Décidément, les développeurs indés ne semblent plus capables que de produire des metroidvanias. Le petit studio allemand Grimbart Tales tente toutefois une approche différente des autres avec Itorah, un titre censé rendre plus accessible un genre qui s’adresse par défaut à un public élitiste. Dans un futur lointain, l’humanité a disparu. Itorah semble être la dernière représentante de l’espèce humaine. Cette jeune fille de la culture amérindienne, part à la découverte d’un monde qui lui est étranger, et rempli de dangers… Copiant quasi à l’identique la formule d’un metroidvania, Itorah se veut une alternative accessible, et potentiellement l’une des meilleures portes d’entrée dans le genre pour les jeunes joueurs. Très accessible, le jeu offre un tutoriel simple et très clair et surtout, ne vous oblige pas de refaire la moitié d’un niveau à chaque mort. Dans ce metroidvania en 2D, la mort n’est absolument pas punitive puisqu’après un décès, on réapparait quelques mètres plus tôt. Les combinaisons de touches sont également simples à mémoriser. Le gameplay du jeu repose sur des séquences de plates-formes assez simples et des combats nerveux qui reposent principalement sur un système d’esquives et de contre-attaques. Le premier niveau du jeu est assez sombre. Itorah ne tarde toutefois pas à vous ouvrir les portes d’un monde très coloré. Alors bien sûr, tout n’est pas parfait. On regrette l’absence quasi totale de narration, le level-design très pauvre du jeu (ne vous attendez pas à des niveaux labyrinthiques comme dans un metroidvania classique), ou encore la pauvreté des séquences de plates-formes. Côté combats, le jeu est nerveux mais il est possible d’éliminer la plupart des ennemis en un ou deux coups Ceci étant dit, les combats de boss (beaucoup plus coriaces que les ennemis de base) et certaines séquences d’exploration rattrapent le tout. Comme on l’a dit plus tôt, Itorah n’a pas l’ambition de réinventer la roue, mais de rendre plus accessible un genre qui est par défaut très élitiste. Les combats de boss sont très réussis. Là où le jeu séduit, c’est dans son univers coloré, qui s’inspire en grande partie des mondes amérindiens avec ses forêts denses et ses temples abandonnés. Visuellement, le titre a aussi beaucoup de charme avec sa direction artistique unique, ses très jolis décors (bien que tous ne se valent pas) et ses animations soignées. Itorah brille avant tout par son style graphique, avec des décors qu’on croirait peints à la main. La bande son du jeu passe en revanche davantage au second plan avec des musiques d’ambiance qui ne nous ont pas laissé un souvenir mémorable et des bruitages juste corrects. Le monde d’Itorah est très coloré. Vendu 19,99€ en version numérique, Itorah est un petit jeu indé qui mérite le détour. Il s’adresse davantage aux plus jeunes qu’aux joueurs aguerris et représente à ce titre une jolie porte d’entrée dans le genre. Pas sûr que les fans du genre soient ravis par cette expérience toutefois, car de facto le gameplay du jeu est sans doute un peu trop basique pour eux et surtout le level-design du titre, très pauvre, ne donne guère envie de l’explorer davantage que ça… Conclusion Metroidvania très accessible, Itorah propose une expérience de jeu différente des autres titres du genre. Son gameplay reste très classique. Le titre a toutefois pensé avant tout pour les débutants. Pas du tout frustrant, très bien encadré avec son excellent tutoriel, simple et efficace, Itorah s’impose comme une très bonne porte d’entrée pour le genre. Le titre n’est certes pas bien long, mais il n’est vendu qu’une poignée d’euros. Et si les passionnés du genre pesteront contre la simplicité de son level-design et de son gameplay, les débutants trouveront sans doute là leur bonheur, avec un metroidvania accessible à tous, fun et plutôt réussi visuellement.