissance à deux suites, autant réussies que le premier épisode, ainsi qu’à un spin-off, objet de ce test.

Ces dernières années, le jeu horrifique de coopération multijoueur a le vent en poupe. Left 4 Dead, Back 4 Blood, Phasmophobia, Dead by Daylight, GTFO… Devant un tel succès, il semblait inconcevable que la franchise Outlast ne profite pas, elle aussi, d’une telle adaptation. C’est ainsi qu’est né The Outlast Trials, en développement depuis 2019 et servant de mise en bouche en attendant l’arrivée prochaine d’Outlast 3.

Les joueurs du tout premier Outlast arriveront en terrain conquis puisque Trials fait directement écho aux environnements et au scénario du tout premier opus. On est en 1959, la CIA est alors de mèche avec la Murkoff Corporation afin de concevoir des expériences sur la manipulation mentale. Évidemment, ça tourne mal, et les marginaux utilisés par l’entreprise pour ces expériences tentent de s’enfuir. Vous êtes l’un de ces cobayes.

Visuellement, c’est très propre, et les niveaux, fermés, sont plutôt riches.

Dès le premier lancement du jeu, et en guise de tutoriel, le titre nous plonge au sein d’un manoir où vous vous réveillez et dans lequel vous en apprenez un peu plus sur le passé. Déplacements, furtivité, énigmes, objets et santé (mentale ou physique), vous découvrez le gameplay et ses nouveautés, non sans une petite pointe d’appréhension tant cette première scène est déjà ô combien angoissante.

C’est donc là que vous avez l’occasion de découvrir les nouveautés de cet épisode, et quelles nouveautés ! Tout d’abord, et c’est une première, vous pouvez personnaliser votre personnage et en sélectionner la classe. D’une sorte de médecin à l’éclaireur de l’équipe, vous aurez ainsi la possibilité de créer une équipe capable, a priori, d’accomplir la mission. 

Mais le principal ajout de cet opus est sans conteste la santé mentale. Au-delà de votre santé physique qui, évidemment, vous tue une fois arrivée à zéro, la santé mentale peut vous jouer de sacrés tours si vous n’évitez pas les pièges ou n’utilisez pas un antidote. Que ce soit un piège installé à une porte ou un ennemi qui vous asperge de son gaz, le danger est partout et être empoisonné complique sérieusement les choses. En effet, lorsque vous aurez inhalé ce gaz, vous aurez des accès de délire par intermittence et verrez alors des ennemis imaginaires vous attaquer ou de nombreux jumpscares plutôt bien fichus. Vous pouvez bien sûr finir la partie en étant empoisonné, mais les choses sont dès lors bien plus compliquées, et il est ainsi préférable de trouver un antidote.

La vision nocturne vous sera, une fois de plus, bien précieuse.

Toutefois, vous pouvez également être éliminé à cause de cette santé psychique. En effet, si la barre de santé se vide, le joueur tremble et à des hallucinations. Une fois qu’elle est totalement vidée, un ennemi inconnu traque votre personnage jusqu’à ce que vous preniez un antidote ou que vous soyez mis à terre par elle ou un autre PNJ.

Avant chaque partie, vous serez plongé dans un “hub” qui fait office de prison, où vous rencontrerez les autres joueurs de votre escouade, mais aurez aussi la possibilité de personnaliser votre chambre et d’améliorer votre personnage. Barre de santé plus importante, meilleure résistance aux dégâts ou encore habileté physique améliorée, vous pourrez alors vous préparer de la meilleure des manières pour votre prochaine mission.

En parlant de mission justement, vous vous rendrez vite compte, si vous aviez joué au premier Outlast, que les environnements et niveaux ne sont pas très différents de celui-ci. Tous les niveaux sont totalement clos et conçus de toute pièce par la Murkoff Corporation afin d’étudier ses cobayes. Un poste de police, un asile… Les niveaux sont sublimement construits par Red Barrels, et plutôt riches. Il y a de nombreux pièges qui entravent votre progression, tandis que des ennemis rôdent dans les couloirs et que certains PNJ errent, sans spécialement vous vouloir du mal, mais voulant être laissés seuls.

Le principe reste le même que dans la saga : jouer au jeu du chat et de la souris avec les ennemis. Evidemment, vous êtes la souris.

Avec toutes ces explications, vous devez probablement vous demander si l’essence même d’Outlast est conservée dans cet opus. Nous vous répondrons oui et non. D’une part, le jeu reste bel et bien effrayant et conserve de nombreuses bribes du gameplay des premiers titres, avec notamment la caméra à infrarouge (remplacée ici par des lunettes) dont la batterie s’use relativement vite, ou encore les parties de cache-cache. Impossible de tuer les ennemis, si ce n’est de les ralentir, et de nombreuses énigmes sont conçues pour vous faire passer d’un couloir à l’autre en revenant dans le premier. Le jeu est d’ailleurs toujours aussi effrayant que les premiers, avec l’angoisse d’être attrapé par un ennemi alors que vous êtes caché sous un lit ou dans un casier.

Heureusement, les fans de la première heure peuvent se rassurer en sachant que le jeu peut être intégralement joué en solo. Il faudra toutefois composer avec une difficulté rehaussée, puisque la plupart des énigmes sont conçues pour être résolues à plusieurs, et que plus le temps passe, plus il y a d’ennemis dans le niveau. Jouer seul, c’est également l’assurance de conserver une expérience Outlast pure, où la solitude provoque de réelles situations d’angoisse face aux ennemis.

Chaque mission contient des sous-objectifs qu’il sera plus facile à remplir en équipe.

Mais avec l’arrivée d’un gameplay basé sur la coopération, The Outlast Trials nous propose une expérience assez réussie tout droit inspirée des Left 4 Dead et autres Back 4 Blood. Certes, et c’est assez logique, le titre fait moins peur lorsque vous parlez avec des amis qui vivent la même situation que vous. Mais rassurez-vous, le stress et l’angoisse restent bel et bien présents. La conception des missions et des environnements semble d’ailleurs directement inspirée des Dead by Daylight.

Dans un jeu mulitjoueur, la collaboration est primordiale. Il est donc capital d’échanger avec vos partenaires pour savoir quelle tactique adopter afin de compléter la mission. Vous échangerez tout au long du jeu, mais aurez également la possibilité d’utiliser les bruits et le son à votre avantage. Si vous marchez du verre cassé, c’est l’ennemi qui vous entendra, mais une fois caché, vous pourrez écouter les pas de l’ennemi et savoir où il se situe en temps réel, et ce, afin de maximiser l’immersion. Toujours d’un point de vue sonore, soulignons l’excellent doublage francophone du titre et des mélodies vraiment bien composées.

Visuellement, c’est également très réussi. On n’est pas à la hauteur d’un AAA de la tempe d’un God of War Ragnarok qui s’apparente à un film, mais ça reste quand même très propre et un travail de grande qualité. Les textures sont impeccables et les effets de lumière sont juste superbes lorsque combinés à la vision nocturne…

En revanche, et c’est bien là que l’on voit que le titre est encore en accès anticipé, les crashes et petits soucis sont toujours bien trop nombreux. À de maintes reprises, nous avons essayé de connecter une manette à l’ordinateur pour profiter du titre avec un pad : impossible. Le jeu plantait à chaque fois, surtout qu’il est censé être entièrement jouable avec une manette. De plus, de nombreux passages en ascenseur viennent camoufler les temps de chargement, ce qui perturbe énormément l’immersion…

Comme précisé à de nombreuses reprises dans ce test, The Outlast Trials est pour l’instant disponible en accès anticipé, ce qui permet aux développeurs de corriger les bugs encore existants et d’être attentifs au retour des joueurs. Si la version actuellement disponible ressemble à 90% au jeu final, les développeurs devraient encore apporter quelques modifications d’ici à la version 1.0. Ainsi, les équipes de Red Barrel nous ont précisé que, dans le jeu final, nous aurions droit à une IA améliorée, davantage d’épreuves, de collectables et d’options de personnalisation du joueur et de la cellule, mais également une progression du joueur ajustée, un meilleur ajustement de la difficulté ou encore davantage de PNJ et d’éléments narratifs dans le lobby.

Conclusion

The Outlast est peut-être l’une des meilleures expériences horrifiques en solo de ces 10 dernières années, il n’empêche qu’avoir été dérivé en jeu multijoueur ne lui aura apporté que du bon. Ultra angoissant déjà lorsque l’on joue seul, le titre de Red Barrels se veut plus compliqué encore en section, avec une difficulté rehaussée et l’angoisse qui peut à tout moment s’emparer de vous. L’ambiance et la direction artistique typiques de la franchise sont divinement bien reproduites dans ce spin-off. Angoissant, stressant, The Outlast Trials nous oblige à rester constamment sur nos gardes tout en passant de cachette en cachette pour ne pas être pris, la fuite étant votre seule arme, à laquelle vient s’ajouter la communication avec votre escouade, ô combien primordiale pour espérer vous en sortir vivants. Toutefois, et l’on ressent bien là que le jeu est toujours en early access, les bugs restent nombreux et fort gênants. Plusieurs fois le titre a crashé en y ayant branché une manette ou même sans raison apparente, tandis que de nombreux temps de chargement viennent gâcher l’immersion, surtout qu’ils sont “camouflés” par des ascenseurs à l’utilité contestable. S’il continue sur cette voie-là, The Outlast Trials sera assurément l’une des entrées les plus réussies de la saga et, assurément, une excellente pioche dans la liste des jeux d’horreur coopératifs.

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The Outlast Trials

Gameplay 8.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 9.0/10
Finition 6.0/10
7.6

On aime :

Le meilleur d'Outlast dans un jeu multi

Stressant, angoissant, traumatisant

La très bonne idée de la santé mentale

Une ambiance et une DA juste sublimes

Une bande sonore qui a toute son importance et un doublage VF parfait

On aime moins :

Beaucoup de crashes

Des temps de chargement longs et camouflés par des "navettes"

Devient vite compliqué en solo